La moisson des larmes

Ecrit par
aussant paule
Pauleaussant



Je dédie ce livre à Jésus, Dieu fait homme,
et à Marie de Nazareth, sa mère, qui par leurs prières, leurs vies de souffrances et leurs larmes ont ensemencé l’Évangile.
Je le dédie également à tous leurs disciples
du monde visible et invisible,
en particulier à l’apôtre bien-aimé Saint Jean
et à Sainte Marie-Madeleine qui ont tant aimé Jésus-Christ.
PROLOGUE
Aujourd’hui, la grande crise que traverse l’Eglise n’a pas la foi pour objet, mais uniquement la méconnaissance
de Dieu. Les sectes, les faux cultes qui se
répandent partout à travers le monde en sont la preuve tangible.
En effet que cherchent, ces hommes, ces femmes qui se laissent séduire, endoctriner par toutes ces entreprises morbides, machiavéliques ?
Ils cherchent leur Dieu. Ils le cherchent mal mais sincèrement. L’homme ne peut vivre sans son Dieu. Il est créé par lui et pour lui et ne pourra être en paix que lorsqu’il l’aura rejoint.
Certains prêtres, pas tous fort heureusement, ne comprennent pas, que malgré leurs efforts pour éduquer la foi, pour la répandre, ils n’obtiennent que des résultats médiocres. L’explication en est très simple.
Une partie du clergé actuel se détache de plus en plus des dogmes, du côté sacré de la religion catholique, pour ne plus s’occuper que du social. Cette attitude qui les accapare, se fait au détriment de leur sacerdoce,
dont la mission principale est de faire connaî-
tre et aimer Dieu. Ces prêtres, sous le couvert de leurs habits sacerdotaux, deviennent des assistants sociaux. Ils cessent d’être des ouvriers de Dieu, des apôtres de la foi.
Dieu a dit dans ses commandements : ( Mat 22, 37-39)
« Tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. »
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Pourvoir aux besoins des malades, des démunis est un devoir sacré pour l’Eglise, prôné sans arrêt dans l’Evangile. Mais
avant d’avoir un corps, nous
avons une âme…
N’oublions pas les paroles de Notre Seigneur Jésus-
Christ (Mat 4,4 - Luc 4,3) : « L’homme ne se nourrit pas
que de pain. Il doit essentiellement se nourrir de la parole
de Dieu. »
Si nous avons la véritable foi et que nous aimons
sincèrement tous les hommes, de toutes races, de
toutes religions, donnons leur la chance de connaître
Dieu avant qu’ils ne se détournent de lui. Nous, qui
avons la foi, ne laissons pas nos frères rendre Dieu
responsable de tous leurs malheurs.
« Dieu est amour » (Jean 3,8). Tout ce qui n’est
pas une conséquence de l’amour, soyons en sûrs,
n’appartient pas à Dieu.
L’Eternel notre Dieu est un mystère qui nous
dépasse. Il est le sacré, que l’homme, sa créature, ne
peut définir. Cependant, Dieu s’est abaissé, humilié,
pour venir nous secourir, pour se révéler à nous. Il
s’est fait homme dans la personne de son fils JésusChrist,
afin que par ce même Jésus-Christ nous
apprenions à le connaître.
« Qui me voit, voit le Père » a dit Notre Seigneur
Jésus-Christ (Jean 14,9). Donc voilà la clé du mystère
résolu pour nous. Pour connaître Dieu, il n’y a
qu’une seule façon, c’est le connaître à travers son
fils Jésus-Christ qui possède la plénitude de l’Esprit
de Dieu.
Pourquoi Dieu a-t-il eu besoin de se faire homme
pour nous sauver ?
Nous sauver de qui ? De quoi ?
Après tout Dieu est omniscient, il connaît toutes
choses ;
Il savait que l’homme succomberait au
démon, alors ?
Les hommes, qu’ils soient chrétiens, juifs ou
musulmans sont tous en quête de la vérité.
« Qu’est-ce que la vérité ? » a dit Ponce Pilate en
s’adressant au Christ. « Je suis la vérité et la vie » a
répondu Jésus-Christ (Jean 14,6).
Espérons, chers lecteurs, que ce livre nous aidera à
gravir ensemble, avec l’aide du Saint-Esprit, les échelons
de la vérité.

INTRODUCTION
LE PÉCHÉ ORIGINEL
Le péché originel, loin d’être un conte mythique
est une vérité absolue.
Au départ de la création, Dieu créa l’homme et la
femme à son image (Genèse) : « A l’image de Dieu, ils
furent créés ».
Ceci est vraiment incompréhensible à notre esprit
humain.
L’homme et la femme, tels que nous sommes,
remplis de toutes sortes de péchés, seraient-ils créés à
l’image de Dieu ?
Et bien oui, mes frères, l’homme et la femme,
nous tous, avons été créés à l’image de Dieu.
En effet, Dieu a créé l’homme et la femme, Adam
et Eve, à son image. Ils ont été créés, comme Marie et
Jésus de Nazareth, par l’esprit de Dieu, dans le coeur
de Dieu. Ils sont nés immaculés c’est-à-dire sans
aucun péché, parfaits, à l’image de leur créateur. Dieu
n’a pas voulu créer des robots soumis à sa volonté,
sans aucun libre arbitre, sans aucune possibilité de le
suivre ou de le rejeter. Son plan d’amour et de communion
nous est adressé à tous, librement…
Adam et Eve eurent le
choix de leur destin. Cette
grâce redoutable du libre arbitre, que Dieu leur
donna, les conduisit par leur faute à la rupture avec
leur créateur.
Quel choix, Adam et Eve, ont-ils eu ?
Faire confiance à leur créateur en toutes choses.
Ce fut le cas de Jésus et de Marie de Nazareth, qui
sont demeurés sans péché, immaculés, toute leur vie
sur terre.
Ici il faut se laisser pénétrer par le plan de Dieu.
Conçu du Saint-Esprit, Jésus, Fils de Dieu, Dieu fait
homme, laissa agir Jésus, fils de Marie de Nazareth face
au libre arbitre. Jésus devient ainsi comme l’un de
nous.
Contrairement à Jésus et à Marie, nos ancêtres,
Adam et Eve, choisirent dans le libre arbitre que Dieu
leur avait donné, de suivre l’esprit infernal. Jésus, Dieu
fait homme, en s’incarnant sur terre dans un corps
semblable au notre, est venu réhabiliter la créature aux
yeux de son créateur. Il fut soumis, comme la Vierge
Marie, aux mêmes tentations que nous. Jésus et Marie
ne succombèrent jamais.
Jésus, victorieux du démon, nous délivra ainsi de la
colère de Dieu. Il nous obtint la miséricorde du Père et
la vie éternelle dans le royaume de Dieu.
Seul l’absolu pouvait calmer le courroux de l’absolu.
Ceci est une chance, non un acquis, une proposition
mais non une imposition… Car nous sommes
tous de nouveau comme Adam et Eve soumis durant
toute notre vie au choix du libre arbitre.
Choisir Jésus, Dieu fait homme, croire en sa
Parole
ou choisir le démon et nous retrouver au point de
départ, au point zéro.
La Bible nous révèle que Dieu avait enseigné à ses
créatures de ne pas manger du fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal. Il leur avait dit que
si, ils mangeaient de ce fruit, ils seraient entraînés,
par leur désobéissance, vers le péché qui engendre la
souffrance et la mort (Genése).
Adam et Eve ont préféré faire confiance au diable.
Ce dernier prince du mensonge, de l’orgueil et de la
manipulation, leur enseigna le contraire de la Parole
de Dieu. Il leur promit, qu’en désobéissant à Dieu, ils
ne mourraient point, qu’ils pourraient être heureux
et maîtres absolus de leur destin, devenant ainsi des
Dieux (Genèse).
Le diable, victorieux, entraîna nos pauvres parents
à leur perte, ainsi qu’à la nôtre. Loin de Dieu, hors du
Paradis, dans une vie de péchés, de souffrances, avec
la mort en finalité.
Par notre seule faute, la « gérance » du monde
passa aux mains du démon. On avait, pour ainsi dire,
voté pour lui, il fallait assumer son règne diabolique…
Pourquoi sommes-nous responsables du péché
d’Adam et Eve ? Après tout, on aurait peut-être pas
agis comme eux ?
Oui, mes frères, malheureusement pour nous,
nous aurions agi exactement comme eux.
Je m’explique.
Moïse, en nous transmettant les commandements
de Dieu, nous a dit (Deutéronome) : « Qui manque à
un seul précepte de la loi, manque à toute
la loi ».
Pensez-vous, chers frères, que vous soyez juifs,
chrétiens ou musulmans, ne pas manquer à un seul
commandement de Dieu ? Pensez-vous être semblables
à Jésus-Christ ?
Je vais vous remettre en mémoire les deux premiers
commandements : ( Mat 22, 37-39)
« Tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton
âme et de tout ton esprit. »
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Aimez-vous Dieu plus que tout ? Agissez-vous
selon sa volonté, ses commandements en toutes
choses, sans exception aucune ? Aimez-vous votre
prochain comme vous-même ? Comme vos enfants ?
Si c’était le cas, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’aurait
pas eu besoin de venir sur terre et de subir le martyr
de sa croix, pour obtenir le pardon, la miséricorde
de Dieu, pour nos péchés.
Oui, nous sommes tous comme Adam et Eve coupables
de désobéissance envers Dieu…
Notre Seigneur Jésus-Christ nous en cite l’exemple
dans l’évangile selon Saint Jean. Le Christ s’adressant
aux scriptes et aux pharisiens qui poursuivaient la
femme adultère, pour la lapider, leur dit (Jean 8,7) :
« Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché, lui lance la
première pierre ». Après avoir entendu ces paroles, ils
se retirèrent tous.
Tous coupables, même les plus grands saints, nous
seront tous sauvés par le fils de Dieu, Jésus-Christ
l’unique rédempteur.
Le Christ ne nous sauvera pas contre notre
volonté.
Le libre arbitre demeure durant
toute notre vie.
Le Fils de Dieu ne pourra sauver que les âmes qui sont en communion complète avec lui.
Si vous êtes assez orgueilleux et inconscients pour croire pouvoir affronter le jugement de Dieu après votre mort, sans médiateur, alors, bon courage !
Je ne voudrais pas être à votre place. C’est un des plus grands péchés d’orgueil que vous puissiez faire !
Vous vous en repentirez. Ce sera trop tard…
Souvenez-vous des paroles de Jésus-Christ (Mat 22,14) : « Certes la multitude est appelée, mais peu sont élus », (Jean 3,36) « Celui qui n’obéit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.. »
Cessez, mes frères, d’accuser Dieu de tous nos malheurs. Demandons-lui pardon pour le péché, la souffrance et la mort dont nous sommes seuls et entièrement responsables. Nous étions libres de choisir.
Nous avons choisi le diable et sa cohorte de malheurs. Dieu, qui est amour et miséricorde, nous a chassés de son Paradis. La punition peut nous paraître trop sévère, cependant cela est fort juste. Le Paradis étant la demeure de Dieu et de ses enfants, semblables à lui, conçus pour être heureux et immortels, ne peut être, en même temps, un repaire de pécheurs, de brigands.
L’orgueil, le mensonge, l’égoïsme et la dureté de coeur que nous cultivons à l’envie, sur notre terre infernale n’ont pas leur place au Paradis. Dieu qui nous aime d’un amour passionné, ne put se résoudre à
nous abandonner. On avait choisi de suivre
le démon, Dieu ne pouvait pas nous reprendre,
puisqu’il nous avait donné le choix du libre arbitre.
Alors comment faire pour nous « récupérer » ?
Dieu sait tout, il est omniscient. Il est le seul à
pouvoir lutter contre l’esprit infernal. Dieu voulait
venir dans notre monde pour nous sauver.
Dieu est esprit, il est omnipotent, c’est-à-dire qu’il
est partout et ne peut être enfermé nulle part.
Il savait que sans lui nos âmes seraient perdues,
vouées au péché et à la mort éternelle.
La décision de notre Dieu fut logique, parfaite.
Pour venir sur notre terre, il fallait posséder un corps
qui véhicule l’esprit de Dieu. Il engendra à cet effet,
son fils unique Jésus-Christ. Jésus fut conçu par le
Saint-Esprit, dans le corps d’une jeune vierge d’Israël,
Marie de Nazareth.
La Sainte Vierge, née et demeurée immaculée sans
péché par la grâce du libre arbitre que Dieu donne à
chacun de nous, était la seule à pouvoir porter dans
son sein le fils de Dieu.
Jésus-Christ notre rédempteur est Dieu, né de
Dieu. Il s’est fait homme pour venir nous délivrer du
démon.
Jésus-Christ soumis à la tentation, comme tous les
humains sur terre, choisit, dans le libre arbitre, le
bien en toutes choses. Il demeura étranger au péché
et s’offrit en victime innocente, expiatoire, sur sa
sainte croix pour tous les péchés des hommes.
C’est une grâce unique que l’Eternel notre Dieu
fit à nous tous, ses créatures, en venant sur terre dans
un corps fragile et mortel comme le nôtre. C’est la
plus grande preuve d’amour que notre créateur ait pu
nous donner. Une preuve de sa miséricorde infinie.
Cependant cette grâce nous soumet à un choix
redoutable. Il faut en être conscient. Ne pensons surtout
pas que notre mort est lointaine. Ne pensons
surtout pas que nous avons le temps pour nous
convertir. La mort, alliée du diable, se précipitera sur
nous au moment qui lui paraîtra le plus opportun,
pour nous conduire à la damnation.
Notre Dieu depuis notre création désire ardemment
ne faire qu’un avec nous, dans l’unité de son
Saint-Esprit.
Cela est-il possible ?
Et si oui, comment cela pourra-t-il se faire?
L’homme qui entre en communion complète avec
Jésus-Christ, Dieu fait homme, pourra, c’est certain,
après sa mort retourner au Paradis. Sans Jésus-Christ,
le grand victorieux du mal et de la mort, l’homme est
désarmé face au démon. Il est semblable à un petit
enfant qui s’éloigne de la protection de sa mère. Il se
perdra pour l’éternité.
Le diable est plus fort que nous. Il l’a prouvé en
nous entraînant dans le péché et la mort. Seul Dieu
fait homme a pu triompher du démon, par le martyr
et le triomphe de sa croix.
Jésus a dit et redit dans son évangile (Jean 15,5) :
« Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».
Il est indispensable à l’homme pécheur de s’unir
totalement à
Jésus-Christ perfection de Dieu, pour
être réuni après sa mort à son créateur dans l’unité du
Saint- Esprit.
« Qu’ils soient un (les hommes), comme nous sommes
un » a dit Jésus-Christ en s’adressant à Dieu (Jean
17,11-21).
Sans Jésus-Christ, l’homme pécheur, imparfait ne
pourra jamais rejoindre son créateur, pas plus que
vous ne pouvez mélanger l’eau et le feu.
Jésus-Christ est l’unique médiateur entre Dieu et
nous.
Dieu est amour.
Tout ce qui n’est pas une conséquence de l’amour
ne provient pas de Dieu. Le péché, la souffrance et la
mort n’appartiennent pas à Dieu. Ce sont des fruits
de l’arbre infernal.
Jésus dit (Math 7,9): «Qui d’entre nous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? Ou s’il lui
demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc
vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes
choses à vos enfants, combien plus votre Père, qui est
dans les cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demande ? »
Dieu n’a pas créé la mort, il a créé la vie.
Nos larmes attristent fortement le coeur de Dieu.
Exemple : attristé devant la mort de Lazare, (Jean
11,35) Jésus pleura. Touché par le chagrin de la
famille, il nous montre que Dieu souffre de nos
deuils et de nos douleurs.
(Luc 24,5) « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi
les morts » Dieu vivant, Jésus-Christ, fils unique de
Dieu nous parle. Il a voulu selon la volonté divine,
nous
faire connaître l’Eternel notre Dieu. Dieu est
amour et miséricorde. Sa parole nous a été transmise
par son Fils unique, le Verbe incarné, qui est la source
de l’Evangile transmis par Saint Mathieu, Saint Jean,
Saint Luc et Saint Marc.
Essayons, chers lecteurs, chers frères en Jésus-
Christ, de pénétrer avec le Saint-Esprit, par sa
lumière, dans la découverte de la parole de Dieu, à
travers l’Evangile selon Saint Jean.
Obéissons à Dieu qui nous a dit dans son Evangile
(Luc 8,16, Mat 5,15) : « Ne cachons pas la lumière
sous le boisseau »
Souvenons-nous avant toutes choses ( parole de
Jean Baptiste) : «qu’un homme ne peut rien s’attribuer
au-delà de ce qui lui est donné du ciel.» ( Jean
3,27 )
Avant d’entreprendre l’étude de l’Evangile selon
Saint Jean et d’avoir une vue d’ensemble sur le personnage
unique que représente l’apôtre bien-aimé du
Christ, relevons certaines phrases de l’Evangile selon
Saint Mathieu qui paraissent ambiguës.

LA VIERGE MARIE
Saint Mathieu nous dit que la Vierge Marie a
conçu notre Seigneur Jésus-Christ par le Saint-Esprit,
sans aucune relation sexuelle. Elle était vierge.
Ceci est absolument vrai, c’est la base de notre foi.
Cependant Saint Mathieu (1,23), dans la phrase « Il
(Saint Joseph) prit chez lui son épouse comme lui avait
indiqué l’ange du Seigneur et il ne la connut pas jusqu’à
ce qu’elle eut enfanté un fils, auquel il donna le nom de
Jésus » peut
involontairement troubler certains d’entre
vous.
La Sainte Vierge Marie a-t-elle eu des relations
conjugales avec Saint Joseph après la naissance de
Jésus-Christ ?
Non absolument pas. La Sainte Vierge est demeurée
après la naissance de l’enfant Jésus, fils de Dieu,
vierge toute sa vie.
Jésus-Christ, après sa résurrection, a vécu un certain
temps sur terre, parmi nous. Avant son ascension
vers le Père, Jésus-Christ a dit à ses apôtres pour
les consoler de son départ au ciel (Math 28,20) : « Ne
soyez pas tristes. Je suis avec vous jusqu’à la fin du
monde. »
Cela signifie-t-il, mes frères, qu’après la fin du
monde, Jésus ne sera plus avec nous ?
Certainement pas. Jésus est, et sera avec nous éternellement.
Remarquons que le terme « jusqu’à » n’a rien à
voir avec ce que l’on pourrait supposer.
La Sainte Vierge Marie, vierge avant et après la
naissance de Jésus-Christ est demeurée vierge toute
sa vie, jusqu’à sa mort. Ce qui ne veut pas dire qu’elle
a perdu sa virginité après sa mort !

GÉNÉALOGIE DE JÉSUS-CHRIST
Saint Mathieu se réfère aux origines de David pour
justifier la nationalité juive de Notre Seigneur Jésus-
Christ. Il le fait probablement par rapport au peuple
juif. Pour montrer ainsi que Jésus-Christ était bien
des leurs.
Il est vrai que le Christ par rapport à son enveloppe
terrestre, humaine, est de nationalité et de religion
juive. N’oublions surtout pas que Jésus est
Dieu,
né de Dieu, conçu par le Saint-Esprit. Il n’est pas le
fils du roi David. Ceci est une erreur grossière, une
ineptie.
Le Seigneur nous en a donné l’explication dans
son Evangile.
(Math 22,42-45) Comme les pharisiens étaient réunis,
Jésus leur posa cette question : « Quelle est votre opinion
au sujet du messie ? De qui est-il le fils ? » Ils lui
répondirent « De David ». Jésus leur dit « Comment donc
David inspiré par l’esprit l’appelle-t-il Seigneur, en
disant : le Seigneur a dit à mon Seigneur siége à ma droite,
jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis sous tes pieds ? Si
donc David appelle le messie Seigneur, comment appellet-
il son fils ? ».
Personne, nous dit Mathieu, ne fut capable de lui
répondre un mot. Et pour cause !
Je vous conseille, chers lecteurs, d’être très attentifs
en lisant l’Evangile. Le démon cherche à nous
troubler, à nous induire à l’erreur. Prions le Saint-
Esprit de bien vouloir éclairer son Eglise.




EVANGILE SELON SAINT JEAN






PRESENTATION DE SAINT JEAN

L’introduction de l’Evangile selon Saint-Jean est
un acte de foi envers Jésus-Christ.
(Jean 1,1-3)
Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était tourné vers Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement tourné vers Dieu.
Tout fut par lui,
et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.
Tout l’Evangile selon Saint-Jean est un acte de foi
envers
Jésus-Christ, Dieu fait homme. Il s’adresse à
tous les croyants qui n’ont pas vécu à l’époque du
Christ. Il a pour but de les conforter dans leur foi
afin, comme il le dit lui-même, qu’ils croient que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et que grâce à leur
foi, ils aient la vie éternelle.
Jean est, à mon avis, le meilleur chemin pour nous
faire connaître l’identité du Christ et nous éduquer la
véritable foi.

Jean, ayant été le dernier à écrire son évangile, fit,
sous la dictée du Saint-Esprit, un évangile spirituel. Il
avait remarqué que les autres évangélistes s’étaient
davantage attardés sur les miracles, le côté matériel.
L’Evangile nous apprend que Saint-Jean était au
côté de la mère de Jésus sur le Golgotha. Saint-Jean est
le témoin digne de foi pour ce qui concerne le récit de
la passion du Christ puisqu’il était présent.
Il le dit lui-même ( 19, 35): Celui qui a vu, a rendu
témoignage, et son témoignage est conforme à la vérité..
Saint-Jean est le seul à décrire le coup de lance qui
frappa le côté de la poitrine de Jésus et la plaie par
laquelle sortit du sang et de l’eau, symboles du Baptême
et de l’Eucharistie.
Il est également digne de foi pour tout le parcours
historique de Jésus.
S’il avait eu une seule lacune, une seule erreur, ne
croyez-vous pas, chers lecteurs, que la Sainte Vierge,
qui vivait dans son intimité, l’aurait comblée ?
La solidité du témoignage de Saint-Jean
est confirmée
par la communauté qui a recueilli l’écrit et reconnaît
en lui le témoignage du disciple bien-aimé du
Christ (Jean 21,24) : « Nous savons que son témoignage
est vrai. »
Quant aux interprétations de chacun… Nous laisserons,
selon la volonté de Dieu, le libre arbitre se manifester.
Saint-Jean est l’apôtre christique par excellence. Il
est aussi l’apôtre le plus marial. C’est, avec Jean Baptiste,
un des premiers témoins humains du Christ.
Dieu le Père, pendant le Baptême du Christ, étant son
premier témoin (Jean 1,30-32).
L’Evangile de Saint Jean nous porte à reconnaître en
Jésus-Christ, Dieu visible pour les hommes. Le texte de
Saint Jean est allégorique, mais il est en même temps
vécu avec des personnages réels que l’on retrouve dans
les autres évangiles. La marque johannique, le matériau
dirige le style de l’Evangile.
Nombreux sont les spécialistes qui ont cherché et
qui cherchent encore les milieux dans lesquels l’Evangile
de Saint Jean aurait pris racines. A cela je réponds
simplement : Jean a pris sa source, uniquement dans le
coeur du Christ.
Si vous cherchez autre chose, ne lisez pas l’Evangile
selon Saint-Jean. N’enténébrez pas ce qui est clair. Ne
rendez pas opaque ce qui est limpide.
Saint Jean possède la connaissance de la vérité donnée
par le Saint-Esprit, par le coeur du Christ.
Il n’y a aucune incohérence ni contradictions dans
l’Evangile selon Saint-Jean. En
effet Jésus, fils
d’homme, fils de Marie n’agit pas de la même manière
que Jésus, fils de Dieu, verbe incarné. En faisant agir
Jésus de façon différente dans des situations similaires,
Saint-jean nous montre que les réactions du Christ
Dieu et homme à la fois, sont différentes selon la
volonté du Père.
Pourquoi ?
Pour nous enseigner que Jésus fils d’homme craint
la souffrance et la mort comme les humains et que
Jésus Dieu fait homme commande la mort et les situations.
Exemple: son arrestation dans le jardin des oliviers
avant sa passion , (Jean 18,3-6) Judas prit la tête de
la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les
Pharisiens (…). Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver,
s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? ». Ils lui répondirent
: « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi ». (…)
Dès que Jésus leur eut dit : « c’est moi », ils eurent un mouvement
de recul et tombèrent.
Jésus manifeste ici sa puissance divine. Les soldats
reculèrent face à leur Dieu et ils tombèrent par terre.
Jésus accepte son arrestation qui va le conduire à sa
douloureuse passion et à sa mort parce qu’il le veut.
Sans cela les soldats seraient restés à terre à ses genoux.
Sur la croix, Jésus, au moment d’expirer, dit (Mat
27,46 – Marc 15,34) : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné ? »
Pourquoi ?
Parce qu’il est à ce moment là, homme de douleur,
fils deMarie de
Nazareth enmême temps que Dieu fait
homme, seul capable de pardonner nos péchés par le
martyr et le triomphe de sa Sainte Croix.
Ceci explique la réponse de Jésus à l’appel du riche
(Marc 10, 18) Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ?
Nul n’est bon que Dieu seul ».
Ici c’est Jésus de Nazareth qui parle. Il occulte
volontairement qu’il est Dieu.
En conclusion, si vous cherchez l’identité du Christ,
si vous cherchez le chemin qui conduit à Dieu le Père,
lisez l’Evangile selon Saint-Jean. Si vous cherchez à
intellectualiser l’Evangile selon Saint Jean, posez là vos
stylos et vos lunettes, vous n’y arriverez jamais !



CHAPITRE 1

(Jean 1,1-5)
Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était tourné vers Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement tourné vers Dieu.
Tout fut par lui,
et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.
En lui était la vie
et la vie était la lumière des hommes,
et la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont point comprise.
Ici Saint Jean décrit l’origine de Jésus-Christ.
Jésus est le Verbe de Dieu. Il était préexistant
avant la création du monde. Il était tourné vers Dieu.
Il n’a pas été créé. Il existait hors du temps, de toute
éternité. En communion complète avec Dieu, le
Christ, le Verbe de Dieu est le Verbe créateur, Dieu
lui-même.
Jésus est en vérité le seul chemin qui conduise à
Dieu. Il est l’unique
lumière qui nous éclaire. Il est le
seul à pouvoir nous révéler l’identité de Dieu, à nous
le faire connaître. Il est Dieu parmi les hommes.

LE TÉMOIGNAGE DE JEAN-BAPTISTE
(Jean 1,19-28) Et voici quel fut le témoignage de Jean
lorsque, de Jérusalem, les Juifs envoyèrent vers lui des prêtres et des lévites pour lui poser la question : « Qui es-tu ? ».
Il fit une déclaration sans restriction, il déclara : « Je ne suis pas le Christ. ». Et ils lui demandèrent : « Qui es-tu ? Es-tu Elie ? ». Il répondit : « Je ne le suis pas - Es-tu le prophète ? ». Il répondit : « Non ». Ils lui dirent alors : « Qui estu ?…que nous apportions une réponse à ceux qui nous ont
envoyés ! Que dis-tu de toi-même ? » Il affirma : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. Aplanissez le chemin
du Seigneur », comme l’a dit le prophète Isaï.» Or ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens. Ils continuèrent à l’interroger en disant : « Si tu n’es ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète, pourquoi baptises-tu ? ». Jean
leur répondit : « Moi je baptise dans l’eau. Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. Il vient après moi et je ne suis même pas digne de dénouer la lanière de sa sandale.» Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean Baptiste baptisait.
Ici nous assistons à la présentation par Saint-Jean, l’apôtre du Christ, de Saint Jean-Baptiste, précurseur du Christ, premier témoin
humain de Jésus-Christ.

SAINT JEAN-BAPTISTE,
PRÉCURSEUR DE JÉSUS-CHRIST

Saint Jean Baptiste baptisait par une immersion
dans l’eau du Jourdain (fleuve de Palestine). Les
hommes, en se faisant ainsi baptiser, confessaient
leurs péchés.
Ce baptême, préliminaire de la confession
actuelle, était connu dans les milieux esséniens, mais
aussi dans d’autres religions.
C’était un symbole de purification morale, de
renouveau, préparant ainsi le baptême de Jésus-
Christ par l’eau et le Saint-Esprit.
Il donnait une image anticipée et incomplète du
sacrement de confession, de réconciliation que l’on
reçoit de nos jours au nom de Jésus-Christ, par les
mains de son serviteur le prêtre.
Le baptême de Jean Baptiste n’est pas à confondre
avec le baptême de Jésus-Christ.
Saint Jean Baptiste, par son baptême immersion,
entraînait les hommes à la conversion, mais il n’avait
pas le pouvoir de pardonner nos péchés.
Il n’avait pas le pouvoir de nous laver du péché
originel.
Parole de Jean Baptiste à cet effet (Marc 1,8)
« Moi, je vous baptise dans l’eau, mais celui qui vient
après moi, est plus grand que moi, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ».
Dieu le Père créateur a donné à notre Seigneur
Jésus-Christ, Dieu fait homme, et à lui seul, le pouvoir
de nous juger et de pardonner nos péchés. Le
pardon nous est accordé par les mérites de Jésus-
Christ, par les saints sacrements qui sont les
fruits du
martyr et du triomphe de sa Sainte Croix. Le sacrement
de confession, de réconciliation est d’une
importance capitale. Il est la gloire de Dieu. De nos
jours, il est malheureusement trop délaissé,
méconnu. Beaucoup se croient sans péché, meilleur
que le prochain !
En effet, recevoir le corps et le sang du Christ sans
être purifié par la confession est un blasphème que
les prêtres devraient signaler avant chaque messe.
Mépriser la confession signifie mépriser le précieux
sang du Christ versé pour nous. Le sacrement d’absolution
donné par le prêtre au nom et par les mérites
de Jésus-Christ ne prend effet, que si le pénitent possède
en lui-même le regret de ses fautes et le désir sincère
de conversion.
Il est indispensable que tout Chrétien ait recours à
la confession le plus souvent possible, au moins trois
fois par an et plus en cas de péché grave. La confession
est un sacrement. Les sacrements doivent être tous
acceptés et vécus. Il ne s’agit pas ici d’une corbeille de
fruits. Je prends la pomme et je délaisse la poire !
Notre Seigneur Jésus-Christ, qui a vécu sur terre
dans notre enveloppe humaine et qui nous a côtoyés,
connaît notre faiblesse. Par son amour toujours présent,
le Christ ne ferme pas la porte de son pardon
aux pêcheurs qui regrettent sincèrement leurs fautes.
Profitons-en. Jésus est glorifié par le sacrement de
confession et nos âmes sont absoutes des péchés
qui
pourraient les conduire en enfer.
N’oublions surtout pas que les mêmes péchés
selon les circonstances seront jugés différemment.
Dieu est amour, il sait ce qui se passe dans nos
coeurs.
La lutte contre le péché, même s’il y a malheureusement
rechute à cause de notre faiblesse humaine,
est à la gloire de Dieu. A condition bien entendu qu’il
y ait le désir intense et sincère de conversion.

L’AGNEAU DE DIEU
( Jean 1,29-34) Le lendemain, il voit Jésus qui vient
vers lui et il dit : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le
péché du monde. C’est de lui que j’ai dit : « Après moi
vient un homme qui m’a devancé, parce que, avant moi,
il était ». Moi-même, je ne le connaissais pas, mais c’est
en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser
dans l’eau.» Et Jean porta témoignage en disant :
« J’ai vu l’Esprit tel une colombe, descendre du ciel et
demeurer sur lui. Et je ne le connaissais pas, mais celui
qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui qui m’a dit :
« Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer
sur lui, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint ». Et moi,
j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu. »
Ici Saint Jean-Baptiste apporte un témoignage
essentiel sur l’identité de Jésus-Christ.
Ce témoignage sera porté devant tous les représentants
de l’autorité religieuse.
Jésus est appelé par Jean-Baptiste (Jean 1,29)
« l’Agneau de Dieu qui enlève
le péché du monde ».
Ce texte évoque la mort expiatoire du Christ à
cause de nos péchés. Il amalgame l’image du serviteur
souffrant, qui assume les péchés de tous les
hommes et celui qui, innocent de tout péché, s’offre
volontairement au martyr et à la mort comme un
agneau sans résistance. Ce qui nous rapproche de
l’image de l’agneau pascal, symbole de notre rédemption
et nous rappelle le sacrifice que Dieu demande à
Abraham pour l’immolation de son fils unique.

LES PREMIERS DISCIPLES
(Jean 1,35-40) Le lendemain Jean se trouvait au
même endroit avec deux de ses disciples. Fixant son
regard sur Jésus qui marchait, il dit : « Voici l’Agneau de
Dieu. » Les deux disciples l’entendant parler ainsi, suivirent
Jésus. Jésus se retourna et voyant qu’ils s’étaient mis
à le suivre, il leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils répondirent
: « Rabbi – ce qui signifie Maître -, où demeurestu
? » Il leur dit : « Venez et vous verrez. » Ils allèrent
donc, ils virent où il demeurait et ils demeurèrent auprès
de lui, ce jour-là ; c’était environ la dixième heure.
Pourquoi les deux premiers apôtres suivirent Jésus
au environ de la dixième heure ?
Parce que le chiffre DIX représente, dans l’Apocalypse
de Jean ( Ap 20,12), celui des Dix Tables de la
révélation, le livre de vie de l’Agneau qui signifie
l’Evangile.
Les dix plaies d’Egypte terminent le temps de la
captivité des Juifs. Il est le double de CINQ,
symbole
du Christ en croix.
Le chiffre DIX évoque la venue du christ libérateur
sur terre, sa royauté sur la terre comme au ciel, les dix
commandements transmis par Dieu à Moïse.
Donc les apôtres sont choisis par le Christ vers la
dixième heure. Ce sont eux qui porteront plus tard le
livre de vie (l’Evangile).
Jésus connaît mystérieusement tous ceux qui l’approchent.
C’est lui qui les choisit. En donnant à
l’apôtre Simon un nom nouveau « Pierre », il lui
confère, sans lui en faire part, sa future vocation.
(Jean 1,43) Le lendemain, Jésus résolut de gagner la
Galilée, avec ses futurs apôtres. Jésus regarde un nouveau
venu Nathanaël qui, présenté par l’apôtre Philippe,
venait à lui.
(Jean 1,47-50) Jésus dit à son propos : «Voici un véritable
Israëlite en qui il n’est point d’artifice. » « D’où me
connais-tu ? » lui dit Nathanaël ; et Jésus de répondre :
« Avant même que Philippe ne t’appelât, alors que tu
étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël reprit :
« Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël. » Jésus
lui répondit : « Parce que je t’ai dit que je t’avais vu sous
le figuier, tu crois. Tu verras des choses bien plus
grandes.»
Pour quelles raisons l’apôtre Saint Jean nous décrit
que cette scène se passe sous un figuier ?
Parce que le figuier est comparé à l’arbre de la
science, du bien et du mal dont Dieu est le seul maître.
Il symbolise aussi la science religieuse avec
l’olivier
et la vigne. Le figuier, au sens positif, traduit
l’abondance de grâces. Au sens négatif, il devient l’arbre
mauvais. Et dans la symbolique chrétienne, il
représente la Synagogue qui, n’ayant pas reconnu le
messie en Jésus-Christ, ne porte plus de fruits.
( Jean 1,51) Et Jésus ajouta : « En vérité, en vérité, je
vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu
monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »
La vision eschatologique décrite par Jésus au cours
de son procès devant le Sanhédrin (Mat 26,64 et
14,62) est inaugurée par le Christ de façon prophétique.
Par l’arrivée du Christ sur terre, les cieux sont
ouverts pour nous, c’est à dire que le mystère des
cieux à partir de cet instant va nous être dévoilé par
le verbe incarné, Dieu fait homme.

CHAPITRE 2

LES NOCES DE CANA
Le premier signe
( Jean 2,1-4) Or, le troisième jour, il y eut une noce à
Cana de Galilée et la mère de Jésus était là. Jésus lui aussi
fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Comme le vin
manquait, la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de
vin ». Mais Jésus lui répondit : « Que me veux-tu femme ?
Mon heure n’est pas encore venue ».
C’est ici, que la mauvaise et malheureuse interprétation
de certains, entre en jeu.
La lettre tue si elle est prise sans l’esprit !
Pourquoi Notre Seigneur dit à la Sainte Vierge, sa
mère, « Mon heure n’est pas venue » ?
Je vais essayer
dans la lumière que me donne le
Saint-Esprit, de vous faire pénétrer avec moi dans ce
grand mystère.
Notons au passage que l’usage du mot « femme »
n’implique aucune nuance d’irrespect de la part de
Notre Seigneur vis à vis de sa sainte mère. Cette
expression était conforme aux usages de l’époque
dans cette région. Nullement affectée, ni blessée par
la réponse que lui fait son Seigneur et fils bien aimé,
(Jean 2, 5) la Sainte Vierge dit aux servants : «Quoi
qu’il vous dise, faites-le. »
Pourquoi garde-t-elle cette assurance vis à vis de la
réponse de notre Seigneur ?
Parce que la Sainte Vierge est poussée en toutes
circonstances par le Saint-Esprit, dont elle est le
tabernacle. Elle ne demande que ce que Dieu veut,
que la volonté de Dieu.
La Sainte Vierge sûre de sa foi, sûre que Jésus va
exaucer sa prière, non pas par orgueil parce qu’elle
est la reine de l’humilité, dit aux servants : (Jean 2, 5)
«Quoi qu’il vous dise, faites-le.»
A ce moment là, que se passe-t-il ?
(Jean 2,6-7) Il y avait là six jarres de pierre destinées
aux purifications des Juifs ; (…) Jésus dit aux servants :
« Remplissez d’eau ces jarres » et ils les emplirent
jusqu’au bord.
Pourquoi SIX ?
Parce que symboliquement le chiffre SIX représente
l’homme pécheur, la chute après le péché originel.
Jésus, loin de repousser la demande de la Sainte
Vierge, sa mère, exauce immédiatement sa prière.
Il s’adresse aux
servants (Jean 2,8-9) Jésus leur dit :
«Maintenant puisez et portez-en au maître du repas ». Ils
lui en portèrent et il goûta l’eau devenue vin.
Je vous signale, avant d’entreprendre la suite de
l’explication, quelque chose de très important. Les
évangiles synoptiques avaient réservé l’usage du mot
SIGNE aux grands prodiges qui devaient marquer
l’inauguration des temps messianiques.
L’inauguration pour les Anciens de la venue du
Christ, du martyr et du triomphe de sa sainte croix.
De nos jours, le mot SIGNE désigne les grands prodiges
qui doivent marquer le retour glorieux de Jésus-
Christ sur notre terre. L’apôtre Saint-Jean emploi le
mot SIGNE pour nous montrer que dans les noces de
Cana quelque chose de très important, de fondamental,
pour l’incarnation du Christ sur terre, va nous
être révélé.
Reprenons le cours du récit de Saint Jean, l’apôtre
bien aimé du Christ, celui a qui Jésus confia sa mère !
Pourquoi ce miracle ?
«Tel fut le commencement des signes de Jésus » nous
dit Saint Jean (2,11).
Que cache-t-il ? De quoi est-il le symbole ? Est-ce
un tour de magie ou cache-t-il un mystère qui nous
dépasse ?
Réfléchissons ensemble.
L’eau symbole de vie ou symbole de punition, de
mort pour les pécheurs dans l’Ancien Testament, se
transforme, par Jésus-Christ, en eau de vie dans le
Nouveau Testament. Elle devient le symbole du
Saint-Esprit. Elle devient l’eau du Baptême. Dans le
sens
négatif, l’enfer est souvent désigné comme la
fosse sans eau, sans le Saint-Esprit.
Souvenons-nous dans l’évangile selon Saint Jean
(4,10) Jésus-Christ face à la samaritaine, se déclare le
maître de l’eau vive, il est la source de la vie éternelle.
Comme du rocher de Moïse, l’eau après la passion
de Notre Seigneur jaillit de son sein et sur sa sainte
croix. La lance du soldat romain fera couler de son
côté ouvert de l’eau et du sang, qui symbolisent le
Baptême et l’Eucharistie.
Le vin est dans la mystique associé au sang du
Christ. Le fruit de la vigne, le raisin, contient de
l’eau. Les textes évangéliques font de la vigne un
symbole du royaume des cieux. Le pain qui représente
traditionnellement la vie active se transforme
sous les espèces eucharistiques en corps du christ, vie
spirituelle. Il devient comme l’eau source de vie éternelle.
Dans la mystique, le vin transformé en sang du
Christ devient source de réconciliation, d’union avec
Dieu, de vie éternelle.
Au miracle de Cana, nous assistons à la transformation
de l’eau principe de vie active en vin qui
représente la vie contemplative. L’alliance avec Dieu
par le sang du Christ.
Le miracle de Cana nous fait participer prophétiquement
à la mort et à la résurrection du Christ,
auquel nous prenons part par notre baptême. Ici cela
se passe avant l’heure du martyr et du triomphe de la
Croix du Christ.
Pendant le repas Pascal, Notre
Seigneur bénît le
pain, le distribua aux apôtres en disant (Luc 22,19-
20) : «Prenez et mangez en tous. Ceci est mon corps
donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi.» Et pour
la coupe, il fit de même après le repas, en disant : « Cette
coupe est la nouvelle Alliance en mon sang versé pour
vous.»
Donc l’eau comme le pain, qui sont des symboles
de vie active, deviennent par le sang du Christ,
alliance avec Dieu et source de vie éternelle.
En conclusion l’apôtre saint Jean nous dévoile,
selon la volonté de Dieu, ce que signifie le miracle de
Cana :
En effet, la Sainte Vierge Marie a reçu avant
l’heure de notre rédemption les sacrements du Baptême
et de l’Eucharistie, figurés ici par le miracle de
l’eau changé en vin. C’est pour nous dévoiler ce signe
que Notre seigneur dit à sa mère bien-aimée : « Que
me veux-tu femme ? Mon heure n’est pas encore
venue. » Ce qui signifie, je n’ai pas encore institués,
consacrés, les sacrements du baptême et de l’Eucharistie
qui sont le fruit de ma douloureuse passion, du
martyr et du triomphe de ma sainte croix qui n’ont
pas encore eu lieu. Cependant, Jésus nous montre
qu’il écoute les prières de la Sainte Vierge afin que
s’accomplisse son incarnation dans l’âme et le corps
de celle qui fût Marie de Nazareth, la Sainte, Immaculée
et douloureuse mère du verbe incarné.
Le péché originel effacé par le sacrement du Baptême,
reçu par anticipation, la Sainte
vierge a été créé
par la grâce unique de Dieu immaculée sans péché,
pour être rendue digne de porter dans ses entrailles et
dans son âme le Verbe incarné.
Par la suite, la Sainte Vierge Marie a été soumise,
comme chacun de nous, au choix du libre arbitre
face au péché.
Née Immaculée par la grâce de Dieu, la Sainte
Vierge n’a jamais commis aucun péché durant toute
sa douloureuse vie. C’est pourquoi l’Eternel Notre
Dieu l’a couronnée du titre d’Immaculée Conception
devant toute la création divine pour l’éternité. Dieu a
fait de l’Immaculée Conception l’arche de la Nouvelle
alliance qui par ses prières a obtenu de Notre
Dieu la venue de Notre rédempteur, Dieu incarné sur
notre terre.
Et qui par ses prières obtiendra, soyons en surs, le
retour glorieux de Notre Seigneur Jésus-Christ sur
terre qui nous apportera le règne du Saint Esprit.
Pour quelles raisons Saint Jean choisit-il les Noces
de Cana pour décrire cette institution?
Pour nous décrire l’alliance éternelle, les épousailles
de Marie de Nazareth avec son Dieu. L’alliance
nuptiale contractée par Dieu avec son épouse la
Sainte Vierge. Marie est représentée sur terre par l’alliance
de Dieu avec son Eglise.
Continuons.
Notre Seigneur dit à la Sainte Vierge (Jean 2,4):
« Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore
venue.»
Les paroles du Christ vis à vis de sa mère, ne signifient
pas du tout du mépris. Ces paroles ne sont
pas
prononcées par Jésus pour créer une distance entre
Dieu et sa mère, sous-entendu « reste à ta place et
moi à la mienne ».
Bien au contraire. Dieu, je le crois sincèrement, a
voulu nous montrer, que c’est grâce à la prière de la
Vierge Marie, petite fille d’Israël, qu’il a envoyé son
fils unique Jésus-Christ pour sauver nos âmes des
griffes du diable.
Dans ce premier signe de Cana, Dieu nous montre
à tous, que la Vierge Marie est la seule à pouvoir
s’adresser au Christ et, par lui, à Dieu le Père, pour
tous les hommes et dans toutes circonstances.
La Vierge Marie a été instituée par le miracle de
Cana, seule médiatrice entre Jésus-Christ et nous.
En conclusion remarquons que dans l’Evangile
selon Saint Jean le premier signe est les noces de
Cana. Dans les évangiles synoptiques, le dernier
avant l’arrestation du Christ est l’institution de l’Eucharistie.
Si l’apôtre Saint Jean n’a pas parlé dans son
Evangile de l’institution du Baptême et de l’Eucharistie
pendant le repas Pascal, c’est qu’il en avait parlé
dans les Noces de Cana sous une forme allégorique.
Ce signe devait nous être révélé avant le retour glorieux
du Christ sur terre.
Le quatrième Evangile, celui de Saint-Jean, est un
acte de foi envers Jésus-Christ, le verbe incarné. C’est
l’Evangile eucharistique par excellence. Nous écoutons
à sa lecture les battements de coeur du Christ.

LE SECOND SIGNE DE CANA
(Jean 4,43)
Deux jours plus tard, Jésus quitta ces
lieux et regagna la Galilée.
Le récit de Saint Jean commence par le chiffre
DEUX. Pourquoi DEUX ?
Parce que le chiffre DEUX représente la dualité
entre le bien et le mal, le libre arbitre du choix.
Après le refus des juifs de reconnaître la parole de
Dieu, Jésus s’en va en Galilée vers les païens.
(Jean 4,46) Jésus revient donc à Cana de Galilée où il
avait fait du vin avec de l’eau.
Il revient là où sera son nouveau peuple. Le peuple
des croyants en la parole de Dieu. Là où a été institué
par les noces de Cana (avant l’heure du martyr et du
triomphe de sa croix) son baptême et son eucharistie.
(Jean 4,47) Il y avait un officier royal dont le fils était
malade à Capharnaüm. Ayant entendu dire que Jésus
arrivait de Judée en Galilée, il vint le trouver et le priait de descendre guérir son fils qui se mourrait.
Le terme DESCENDRE, signifie aller au secours de ceux qui se dirigent vers l’enfer (réf : dans le credo,
Jésus descendit aux enfers). L’officier royal (païen) dit
Seigneur descend vers les pécheurs, vers ceux qui
sont dans les ténèbres, avant que mon fils ne meure,
c’est à dire ne soit spirituellement perdu pour l’éternité.
(Jean 4,50) Jésus lui dit : « Va, ton fils vit. »
Le Seigneur annonce ainsi la rédemption pour les
païens qui croient en lui.
Il proclame la guérison par la foi en lui qui nous
donne accès à ses mérites et, par le martyr et
le triomphe de sa sainte croix, à la vie éternelle.
(Jean 4,51-52) Tandis qu’il descendait, ses serviteurs
vinrent à sa rencontre et dirent : « Ton enfant vit ! » Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux et ils répondirent : « C’est hier, à la septième heure, que la fièvre l’a quitté. »
Pourquoi SEPTIEME HEURE ?
Le chiffre SEPT indique un changement après un
cycle accompli et un renouvellement positif.
Ce miracle engendre la foi des païens.
Les Juifs, malgré tous les miracles, tous les signes,
ne reconnaissent pas - à part quelques privilégiés -
leur messie. Alors, que les païens accueillent le
Christ, par sa parole, dans la foi.
Ce second signe de Cana nous montre bien que
Jésus, qui n’est pas reconnu dans sa patrie parmi les
Juifs, s’est dirigé selon la volonté de Dieu vers les
païens.
Cette attitude hostile du peuple juif vis à vis du
Christ, du Messie a fait souffrir Jésus et Marie.
Cette hostilité a conduit Notre Seigneur à sa douloureuse
passion, sa mort sur la croix, qui fut partagée
spirituellement avec sa mère.
Mais comme toujours, Dieu tire le bien du mal
que fait le démon.
Ainsi, à cause de la méconnaissance du Christ par
son peuple élu, le peuple juif, Jésus se dirige en terre
païenne. Cependant, le Christ n’abandonne pas son
peuple. Il retournera à Jérusalem pour souffrir sa passion
et y mourir.
N’oublions surtout pas que Jésus, sur sa sainte
croix,
avant d’expirer, a prié Dieu le Père de pardonner
les Juifs…
(Luc 23,34) : « Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas
ce qu’ils font ».
Cessons d’accuser les juifs de déicide. Si le Christ a
subi sa douloureuse passion et s’il est mort sur la
croix, c’est à cause de tous les péchés des hommes de
toutes races, de toutes religions, c’est à cause du
péché originel commun à tous.
N’oublions jamais, qu’Abraham qui nous a appris
à connaître un seul Dieu était juif. Le Christ, le messie
était juif. La Sainte Vierge Marie était juive.
Un antisémite est un ingrat. Dieu n’aime pas les
ingrats. Les juifs porteurs de l’Ancien Testament qui
engendre la connaissance en un seul Dieu et en ses
commandements, seront, soyez en sûrs, réunis par
Dieu au temps choisi par lui, avec les porteurs du
Nouveau Testament.
Les Juifs et Chrétiens sont appelés à former une
unité dans le Christ.
Sans la religion juive, qui nous a apporté la
croyance en un seul Dieu, la religion chrétienne greffée
sur l’arbre du judaïsme, n’aurait jamais existée.
En conclusion le second signe de Cana signifie la
venue du Christ parmi les païens qui croient en lui et
de ce fait, deviennent chrétiens. Il signifie la création
de son Eglise en terre païenne avant son retour glorieux
où, je le crois, elle sera de nouveau à Jérusalem.
8195;
CHAPITRE 3

L’ENTRETIEN AVEC NICODÈME

( Jean 3,1-6) Or il y avait, parmi les Pharisiens, un homme du nom de Nicodème, un des notables juifs. Il
vint, de nuit, trouver Jésus et lui dit : « Rabbi, nous
savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu,
car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu
n’est pas avec lui. » Jésus lui répondit : « En vérité, en
vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul ne
peut voir le Royaume de Dieu ». Nicodème lui dit :
« Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ?
Pourrait-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère
et naître ? ». Jésus lui répondit : « En vérité, en vérité, je te
le dis : nul, s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer
dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est
chair, et ce qui est né de l’Esprit est Esprit. »
La compréhension de cette parabole est facile et
limpide. Notre Seigneur, Jésus-Christ, annonce clairement,
sans aucune équivoque, que sans la renaissance
par l’eau et par l’Esprit, son baptême, nul ne
retournera dans le royaume de Dieu, le paradis, d’où
le démon nous a fait chasser.
Cette parabole est souvent passée sous silence ou
expliquée avec crainte et c’est bien dommage…
De nos jours, certains prêtres n’ont pas assez
d’amour pour Dieu et pour leur prochain. Ils n’ont
pas assez de courage, pour annoncer que, sans le baptême,
la colère de Dieu demeure sur nous (Jean 3,36).
Ils croient agir par charité. Ils se fourvoient.
On nous apprend, actuellement, qu’il
faut nuancer
la parole de Dieu, pour ne pas malmener, ne pas
choquer, les fidèles appartenant à d’autres religions.
Cette tempérance est un blasphème envers la parole
de Dieu. C’est la pire des lâchetés.
Jésus a bien dit simplement, pour que tout le
monde le comprenne, que sans la renaissance par
l’eau du baptême et par le Saint-Esprit, nul homme,
le meilleur qui soit au monde, ne pourra retourner
après sa mort dans le royaume de Dieu.
Prions pour que les prêtres parlent haut et fort,
sans aucune crainte, car la parole de Dieu est immuable
et éternelle.
Pourquoi vouloir changer le sens des paroles du
Christ ? Les occulter ?
En ce qui me concerne, j’aime sincèrement tous
les hommes, de toutes races et de toutes religions. Je
veux essayer de servir, si je le peux, d’instrument à
Dieu pour les conduire, dans leur intérêt, à plus de
compréhension. Le seul, qui nous conduira tous à la
miséricorde de Dieu, le seul qui nous ouvrira les
portes du Paradis retrouvé, c’est Notre Seigneur Jésus-
Christ.
Réfléchissons ensemble.
Dieu est parfait dans toutes choses. Il est parfait
dans sa miséricorde, mais prenons garde, il est aussi
parfait dans sa justice. Dieu nous a chassé du Paradis
à cause du libre arbitre qui nous a fait choisir de suivre
le diable. A partir du moment où Dieu nous a
donné la grâce terrible du libre choix, par amour, il
n’a pu revenir sur sa décision, sa parole étant
immuable…
Croyez-vous vraiment, chers frères, juifs ou
musulmans, que notre Dieu va se contredire, selon
son humeur ? Croyez-vous vraiment, qu’il va nous
imposer son pardon après notre mort, qu’il va nous
traiter comme des marionnettes ?
Si notre Dieu était à ce point versatile, ce ne serait
plus Dieu.
Il nous met hors de son royaume, ensuite, il nous
reprend selon son humeur ?
Non, le pardon de Dieu, sa miséricorde ne s’obtient
que si on le veut et uniquement par son fils
unique Jésus-Christ.
Le libre arbitre du choix se perpétue depuis Adam
et Eve jusqu’à nos jours et se perpétuera jusqu’à la fin
du monde. Sans notre rédempteur, la colère de Dieu
demeure sur nous (Jean 3,36).
Si notre Dieu, qui n’est qu’amour et miséricorde,
avait pu pardonner Adam et Eve tout de suite, croyez
bien qu’il l’aurait fait. Dieu était comme ligoté par la
grâce du choix, du libre arbitre, qu’il nous avait donné.
Il l’est toujours. Malheureusement pour nous, il fallut
assumer notre choix.
Quel choix ?
Le choix de tourner le dos à Dieu et de suivre le
démon avec sa cohorte de malheurs.
Ne pensez surtout pas, que notre créateur nous a
laissés dans ce monde infernal avec le dessin de se
venger, de nous punir.
Ne croyez surtout, pas que nos malheurs viennent
de la volonté de Dieu.
Je ne peux supporter sans me révolter, les paroles
de ceux qui pensent et disent lorsqu’une catastrophe
se produit sur
terre : « Ah ! Il faut se soumettre, c’est
la volonté de Dieu ! », ou encore : « S’il y avait un
Dieu, il n’y aurait pas tous ces malheurs »…
Les catastrophes, la misère, la mort et les péchés
ne sont pas la volonté de Dieu. Ce sont des fruits de
l’arbre infernal. Le mal et la mort sont soumis au
démon par notre unique faute.
Le Christ, il est vrai, a souffert et a donné sa vie
pour tous les hommes, mais à la condition qu’on le
choisisse.
Jésus est le fruit du pardon de Dieu pour nous.
Mais Dieu ne nous imposera jamais de suivre
Jésus-Christ, pas plus qu’il a imposé à Adam et Eve de
lui obéir par force.
Dieu nous donne la liberté de choisir son fils
unique Jésus-Christ, fruit de sa miséricorde et de son
amour pour nous, ou bien de le rejeter.
Les prêtres qui osent annoncer que le Christ sauvera
tous les hommes contre leur volonté, n’ont rien
compris au péché originel.
Ils n’ont rien compris au libre arbitre que Dieu
nous donne.
Ils doivent prier le Saint-Esprit de les éclairer.
Jésus nous l’a annoncé dans son évangile (Mat
7,15) : « Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à
vous vêtus en brebis (l’habit sacerdotal) mais qui audedans
sont des loups rapaces ( ravisseurs d’âmes ) ».
Méfiez-vous des « religieux » qui vous disent que
l’homme peut être sauvé sans Jésus-Christ, sans son
baptême. Ce sont des menteurs, des blasphémateurs
ou quelquefois, malheureusement pour eux, ce
sont
des inconscients qui sous prétexte de charité mensongère,
veulent se montrer plus charitables que
l’Eglise.
Ces gens là conduisent les âmes à leur perte.
Ils sont manipulés par le démon, l’anti-Christ qui,
lui, veut la destruction des âmes depuis la création du
monde. Croyez bien qu’il s’y emploie de toute la
force de son esprit infernal.
Le diable déteste l’homme créature de Dieu, c’est
pourquoi il s ’acharne à combattre le Christ sauveur.
N’oublions pas que c’est à cause de son rejet de
l’homme, nouvel création de Dieu, que le démon,
alias « l’archange Lucifer », s’est fait chasser du Paradis…
Les apôtres n’ont pas propagé le christianisme
avec du laxisme. Ils n’ont pas essayé de ménager, ni
de rassurer, ceux qui ne voulaient pas reconnaître le
Christ sauveur. Ils ont évangélisé jusqu’à leur mort.
Croyez bien, chers frères, qu’ils nous regardent, ne
les décevons pas.
Aujourd’hui les églises sont désertées par grand
nombre. Pourquoi ?
Parce qu’une grande partie des fidèles méconnaissent
leur Dieu. « Tout le monde ira au Paradis », pense
t-on de plus en plus…
Alors si c’est ainsi, pourquoi faire des efforts ?
On ira tous au Paradis, on sera tous sauvés. Si le
Christ est vraiment le messie sauveur, il nous sauvera
par sa croix, qu’on l’ait choisi ou non, pendant notre
vie terrestre !
De qui se moque-t-on ?
Vraiment le démon nous prend pour des imbéciles
! Il nous a trompés au
temps d’Adam et Eve. Ne
nous laissons plus manipuler ! Aujourd’hui nous
sommes forts de Jésus-Christ.
Chrétiens du monde entier, Jésus vous a dit (Mat
5,13) : « Vous êtes le sel de la terre ».
Soyons donc comme les apôtres.
Portons haut la lumière qui nous est donné par le
Christ, pour éclairer ce monde de ténèbres.
Soyons charitables, non seulement envers les
corps, mais essentiellement envers les âmes !
Souvenez-vous, que chaque âme qui se perd, est
une goutte de sang de Jésus-Christ qui se perd, ainsi
qu’une larme de notre bien-aimée Vierge Marie.

CHAPITRE 4

L’ENTRETIEN AVEC LA SAMARITAINE
(Jean 4,1-4) Quand Jésus apprit que les Pharisiens
avaient entendu dire qu’il faisait plus de disciples et en
baptisait plus que Jean, il quitta la Judée et regagna la
Galilée.
Pourquoi Jésus quitta la Judée et regagna la Galilée
?
Jésus quitta la Judée parce que sa mission n’étant
pas encore terminée, il ne voulait pas trop attirer l’attention
des pharisiens. Or il lui fallait traverser la
Samarie.
Pour quelles raisons Jésus traverse-t-il la Samarie
pour aller en Galilée, alors qu’en remontant la vallée
du Jourdain, il pouvait y arriver directement ?
Je pense que Notre Seigneur voulut rencontrer la
Samaritaine pour préfigurer la mission de son Eglise
auprès des non-juifs.
Il parvint ainsi dans une ville de Samarie appelée
Sychar. Cette ville était proche de la terre donnée
par
Jacob à son fils Joseph. A cet endroit précis où se trouve
le puits de Jacob. C’était environ la sixième heure.
Pourquoi le choix de cette ville ?
Parce que Jacob est un prophète de l’Ancien Testament
qui représente Israël.
Pourquoi la SIXIEME heure ?
Parce qu’à mon avis le SIX, dans le sens négatif,
qui représente le chiffre coupé du CINQ, qui lui
représente le Christ en croix, devient la conséquence
de la chute et le passage de l’homme spirituel à
l’homme matériel, sans Dieu.
Il est le symbole du refus de l’union avec Dieu
donc avec Jésus-Christ, le chiffre de l’homme
pécheur qui préfigure le schisme samaritain avec les
Juifs porteurs de l’alliance avec Dieu. Dans le sens
positif, le chiffre six représente le milieu du jour,
c’est-à-dire douze heures, l’heure de l’angélus, l’annonce
fête à Marie et sa conception du verbe incarné,
l’arrivée du temps messianique, l’heure de la pleine
lumière.
Pourquoi Jésus était-il assis au bord du puits ?
Parce que le puits, comme la piscine de Bethzatha,
représente avec la venue du Christ les fonds baptismaux.
La source de l’eau qui donne la vie éternelle.
L’eau qui sort du côté de Jésus-Christ sur sa croix.
(Jean 4,7) Arrive une femme de Samarie - non juivepour
puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire.»
La femme samaritaine est surprise qu’un Juif lui
demande à boire !
Les Juifs et les Samaritains avaient subi un
schisme, né de
la part des Samaritains, contre le rigorisme
de la réforme juive. Un Juif religieux devait éviter
tout contact avec les Samaritains qui, par leur rupture
avec les Juifs religieux, étaient par ce fait
devenus impurs.
Face à la surprise de la Samaritaine, ( Jean 4,10)
Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et
qui est celui qui te dit : « Donne-moi à boire », c’est toi
qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive.»
Jésus se présente face à la Samaritaine, symbole
des non Juifs, comme le distributeur de l’eau, symbole
du Saint-Esprit, l’eau qui apporte la vie éternelle
dont il est la source.
Pour quelles raisons Jésus demande-t-il à boire à
cette femme samaritaine ?
Je pense que ceci est une allégorie qui représente le
Christ assoiffé des âmes… De toutes les âmes sans
exception. Comme sur sa sainte croix, Jésus demande à
boire.
La Samaritaine de plus en plus surprise des paroles
du Christ qui non seulement lui demande à boire
mais qui en plus et surtout, lui propose une eau qui
la désaltérera éternellement (Jean 4,11-15) lui dit :
« Seigneur, tu n’as même pas un sceau et le puits est profond
; d’où la tiens-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus
grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits
et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau-ci
aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que
je lui
donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que
je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en
vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi
de cette eau, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus
à venir puiser ici. »
Nous assistons ici à la spontanéité des non Juifs à
croire à la parole de Dieu, pendant que de nombreux
Juifs, malgré tous les signes et les miracles que Jésus
leur montrait, n’arrivaient pas à croire à sa parole.
(Jean 4,16-17) Jésus dit à la Samaritaine : « Va,
appelle ton mari et reviens ici. » La femme lui répondit :
« Je n’ai pas de mari. »
En effet, la femme avait été mariée cinq fois et se
trouvait avec un sixième homme sans avoir contracté
une union matrimoniale.
(Jean 4,18) Jésus lui dit : « Tu dis bien : « Je n’ai pas
de mari », tu en as eu cinq et l’homme que tu as maintenant
n’est pas ton mari. »
Que signifient ces paroles prophétiques de Jésus ?
Je pense que le chiffre CINQ, qui nous le savons
déjà, représente le Christ en croix, représente ici le
mariage, principe terrestre avec le principe céleste.
La femme samaritaine, dans cette allégorie, préfigure
les non juifs qui n’acceptent pas l’alliance avec
Dieu. Les Samaritains n’acceptent pas la religion
juive qui est la source du Christianisme.
La femme vit avec un SIXIEME homme qui signifie
le choix après le libre arbitre, de vivre hors de
Dieu, de sa parole, sans
union avec notre créateur.
Il est clair que le sixième mari de la Samaritaine
représente le chiffre de l’homme pécheur, de
l’homme sans Dieu.
Pensons au nombre 666 de l’apocalypse qui fait
face et s’oppose à la Très Sainte Trinité.
C’est pourquoi Jésus dit à la Samaritaine : « Tu as
eu cinq maris », c’est à dire jusqu’à la chute provoquée
par le péché originel, tu étais en communion avec
Dieu, en état d’union, de mariage avec ton créateur,
représenté par le chiffre CINQ.
Ainsi, après la chute, la désobéissance, la femme
devient opposée à Dieu et rentre ainsi dans la représentation
du chiffre SIX. Le chiffre des païens.
En conclusion, le sixième mari de la Samaritaine,
n’est pas considéré par le Christ comme étant marié
avec elle puisqu’il n’y a pas eu d’union avec Dieu.
Nous signalons ici, l’importance du mariage religieux
qui signifie alliance par le Christ et son Eglise
avec l’Eternel Notre Dieu.
Continuons le récit de Saint-Jean.
La femme samaritaine dit au Seigneur (Jean 4,20-
23): « Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, -
les juifs religieux - vous affirmez qu’à Jérusalem se
trouve le lieu où il faut adorer. »
Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient (…) et
maintenant elle est là où les vrais adorateurs adoreront le
Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs
que cherche le Père. »
Dieu est esprit, c’est pourquoi ceux qui l’adorent
doivent
l’adorer en esprit et en vérité.
Que signifie adorer Dieu en esprit et en vérité ?
Comme nous dit Jésus-Christ, Dieu est esprit. Il
n’est pas matière. Il est l’esprit créateur. Il est celui
par qui et pour qui a été créé toutes choses. Il est l’alpha
et l’oméga.
Dieu est omniprésent. Il ne peut être enfermé
nulle part. C’est pourquoi Dieu engendra son fils
Jésus-Christ, qui a été conçu du Saint-Esprit et né de
la Vierge Marie l’immaculée conception, pour venir à
notre secours.
Jésus-Christ possède l’Esprit et la Parole du Père. Il
est l’image parfaite de Dieu. Jésus dit (Jean 14,9) :
« Qui m’a vu a vu le Père », (Jean 14,6) « Je suis la
Vérité et la Vie ». Jésus doit être adoré en vérité. Il est
l’expression de la vérité. Il est l’image du Père.
Dieu est esprit et vérité. Le Saint-Esprit réalise une
unité parfaite entre le Père et le Fils et ne peut être
séparé ni du Père ni du Fils.
Ceci explique la Très Sainte Trinité : un seul Dieu
en trois personnes.
Continuons le récit allégorique de Saint-Jean.
(Jean 4,25-26) La femme samaritaine dit à Jésus : « Je
sais qu’un Messie doit venir - celui qu’on appelle Christ.
Lorsqu’il viendra, il nous annoncera toutes choses ». Jésus
lui dit : « Je le suis, moi qui te parle ».
Ici Jésus déclare son identité aux non juifs. Comment
vont-ils le recevoir ?
(Jean 4,28-29) La femme alors, abandonnant sa
cruche, s’en fut à la ville et dit aux gens : « Venez
donc
voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne seraitil
pas le Christ ? »
La femme, abandonnant sa cruche avec laquelle
elle venait puiser l’eau de la vie matérielle, va trouver
les gens de la ville pour leur raconter ce qui venait de
se passer avec Jésus et la révélation, par lui-même, de
son identité.
La Samaritaine symbolise ici tous les non-juifs, les
païens.
Revenons à la Samaritaine. Va-t-elle croire à la
parole de Dieu ?
Ici tous les païens sont appelés par le Christ à la
miséricorde de Dieu et à la vie éternelle. Il est le
grand réconciliateur entre Dieu et ses créatures. Les
signes prophétiques du Christ, qui lui déclare tout ce
qui s’est passé dans sa vie matrimoniale, l’influencent
beaucoup dans son jugement. Elle hésite, on
voit ressurgir, comme tout au long de l’Evangile, le
libre arbitre de l’homme face à la parole de Dieu,
comme au temps d’Adam et Eve.
Cette scène entre Jésus et la Samaritaine terminée,
les disciples reviennent de la ville et allèrent vers
Jésus. Ils s’étonnaient que Jésus parle à une Samaritaine,
à une non-juive. Les disciples proposèrent de la
nourriture au Christ, mais celui-ci répond (Jean 4,
34) : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui
qui m’a envoyé - c’est-à-dire de Dieu, le Père - et d’accomplir
son oeuvre ».
Ici la nourriture du Christ est symbole du Saint-
Esprit. C’est la Sainte Eucharistie que lui donne, pour
nous,
le Père, le pain du ciel, le pain de vie.
Ainsi dans la prière du Notre Père, que nous a
enseigné le Christ (Mat 6,11 ; Luc11, 3), nous disons :
« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour », cela
signifie : donnez-nous le pain spirituel, le pain éternel,
le pain de la miséricorde de Dieu, la Sainte
Eucharistie. ( ce qui ne veut pas dire que Jésus néglige
le pain matériel…)
Jésus dit ensuite aux disciples (Jean 4,35): « Ne
dites-vous pas vous-mêmes : « Encore quatre mois et
viendra la moisson » ?
Pourquoi QUATRE mois ?
Parce que la signification symbolique du chiffre
QUATRE signifie le symbole de la croix rédemptrice,
la venue du royaume de Dieu par le Christ rédempteur.
Dans l’apocalypse le chapitre quatrième est celui
du trône de Dieu. Le trône de Dieu est gardé par les
quatre animaux de la vision d’Ezéchiel (1-10), pensons
ici aux quatre Evangélistes.
Mais QUATRE, multiple du chiffre deux la dualité,
est aussi le chiffre du libre arbitre. Le symbole de la
lutte de l’esprit avec la matière.
N’oublions pas, que la croix du Christ s’inscrit par
quatre points, tracée sur le globe, elle le partage en
quatre parties. QUATRE représente l’Eglise qui est le
trône de Dieu.
(Jean 4,36) Jésus dit : « Déjà le moissonneur reçoit
son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien
que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent
ensemble. »
(Jean 4,38) Il leur dit également :
« Je vous ai envoyé
moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d’autres
ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté
tant de peine. »
Il y a ici une allusion aux souffrances, et au martyr
de la vie du Christ, de sa douloureuse passion.
C’est également une allusion au martyr spirituel
de la Vierge Marie devant la souffrance de son Dieu
fait homme qui est son enfant chéri, l’agneau de
Dieu sans péché, offert pour les péchés de tous les
hommes qui croient en sa parole, ainsi que le martyr
des prophètes et des apôtres de l’ancien et du nouveau
testament.
Jésus mentionne aussi les souffrances et le martyr
des prophètes de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Jésus nous précise que (Jean 4,35) « les champs sont
blancs pour la moisson », c’est à dire que le moment de
moissonner, ceux que d’autres ont semé, est arrivé !
Quel réconfort ! Il fait ici appel à nous tous.
(Jean 4,39) Beaucoup de Samaritains de cette ville
avaient cru en lui - Jésus-Christ le messie - à cause de la
parole de la femme qui attestait : « Il m’a dit tout ce que
j’ai fait ».
Nous voyons la femme impressionnée par les
paroles prophétiques du Christ. Elle représente ici
l’image de ceux qui ont besoin de signes, de prophéties
pour croire.
(Jean 4,41-42) Bien plus nombreux encore furent
ceux qui crurent à cause de sa parole à lui ; et ils disaient
à la femme : « Ce n’est pas seulement à cause de tes dires
que
nous croyons ; nous l’avons entendu nous-mêmes et
nous savons vraiment qu’il est le Sauveur du monde. »
En opposition aux Samaritains précédents, apparaissent
les vrais croyants, ceux qui croient à la parole
de Dieu fait homme, Jésus-Christ, sans avoir besoin
de manifestations matérielles.
Jésus a dit (Jean 20,29) : « Bienheureux ceux qui,
sans avoir vu ont cru ».

CHAPITRE 5

GUÉRISON D’UN PARALYTIQUE À JÉRUSALEM
Dans cette parabole, Saint Jean nous dit (5,1-4) :
Après cela et à l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à
Jérusalem. Or, il existe à Jérusalem, près de la porte des
brebis, une piscine qui s’appelle en hébreu Bethzatha. Elle
possède cinq portiques, sous lesquels gisait une foule de
malades, aveugles, boiteux, impotents. (…)
Essayons d’abord de situer le lieu où se passe le
miracle du paralytique.
La ville de Jérusalem, pourquoi ?
Parce que Jérusalem est la ville où a eu lieu la douloureuse
passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. La
ville sainte entre toutes, où Jésus est mort pour nos
péchés, pour notre rédemption.
Saint-Jean décrivant la piscine nous dit quelle est
située près de la porte des brebis. Pourquoi près de la
porte des brebis ?
Notre Seigneur nous dit pourquoi, dans la parabole
du berger (Jean 10,1-2) : « En vérité, je vous le dis,
celui qui n’entre pas par la porte dans l’enclos, mais qui
escalade par un autre côté, celui là est un voleur et un
brigand.
Mais celui qui entre par la porte est le berger des
brebis ».
Notre Seigneur nous signifie, que lui seul peut
nous faire réouvrir la porte du Paradis par son baptême.
Bien entendu les brebis représentent les hommes
pécheurs qui ont la foi en Jésus-Christ, leur rédempteur,
et qui le suivent, comme son troupeau suit le
berger.
Revenons à la description de la piscine que nous
fait l’apôtre Saint-Jean.
Elle possède CINQ portiques, sous lesquels gisait
une foule de malades.
Je dirai ici, que des fouilles récentes ont permis de
retrouver des ruines de la piscine de Bethzatha (nom
d’un quartier de Jérusalem). On ne retrouva cependant
aucune trace des cinq portiques qui n’avaient
probablement jamais existé.
Pour quelle raison, Saint-Jean a-t-il décrit CINQ
portiques ?
Je crois qu’il s’agit tout simplement d’une allégorie.
En effet les cinq portiques représentent les cinq
plaies du Christ sur sa croix.
Saint Jean nous montre ainsi que la piscine de
Bethzatha représente les fonds baptismaux où le
Christ conduit ses brebis, les hommes qui croient en
sa parole et qui le reconnaissent comme le fils unique
de Dieu, le sauveur des âmes.
Continuons le récit de Saint-Jean.
(Jean 5,5) Il y avait là - devant cette piscine, en
attente - un homme infirme depuis trente-huit ans.
Pour quelle raison Saint Jean nous décrit-il le
nombre d’années où l’infirme attend sa guérison ?
Parce que, je
le crois, cette attente de TRENTE
HUIT années est également une allégorie. Ce nombre
représente la naissance et la vie terrestre du Christ
qui fut pendant TRENTE TROIS ans une vie de martyr
continuel, auquel il faut ajouter les CINQ années
qui représentent nous l’avons déjà dit, les CINQ
plaies de Jésus.
Trente trois plus cinq égal trente huit.
Saint Jean nous décrit ainsi l’attente des juifs de
l’Ancien Testament, de tous les pécheurs, malades de
l’âme, qui sont assimilés ici aux malades physiques
qui attendent leur guérison, autour de la piscine qui
représente les fonds baptismaux.
Ils attendent le messie promis, guérisseur des âmes
et porteur de la parole de Dieu, c’est-à-dire du Nouveau
Testament.
Saint Jean (5,8-9) nous dit que le miracle de la
guérison du paralytique accompli, Jésus dit à
l’homme guéri, renouvelé: « Lève-toi, prends ton grabat
et marche ». Et aussitôt l’homme fût guéri ; il prit son grabat,
il marchait.
Pourquoi Jésus demande au miraculé de prendre
son grabat ?
Parce que le grabat fait ici figure de la croix que
chacun de nous doit porter tout au long de sa vie terrestre.
Croix matérielle et spirituelle.
Ecoutons Saint Jean poursuivre son récit (5,9) : Or
ce jour-là - c’est-à-dire, le jour où a eu lieu ce miracle -
était un jour de sabbat.
Pourquoi Notre Seigneur a-t-il choisi le jour du
sabbat pour réaliser ce miracle ?
Il savait que les juifs allaient le lui
reprocher.
Alors pourquoi a-t-il choisi ce jour là ?
Dans le Nouveau Testament, pour nous Chrétiens,
le sabbat représente toujours le repos de Dieu après sa
création. Mais il revêt, également et essentiellement
pour nous, un caractère spirituel.
Il se situe au-delà des oeuvres, des actes terrestres.
C’est le jour où les prêtres renouvellent, remémorent
le sacrifice, le martyr et le triomphe de la croix du
Christ rédempteur, dans la sainte messe.
Quand Jésus-Christ reviendra dans sa gloire, le
sabbat sera mis au service des justes, des véritables
chrétiens. Il signifiera alors la vie éternelle dans la
foi, l’adoration et la gloire de Dieu, dans le bonheur
et le repos éternel.
Inversement parmi les non-croyants, le sabbat
signifie la jouissance matérielle, le repos sans culte de
Dieu. Conduit par le Démon, et ses adeptes, le sabbat
peut devenir un fruit de l’arbre infernal. Le sabbat
se transforme alors en profanation, en blasphème
envers la Très Sainte Trinité, en messes noires, antichrétiennes,
en sorcellerie.
Continuons le récit.
(Jean 5,10) Aussi les Juifs dirent à celui qui venait
d’être guéri : « C’est le sabbat, il ne t’est pas permis de
porter ton grabat ».
Pour quelles raisons Jésus a-t-il choisi le jour du
sabbat pour guérir le paralytique ?
Parce que Dieu est seul maître du sabbat, son activité
ne peut être interrompue, car il conduit le
monde des hommes vers son achèvement
terrestre et
sa montée spirituelle par le Christ.
(Jean 5,14) Plus tard, Jésus le retrouve - le miraculé -
dans le temple, et il lui dit : « Te voilà bien portant : ne
pêche plus de peur qu’il ne t’arrive pire encore ! »
Ces paroles de notre Seigneur Jésus-Christ nous
montrent clairement, que l’homme guéri de ses
péchés par le baptême, et son adhésion par le Christ
à tous les sacrements de l’Eglise, doit se convertir et
ne plus recommencer à pécher. La condition de
l’homme pécheur, qui récidive peut être pire que la
précédente. Le diable ainsi invité à retourner dans
l’âme qui renonce à la conversion redouble sa force,
son activité. Il occulte le péché et entraîne ainsi le
pécheur sur le chemin de sa perte éternelle.
L’homme, dit Saint Jean (Jean 5,15-17), alla raconter
aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Dés lors, les
Juifs s’en prirent à Jésus qui avait fait cela – le miracle
de la guérison - un jour du sabbat. Mais Jésus leur
répondit : « Mon Père, jusqu’à présent, est à l’oeuvre, et
moi aussi je suis à l’oeuvre ».
Ce qui signifie clairement que l’activité de Dieu
continue pour nous sauver jusqu’au sabbat éternel.
Les Juifs ne comprirent pas les paroles du Christ,
nous dit Saint Jean (5,18) : ils n’en cherchaient que
davantage à le faire périr, car non seulement il violait le
sabbat - le repos sacré - mais encore il appelait Dieu son
propre Père, se faisant ainsi l’égal de
Dieu.
On voit ici se profiler, avec la colère, la jalousie, et
l’incompréhension des juifs, l’arbre du martyr de la
croix, de la passion et de la mort de Notre Seigneur
Jésus-Christ, notre rédempteur bien aimé.

LE POUVOIR DU FILS
(Jean 5,19-20) Jésus reprit la parole et leur dit : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de
lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père ; car
ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement. C’est que le
Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait ; il lui
montrera des oeuvres plus grandes encore, de sorte que
vous serez dans l’étonnement. »
Ici notre Seigneur Jésus-Christ nous montre sa
dépendance vis à vis du Père Eternel. Il ne peut exister
seul sans Dieu car il forme une unité complète,
parfaite avec le Père et le Saint-Esprit.
Ainsi en communion avec le Saint-Esprit, Jésus ne
peut rien faire sans le consentement du Père.
Les paroles du Christ, verbe de Dieu incarné,
expriment la volonté, la personnalité du Père.
(Jean 5,21-23) Jésus dit : « Comme le Père, en effet
relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre
qui il veut. Le Père ne juge personne, il a remis tout jugement
au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore
pas non plus le Père qui l’a envoyé ».
Jésus nous dit que le Père lui a donné tout pouvoir
sur les
créatures.
Le pouvoir de les faire revivre spirituellement,
celui de les arracher, s’ils le veulent, à l’emprise du
Démon, de leur obtenir de Dieu le pardon de leurs
péchés et la vie éternelle.
Jésus a également reçu du Père le pouvoir de ressusciter
ceux qui ont subi la mort physique (Lazare et
bien d’autres)
Ici nous apercevons une image de la résurrection
des morts, qui est annoncée par le credo. Jésus, à la
fin des temps, donnera la vie éternelle à tous ceux
qui auront cru en lui, qui seront baptisés, ceux qui
seront en communion avec son Eglise, sa parole.
Il faut, je le crois, développer ce que signifie
« avoir la grâce de la foi »…
Il m’est arrivé de croiser sur ma route certaines
personnes qui m’ont dit : « Vous avez de la chance,
vous avez la grâce de la foi, ce qui vous aide à supporter
les épreuves de la vie ».
Pourquoi cette injustice ? Tout au moins ce qui
paraît être une injustice !
Dieu aurait-il des préférences ? Serait-il partial
envers certaines âmes ? Donne-t-il la foi à ceux qu’il
désire favoriser ?
Si Dieu agissait ainsi envers ses créatures, il ne
serait pas Dieu, parfait en toutes choses. Cela nous
ramènerait à notre monde où le favoritisme, les relations,
jouent la première place dans notre ascension
sociale ! Il en serait de même pour notre ascension
spirituelle.
Non mes frères, notre Dieu n’agit pas ainsi.
Cette opinion est complètement fausse,
erronée.
Dieu aime toutes ses créatures, de toutes races, de
toutes religions, les athées y compris, avec la même
intensité. Il a donné son fils pour tous mais avec le
libre arbitre du choix.
Dieu ne veut pas imposer la foi. Il la donne à ceux
qui la lui demandent du fond de leur coeur, sincèrement.
Il la donne, à ceux qui le cherchent et qui
rejettent la morale nauséabonde du monde.
Imaginez une pièce obscure. Un papillon pénètre
dans cette pièce et perçoit une lumière. Que fait-il ?
Il se dirige vers elle.
Et bien il en est de même pour les âmes.
Si le Saint-Esprit voit une lumière qui l’interpelle
dans votre âme, c’est-à-dire s’il trouve de l’amour
dans votre coeur, soyez sûrs, qu’il viendra chez vous.
Il vous apportera la grâce de la foi. La seule lumière
qui attire le Saint-Esprit, c’est l’amour et le désir de
connaître Dieu.
Si vous avez de l’amour pour votre prochain, le
rejet de la morale du monde, la compassion face aux
malheurs de vos frères humains et si vous avez le
désir sincère de connaître Dieu, soyez sûrs que vous
obtiendrez la grâce de la foi.
Le Seigneur ne se refuse à personne. Il a donné son
fils Jésus-Christ pour que nous obtenions, tous, par
lui, sa miséricorde et la vie éternelle.
Mais, je vous le répète, sans amour pas de grâce de
foi possible. Dans un coeur sec et aride, l’Esprit de
Dieu ne peut agir. Le papillon qui fait ici symbole du
Saint-Esprit n’est pas
attiré par les ténèbres qui représentent
un coeur sans amour.
Cessons d’accuser Dieu. Si vous n’avez pas la grâce
de la foi, c’est par votre entière responsabilité.
Certains me diront : « Dieu est en chacun de
nous ».
Exact, Dieu demeure en chacun de nous, mais il
est comme ligoté par le péché originel ainsi que par
nos péchés quotidiens. Notre manque d’amour,
notre indifférence envers Dieu et les hommes empêchent
notre Seigneur, d’établir sa maison dans notre
coeur...
(Jean 5,23) Jésus dit : « Celui qui n’honore pas le Fils,
n’honore pas non plus le Père qui l’a envoyé ».
Le Christ dans cette parabole nous parle clairement,
sans aucune équivoque possible. Celui qui
n’honore pas le Fils de Dieu, qui n’honore pas sa
parole, ne la met pas en pratique et ne croit pas que
Jésus-Christ est le Fils unique de Dieu, celui-ci sera
rejeté par le Père.
(Jean 5,24) Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le
dis, celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a
envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement,
mais il est passé de la mort à la vie.»
Donc vous voyez bien ici que pour ne pas passer
en jugement après notre mort, et pour obtenir la
miséricorde de Dieu qui conduit à la vie éternelle, il
faut honorer le Christ, c’est-à-dire croire en sa parole
en entrant en communion avec lui par son baptême
et son Eglise.
Pourquoi son Eglise ?
Parce que l’Eglise représente le corps du
Christ, le
royaume de Dieu sur terre. Elle nous propose ses sept
sacrements qui sont les fruits du martyr et du
triomphe de la croix du Christ, la source de grâces,
ouverte pour nous sur la croix.
Refuser les saints sacrements que nous offre
l’Eglise signifie refuser les mérites du Christ, qui nous
font réouvrir les portes du Paradis.
Il est indispensable de répondre présent à l’amour
infini que nous offre le Christ. Il faut dire oui à son
invitation de nous aimer les uns les autres, comme
lui nous aime.
Continuons le récit de Saint-Jean.
(Jean 5,25-26) Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous
le dis, l’heure vient - et maintenant elle est là - où les
morts entendront la voix du Fils de Dieu - c’est à dire sa
parole - et ceux qui l’auront entendue vivront. Car
comme le Père possède la vie en lui-même, ainsi a-t-il
donné au Fils de posséder la vie en lui-même. »
On ne peut prétendre être Chrétien si on déforme
les paroles du Christ. La parole de Dieu est immuable
et éternelle. Jésus verbe de Dieu a dit (Jean 14,6) :
«Personne ne va au Père si ce n’est par moi. » C’est
ferme et définitif.
Alors, s’il vous plait, sous prétexte de charité, de
tolérance, ne déformez pas la parole de Dieu. N’essayez
pas de paraître plus charitable que Dieu luimême.
Si vous agissez ainsi, vous sombrerez tout
droit dans l’antre du Démon. Vous deviendrez son
allié pour combattre le verbe incarné.
Ceux qui
cherchent à changer les paroles du
Christ sont des serviteurs du diable. Sans le Christ,
hors de lui, hors de son baptême, de son Eglise, de sa
parole, pas de salut.
Que penseriez-vous, chers lecteurs, de l’attitude
d’une personne, qui sachant qu’une voiture est sur le
point de brûler, vous laisserez-vous installer à l’intérieur,
sans vous prévenir du danger de mort que vous
encourez ? Que penseriez-vous si cette personne, sous
prétexte de ménager votre susceptibilité, votre sensibilité,
pour ne pas vous traumatiser, se tairait, vous
laisserait être carbonisé ?
Vous penseriez comme moi, que cette personne
est une malade mentale ou qu’elle est un monstre de
dureté, d’indifférence envers son semblable. Vous
penseriez que son coeur est fermé aux autres, qu’elle
doit être poursuivie pour non-assistance à personne
en danger de mort.
Les religieux, prêtres ou laïques, qui laissent croire
à leurs frères humains, qu’après leur mort, ils pourront
se présenter devant Dieu sans l’intermédiaire de
Jésus-Christ, sans pour autant encourir la colère de
leur créateur, sont coupables devant Dieu, de mensonge,
de non-assistance à personne en danger de
mort éternelle.
Nos actes, les plus valeureux, les plus charitables
qu’ils soient, ne sont pas suffisants pour nous
conduire vers Dieu.
Les actes sans la foi en Jésus-Christ sont nuls.
Inversement si vous avez la foi en Dieu et en son fils
Jésus-Christ,
rédempteur, et que vous n’avez pas
l’amour et les actes de charité envers votre prochain,
vous n’irez pas davantage vers Dieu.
Celui qui ne suit pas la parole de Dieu et ne la met
pas en pratique n’ira pas au Paradis.
Faites très attention, le diable croit en Dieu, il sait
qu’il existe. Cependant il est son adversaire !
Repensez aux paroles de Jésus-Christ (Mat 22,14):
« Innombrables les appelés, mais peu sont élus ».
Seuls ceux qui seront en communion complète
avec le Christ et avec sa parole seront élus.
(Jean 5,28-29) Jésus dit: « L’heure vient où tous ceux
qui gisent dans les tombeaux entendront sa voix - la voix
du Christ, sa parole - et ceux qui auront fait le bien en
sortiront pour la résurrection qui mène à la vie ; ceux qui
auront pratiqué le mal, pour la résurrection qui mène au
jugement. »
Jésus nous dit que pour être ressuscité des morts
et avoir la miséricorde de Dieu qui conduit à la vie
éternelle, il faut non seulement être baptisé dans le
Christ, être en communion avec lui, avec sa parole
mais en plus qu’il faut rendre cette parole vivante.
Ne vous faites pas d’illusion si vous êtes Chrétiens
et que vous pratiquez le mal, vous ne retournerez
pas plus au Paradis que les non chrétiens. Vous ressusciterez
pour le jugement. La foi sans les actes
d’amour est une foi hypocrite.
(Jean 5,30) Le Seigneur dit : «Moi je ne puis rien faire
de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et
mon jugement
est juste parce que je ne cherche pas ma propre
volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé ».
Jésus montre ici, de nouveau, sa dépendance
totale vis à vis du Père Eternel, avec lequel il est en
parfaite communion. Il nous signifie clairement
qu’il est indissociable du Père et de son Esprit, qu’il
forme une unité parfaite avec le Père et le Saint-
Esprit.
La parole du Christ est déclarée ici par lui-même,
comme étant la parole de Dieu (son verbe), sa propre
volonté.

LES TÉMOIGNAGES
(Jean 5,31-34) Jésus dit : « Si je me rendais témoignage
à moi-même, mon témoignage ne serait pas recevable
; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que
le témoignage qu’il me rend est conforme à la vérité. Vous
avez envoyé une délégation auprès de Jean et il a rendu
témoignage à la vérité.
Pour moi, ce n’est pas que j’aie à recevoir le témoignage
d’un homme mais je parle ainsi afin que vous soyez
sauvés ».
Jésus, Notre Dieu, se montre dans cette parabole
comme dépendant du témoignage de Saint Jean-Baptiste,
alors qu’il n’en est rien.
Par amour pour nous, le Christ atteint un degré
d’abaissement volontaire tel que cela ne peut être
imaginé.
Comment ? Lui, le fils unique de Dieu, le verbe
éternel, Dieu fait homme, avait besoin du témoignage
d’un pécheur, d’un humain, de l’une de ses
créatures ?
Nous demeurons abasourdis et pourtant Jésus,
Dieu et homme à la fois s’est
rendu dépendant de
l’opinion humaine.
Il fallait que quelqu’un d’humain, et pas n’importe
qui puisque Saint Jean-Baptiste est déclaré par le Christ
comme étant le plus grand de ses enfants nés de la
femme, soit le témoin de la parole de Dieu fait homme,
de sa véritable identité face au peuple d’Israël.
C’est Saint Jean qui nous présente Jésus-Christ
lorsqu’il nous dit (1,29-34): « Voici l’agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai
dit : « Après moi vient un homme qui m’a devancé, parce
que, avant moi, il était ». Moi-même, je ne le connaissais
pas, mais c’est en vue de sa manifestation à Israël que je
suis venu baptiser dans l’eau. » Et Jean porta son témoignage
en disant : « J’ai vu l’Esprit, tel une colombe, descendre
du ciel et demeurer sur lui. Et je ne le connaissais
pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est
lui qui m’a dit : « Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre
et demeurer sur lui, c’est lui qui baptise dans l’Esprit
Saint. Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de
Dieu ».
En conclusion pour nous sauver, pour qu’on croit
en lui, en sa parole, le Christ s’est humilié au point
d’avoir recours aux déclarations d’un homme sur son
identité.
Plus tard, il aura besoin de faire des miracles pour
nous convaincre de son identité afin de nous apporter
la miséricorde de Dieu et le chemin de la vie éternelle.
(Jean 5,36) Jésus dit
également : « Je possède un
témoignage qui est plus grand que celui de Jean : ce sont
les oeuvres que le Père m’a donné à accomplir. Je les fais et
ce sont elles qui portent à mon témoignage que le Père
m’a envoyé. »
Ici Notre Seigneur fait allusion aux miracles que le
Père va lui donner le pouvoir d’accomplir, essentiellement
à sa résurrection.
Jésus accuse les hommes qui ne croient pas qu’il
est le messie, le fils unique de Dieu, de ne pas croire
au Père qui l’a envoyé.
(Jean 5,39-40) Jésus dit aux Juifs : « Vous scrutez les
Ecritures parce que vous pensez acquérir par elles la vie
éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage à mon
sujet. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie
éternelle. »
Jésus éprouve une grande peine de ne pas être
reconnu par son peuple élu, Israël. Ce peuple tant
aimé par Dieu. Ce peuple, qui par Abraham, son prophète,
le père terrestre de tous les croyants, nous a
appris à tous, Juifs et non Juifs à connaître l’existence
d’un seul Dieu.
Les Juifs ont cherché jusqu’à aujourd’hui la parole
de l’Eternel Notre Dieu dans les Saintes Ecritures. Ils
attendent toujours le messie.
Prions, nous tous, chrétiens pour que Dieu nous
accorde, par les mérites du Christ, la grâce de la
reconnaissance du Christ, Verbe Incarné, par son
peuple bien-aimé.
N’oublions pas que Jésus nous a dit (Jean 4,22):
« Le salut vient des Juifs ».
Jésus déclare dans la
parabole qui va suivre que,
malgré qu’il ait besoin de la déclaration de Saint
Jean-Baptiste sur son identité, il ne tient pas sa gloire
des hommes mais de Dieu le Père. Cela signifie que
Jésus n’a pas besoin des hommes pour être Dieu. Par
contre les hommes ont besoin de lui, de le reconnaître,
de suivre sa parole pour obtenir la miséricorde de
Dieu et la vie éternelle.
(Jean 5,42-44) Jésus dit : « Mais je vous connais, vous
n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Je suis venu au nom
de mon Père, et vous refusez de me recevoir. Qu’un autre
vienne en son propre nom, celui-là vous le recevrez ! Comment
pourriez-vous croire, vous qui tenez votre gloire les
uns des autres et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de
Dieu seul ? »
Ici Notre Seigneur réprimande les hommes de ne
chercher que la gloire terrestre, celle qui vient d’euxmêmes
satisfaisant ainsi leur orgueil.
Je pense que nous devrions, chers frères, être
davantage conscients, que sans Dieu, sans l’intervention
du Christ et de son Saint-Esprit, nous ne
sommes que poussières et cendres. Aujourd’hui
vivants, demain morts sous la terre…
Soyons conscients que tout nous vient de Dieu.
Et, que sans le Christ, nous ne pouvons rien faire.
(Jean 5,45-47) Jésus nous dit : « Ne pensez pas que ce
soit moi qui vous accuserai devant le Père : votre accusateur,
c’est Moïse en qui vous avez mis tous vos espoirs. En
effet si vous croyiez en Moïse, vous
croiriez en moi, car
c’est à mon sujet qu’il a écrit. Si vous ne croyez pas en ce
qu’il a écrit, comment croiriez-vous ce que je dis ? »
Dans cette parabole, Jésus dit aux Juifs que ce n’est
pas lui qui les accusera devant le Père. Bien au
contraire, il les défendra.
La véracité des paroles du Christ est attestée sur sa
croix. Avant de mourir et de rendre son esprit à Dieu,
Jésus dit : (Luc 23,34)« Père, pardonne leur, ils ne savent
pas ce qu’ils font ».
Il est bon que nos chers frères juifs se souviennent
que Moïse, après leur avoir transmis les commandements
de Dieu, s’adressa au peuple d’Israël en disant
(Deutéronome): « Qui manque à un seul commandement
de la Loi manque à toute la Loi ». Et il a ajouté :
« Qui ne vit pas par la Loi, périra par la Loi ».
Sacré programme pour des pécheurs comme
nous ! Absolument irréalisable !
S’il vous plaît, chers frères, juifs, chrétiens, musulmans,
qui suit la Loi ? Qui vit par et pour la Loi ?
Un peu d’humilité ! Soyons lucides ! Personne ne
vit, ni n’a vécu par et pour les commandements de
Dieu, uniquement pour la Gloire de Dieu.
Les Saints me direz-vous ?
Non, même pas. A l’exception de Jésus-Christ,
Dieu fait homme, et de la Sainte Vierge Marie, l’Immaculée
Conception, personne n’a vécu par et pour
la Loi de Dieu.
C’est pourquoi Moïse devient malgré lui, notre
accusateur. Par ses paroles prémonitoires, il nous fait
comprendre que nous avons
tous besoin du Christ
rédempteur, médiateur entre Dieu et nous, et que,
sans Jésus, nous périrons tous.
Ne sélectionnons pas les paroles de Dieu, pour ne
conserver que ce qui est à notre convenance. N’occultons
pas ce qui nous dérange et qui nous conduira
à notre perte éternelle.

CHAPITRE 6

JÉSUS NOURRIT UNE GRANDE FOULE
Saint Jean nous indique que la prédication évangélique
du Christ commence au bord de la mer de
Galilée et se poursuit autour de la mer méditerranée.
Pourquoi ?
Parce que le Christ est un pêcheur d’âmes.
Les Chrétiens sont assimilés ici aux poissons. Le
poisson est symbole de l’eau, élément dans lequel il
vit. Les Chrétiens, comparés aux poissons, vivent
dans leur élément vital, l’eau du baptême. Hors de
cet élément, ils meurent, comme les poissons hors de
l’eau. La mer est à la fois, l’image de la vie et, en
opposition, l’image de la mort. L’apocalypse désigne
un nouveau monde dans lequel la mer dans le sens
négatif, n’existerait plus ( Apoc. 21-1).
La mer, création de Dieu, n’existe et n’est soumise
que par son créateur.
Souvenons-nous, il est dit dans la Bible que Dieu a
asséché la mer pour faire passer son peuple Israël.
Dans le Nouveau Testament, Jésus apaise la tempête.
Il marche sur les eaux. La mer symbolise le
monde que Dieu seul peut dominer. Les eaux de la
mer sont symbole de mort pour les pêcheurs. Par le
Christ, l’eau « négative » se transforme
en eau de vie
et devient l’eau du baptême.
Le poisson, dans le sens positif, est symbole de vie
et de fécondité. La nature lui a donné un prodigieux
pouvoir de reproduction grâce au nombre infini de
ses oeufs.
Inversement dans le sens négatif, le poisson peut
être considéré comme impur puisqu’il vit dans les eaux
inférieures, dans le monde souterrain qui symbolise le
monde dirigé par le Diable.
(Jean 6,2-5) Une grande foule suivait Jésus, parce que
les gens avaient vu les signes qu’il opérait sur les
malades.(…) Or, ayant levé les yeux, Jésus vit une grande
qui venait à lui. Il dit à Philippe : « Où achèterons-nous
des pains pour qu’ils aient de quoi manger ? »
(Jean 6,6-7) En parlant ainsi il le mettait à l’épreuve -
de la foi - ; il savait, quant à lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit : « Deux cent deniers de pain ne
suffiraient pas pour que chacun reçoive un petit morceau.
»
Pourquoi DEUX CENT deniers de pain ?
Parce que, nous l’avons déjà dit, le chiffre DEUX
dans le sens négatif représente le libre arbitre, la division
entre la matière et l’esprit, entre le créateur et sa
créature. Le nombre CENT ajoute ici à son principe
les caractéristiques de son multiplicateur qui est
deux.
Inversement dans le sens positif, après le chiffre UN
qui représente Dieu le Père, l’unité, le tout, le DEUX
représente la deuxième personne de la Trinité, le
Christ.
Donc les deux cent
deniers de pains, insuffisant
pour nourrir la foule présente, vont être multipliés à
l’infini par le Christ que représente le DEUX, dans le
sens positif.
Ecoutons Saint-Jean.
(Jean 6,8-9) André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il
y a là un garçon qui possède cinq pains d’orge et deux petits
poissons ; mais qu’est ce que cela pour tant de gens ? ».
Pourquoi CINQ pains d’orge et DEUX petits poissons
?
Le chiffre CINQ, nous l’avons déjà dit dans la parabole
de la Samaritaine, représente le chiffre de l’union.
Il évoque l’union du mariage céleste, c’est à dire
l’union avec Dieu par le Christ et inversement l’union
du principe terrestre qui nous conduit au chiffre suivant
le SIX. Le SIX étant le chiffre de l’homme après sa
chute du péché originel…
Nous pensons ici que le chiffre CINQ union, va
s’unir avec le DEUX qui représente la deuxième personne
de la Trinité, c’est à dire le Christ, pour former
cinq plus deux qui feront SEPT.
Le chiffre SEPT indique le changement après un
cycle accompli. Il est le renouvellement positif opéré
par le Christ et pour lui. Ceci est le symbole de l’Eucharistie,
apportée par le Saint-Esprit, qui nous fait héritiers
de la plénitude des grâces du Christ pour notre
rédemption. C’est à dire les sept Saints Sacrements que
nous donnent le Christ par son Eglise.
Continuons.
(Jean 6,10) Jésus dit : « Faites les asseoir ». Il y avait
beaucoup d’herbe à cet
endroit.
Pour quelles raisons Saint-Jean nous dit qu’il y
avait beaucoup d’herbe à cet endroit ?
L’herbe abondante signifie accroissement et
richesse.
Dans certaines traditions, la symbolique de
l’herbe est rattachée à celle de l’arbre de vie. Le Seigneur,
le berger, installe ses brebis sur l’herbe qui
signifie nourriture spirituelle, arbre de vie.
Nous revoilà face au péché originel, au libre arbitre.
Jésus va multiplier les pains, s’offrir en nourriture
céleste aux hommes, mais attention, seulement à
ceux qui le veulent. Il propose sa Sainte Eucharistie.
A nous de choisir... Ce n’est pas une fin mais une
faim.
Saint Jean dit (6,10) : « Ils s’assirent donc ; ils étaient
environ cinq mille hommes. »
Pourquoi CINQ MILLE ?
Parce que le chiffre MILLE, qui ajoute à son principe
les caractéristiques de son multiplicateur qui est
CINQ, nous montre l’appel du Christ et la possibilité
de rentrer en communion avec lui ou de le rejeter.
Comme tous les chiffres, le CINQ a une signification
positive et inversement, une signification négative.
Vivre avec Dieu, répondre à son appel ou vivre
sans lui, en nous considérant comme nos propres
Dieux et aboutir ainsi au chiffre SIX ?
SIX, rupture avec Dieu…
C’est pourquoi cinq mille hommes participent
selon leur choix à la multiplication des pains et des
deux poissons qui représentent l’Eucharistie.
(Jean 6,12-13) Lorsque les hommes furent
rassasiés,
Jésus dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux qui restent,
de sorte que rien ne soit perdu ». Ils les rassemblèrent
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq
pains d’orge qui étaient restés à ceux qui avaient mangé.
Ici nous comprenons que Jésus s’est offert luimême.
Il est le pain vivant venu du ciel, que tous n’ont
pas accepté. Ce sont les douze apôtres que représentent
les douze paniers qui vont recueillir l’Eucharistie.
(Jean 6,14) A la vue du signe qu’il venait d’opérer, les
gens dirent : « Celui-ci est vraiment le Prophète, celui qui
doit venir dans le monde ».
Ici nous assistons avec tristesse au fait que beaucoup
d’entre nous ont besoin de miracles pour croire. Je
vous conseille, mes chers frères, de vous méfier. Jésus a
dit dans son Evangile, que l’Esprit du mal fera des
miracles lui aussi. Il essaiera d’entraîner ceux qui ne
croient que ce qu’ils voient, vers leur perte éternelle.
(Jean 6,15) Mais Jésus, sachant qu’on allait venir l’enlever
pour le faire roi, se retira à nouveau, seul, dans la
montagne.
Nous remarquons l’attitude du Christ qui tourne le
dos à la gloire terrestre. Il est venu sur terre pour servir
Dieu et les hommes. Il veut nous apporter la miséricorde
de notre créateur et la vie éternelle. Rien d’autre
n’intéresse Jésus, Dieu fait homme, que l’accomplissement
de la tâche que Dieu le Père lui a confié. Le Christ
n’a pas besoin de la
gloire des hommes pécheurs. Il est
sacré roi de l’univers par Dieu lui-même ! Sa venue sur
terre n’est justifiée que par la volonté de vouloir sauver
nos âmes.

LA MARCHE SUR LA MER
(Jean 6,16) Le soir venu, ses disciples descendirent
jusqu’à la mer. Ils montèrent dans une barque et se dirigèrent
vers Capharnaüm sur l’autre rive. Déjà l’obscurité
s ‘était faite et Jésus ne les avait pas encore rejoinst.
Que signifie : le soir venu, ses disciples descendirent
jusqu’à la mer ?
Ceci signifie que les disciples du Christ après la
crucifixion et la mort de leur maître se retrouveront
dans l’obscurité de la foi. Ils ne sauront plus que penser.
Ils descendront, Pierre en tête, vers la mer dans le
sens négatif, c’est à dire vers le monde souterrain,
notre monde.
(Jean 6,17) Ils montèrent dans une barque et se dirigèrent
vers Capharnaüm, sur l’autre rive.
La barque symbole de voyage, de traversée, signifie
ici l’Eglise. Elle s’avance vers la clarté de la lumière
qui est le Christ.
L’arche de Noé est, à mon avis, la préfiguration de
l’Eglise qui protège les siens et les conduit vers la
lumière du Christ, à l’abri des tempêtes du monde.
(Jean 6,17-18) Déjà l’obscurité s’était faite et Jésus ne
les avait pas encore rejoints. Un grand vent soufflait et la
mer était houleuse.
Cela signifie qu’après la mort du Christ, avant son
retour sur terre parmi eux, les apôtres, tels des orphelins,
vacillent
dans leur foi…
(Jean 6,19) Ils avaient ramé environ vingt cinq à
trente stades, lorsqu’ils voient Jésus marcher sur la mer et
s’approcher de la barque.
Nous remarquons ici le chiffre VINGT, c’est à dire
DEUX multiple de dix.
DEUX encore la dualité, le libre arbitre. Après la
mort du Christ, son éloignement apparent, les apôtres
se trouvent dans l’épreuve de la foi.
Le chiffre CINQ signifie, nous le savons maintenant,
le Christ en croix.
VINGT CINQ signifie que la barque tangue entre
le Christ sauveur ou le néant, entre l’effondrement
dans les eaux souterraines, le monde incrédule ou
bien « les ailes de la foi » qui vous aménent jusqu’à
Dieu…
La très Sainte Trinité est représentée ici par le
nombre TRENTE, c’est à dire TROIS multiple de dix.
Par l’image de cette barque secouée par la tempête,
on assiste au combat final avant le retour glorieux
du Christ sur terre.
Le combat entre le coeur percé du Christ sur la
croix par lequel s’écoule l’eau et le sang, source de
rédemption et de vie éternelle, et la Contre Eglise
qui, sans la foi dans le Christ sauveur, se précipite
vers l’abîme, la perdition éternelle.
Continuons le récit de Saint-Jean.
(Jean 6,20) Alors, ils furent pris de peur, mais Jésus
leur dit : « C’est moi, n’ayez pas peur ! »
Les paroles du Christ signifient « rassurez-vous, si
vous croyez en moi et à ma parole vous ne devez
redouter aucun danger. La mort n’existe pas
pour
vous... »
(Jean 6,21) Ils voulurent le prendre dans la barque,
mais aussitôt la barque toucha terre au lieu où ils
allaient.
Les apôtres voulurent prendre le Christ dans la
barque de l’Eglise, mais l’heure n’était pas encore
venue. Ils devaient demeurer seuls, face à la mer houleuse,
pendant les trois jours d’attente avant sa résurrection.

JÉSUS, LE PAIN DE VIE
(Jean 6,22) Le lendemain, la foule restait sur l’autre
rive, se rendit compte qu’il n’y avait eu là une seule
barque et que Jésus n’avait pas accompagné ses disciples
dans leur barque ; ceux-ci étaient partis seuls.
Nous savons maintenant, par la parabole de la
marche sur la mer, que la barque représente l’Eglise et
que les apôtres, dans cette barque, en sont les
conducteurs. Ils représentent la partie dirigeante du
clergé.
Ici Jésus nous a montré, avant l’heure, le désarroi
des apôtres, après sa crucifixion et sa mort.
Les apôtres sans le Christ ont peur. Ils craignent
les méfaits dévastateurs de la mer. La mer, nous le
savons, dans le sens négatif représente ici lemonde des
pêcheurs. C’est l’obstacle pour atteindre l’autre rive où
les attend le Seigneur. Ils risquent de perdre leur vie. Ils
le savent. Jésus n’est plus apparemment là pour les
secourir. Ils paniquent comme après la mort du Christ.
(Jean 6,23) Toutefois, venant de Tibériade, d’autres
barques arrivèrent près de l’endroit où ils avaient mangé le
pain après
que le Seigneur eut rendu grâce.
« Venant de Tibériade, d’autres barques arrivèrent »,
cela signifie que d’autres congrégations religieuses qui
ne font pas partie de L’Eglise essaieront de rejoindre le
Christ. Ils essaieront de passer sur l’autre rive sans
l’aide de l’Eglise, sans les Saints Sacrements qui constituent
l’Eglise, corps du Christ.
Ils n’y parviendront pas. Sans le Christ, pas de
retour sur l’autre rive. Pas de retour dans le royaume de
Dieu.
(Jean 6,24) Lorsque la foule eut constaté que ni Jésus,
ni ses disciples ne se trouvaient là, les gens montèrent dans
les barques et ils s’en allèrent à Capharnaüm, à la recherche
de Jésus.
Ces gens là cherchent Jésus parmi la foule de
Capharnaüm, c’est à dire dans le monde parmi les
pêcheurs, les marchands d’illusions, etc. Ils ne le trouveront
pas.
Ici il y a, je le crois, unemise en garde du Christ face
à son clergé.
Aujourd’hui, certains prêtres négligent d’annoncer
Jésus-Christ, unique sauveur, unique réconciliateur,
entre Dieu et les hommes. Si ces prêtres sont trop
craintifs pour déclarer ouvertement que le salut des
âmes se trouve uniquement dans l’Eglise, ces dernières
se videront. Elles seront désertées par grand nombre.
Les gens seront à la recherche d’autres barques qui les
conduiront à leur perte éternelle. Ceci est très grave
pour le clergé, éducateur de la foi..
Saint Jean dit (6,25): Et quand ils l’eurent trouvé
de
l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es-tu
arrivé ici ? »
Les gens sont surpris de retrouver Jésus où ils ne l’attendaient
pas.
(Jean 6,26) Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je
vous le dis, ce n’est pas parce que vous avez vu des signes
que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé des
pains à satiété. »
Jésus nous signale qu’il faut le chercher par amour,
par foi en lui et en sa parole. Ne le cherchons pas pour
les grâces matérielles qu’il peut nous donner, ni pour
les miracles qu’il peut accomplir.
Je vous l’ai déjà dit et je me permets d’insister. Le
démon peut accomplir de grands miracles pour nous
séduire et pour nous perdre ou tout simplement, nous
conforter dans nos erreurs…
(Jean 6,27) Jésus dit : « Il faut vous mettre à l’oeuvre
pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la
nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de
l’homme - c’est à dire lui-même - vous donnera, car c’est
lui que le Père, qui est Dieu, a marqué de son sceau. »
Ici le Seigneur se déclare ouvertement être le pain
de la vie éternelle. Le pain qui obtient la miséricorde,
la réconciliation avec Dieu et par lui, le retour au
Paradis.
Je pense ici à la prière du « Notre Père », que Notre
Seigneur nous a enseignée avant l’heure, c’est à dire
avant le martyr et le triomphe de sa sainte croix.
Dans cette prière qui est essentielle après le Credo,
je
vous rappelle cette phrase : « Donnez-nous notre pain
de ce jour ».
Combien de Chrétiens n’ont pas compris cette
demande ?
Une multitude hélas ! Ils ne pensent, par cette
requête, qu’au pain matériel, qu’aux grâces matérielles.
C’est ce que nous déclare Jésus dans cette parabole.
Ils ne comprennent pas qu’il s’agit ici de l’Eucharistie,
du Pain de Vie.
Je pense que les prêtres devraient expliquer, plus
clairement, la signification exacte de cette demande.
Ils devraient l’expliquer de façon plus concrète pour
le peuple des croyants.
Comprenez, chers lecteurs, que le Seigneur n’aurait
certainement pas fait passer la demande du pain
matériel avant : « Pardonnez-nous nos offenses ».
Donc écoutons les paroles du Christ dans la
lumière du Saint-Esprit. Mettons-nous à l’oeuvre pour
obtenir le désir de communier souvent à son Eucharistie,
le Pain de vie éternelle, qui nous sauve et nous
apporte la lumière du Saint-Esprit.
Ce qui ne veut pas dire que nos prières pour obtenir
le pain et les grâces matérielles ne sont pas entendues
par Dieu. Mettons chaque chose à sa place. Le
Seigneur n’est pas indifférent à nos problèmes matériels,
mais la miséricorde de Dieu, la vie éternelle,
passent avant tout.
Prions pour que les prêtres qui distribuent le Pain
de vie, éclairent davantage le peuple. Prions pour
qu’ils donnent la Sainte Eucharistie en proclamant
très haut et très fort : « Venez, chers
frères, venez
nombreux recevoir la Sainte Eucharistie, corps du
Christ, Pain de vie éternelle et de réconciliation avec
Dieu.
Ecoutons Saint-Jean.
(Jean 6,28-29) Ils lui dirent alors : « Que nous faut-il
faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit
: « L’oeuvre de Dieu c’est de croire en celui qu’Il a
envoyé. »
Nous comprenons ici que faire la volonté, participer
à l’oeuvre de Dieu, signifie croire en son fils
unique, Notre Seigneur Jésus-Christ. Le christ est le
Pain de vie, le verbe de Dieu. Il est le seul médiateur
entre Dieu et nous. Celui qui seul nous obtient la
miséricorde de Dieu, la grande réconciliation.
Continuons.
(Jean 6,30-33) Ils lui répliquèrent : « Mais toi, quel
signe fais-tu donc pour que nous voyions et que nous
croyions ? Quelle est ton oeuvre ? Au désert nos pères ont
mangé la manne, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à
manger un pain qui vient du ciel. » Mais Jésus leur
dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse
qui vous a donné un pain qui vient du ciel, mais c’est
mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel. Car le
pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne
la vie au monde ».
Ainsi Notre Seigneur signifie que le pain, la manne
que Dieu nous a donnée par Moïse est un signe avant
coureur, préparatoire à la venue du Christ sauveur.
Le messie, lui nous baptisera par le Saint-Esprit et
nous
donnera le Pain de vie, sa chair et son sang. La
manne reçue par Moïse n’est qu’une préfiguration du
Pain de vie, de l’Eucharistie.
Pensons ici au baptême de conversion donné par
Jean Baptiste qui est seulement une préfiguration au
baptême de Jésus-Christ.
(Jean 6,34-35) Ils lui dirent alors : « Seigneur, donnenous
toujours ce pain là ! » Jésus leur dit : « C’est moi qui
suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim ;
celui qui croit en moi jamais n’aura soif. »
Jésus se déclare ici être le pain de vie. Le pain de la
miséricorde, de la vie éternelle. Il nous dit que par ce
pain qui représente sa chair et son sang, nous serons
comblés et que nous n’aurons plus besoin d’aucune
aide pour retourner vers Dieu.
(Jean 6,36) Jésus dit : « Mais je vous l’ai dit : vous
avez vu et pourtant vous ne croyez pas. »
Jésus fait ainsi allusion au manque de foi des
interlocuteurs.
(Jean 6,37-40) Jésus continue : « Tous ceux que mon
Père me donne viendront à moi, et celui qui vient à moi, je
ne le rejetterai pas, car je suis descendu du ciel pour faire,
non pas ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui
m’a envoyé. Or la volonté de Celui qui m’a envoyé, c’est
que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que
je les ressuscite au dernier jour. Telle est en effet la volonté
de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui, ait
la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier
jour. »
Jésus nous dit que, selon la volonté du Père, il ne
rejettera aucun de ceux qui croient en lui. Il est le
seul à pouvoir nous ressusciter après notre mort et
nous conduire à la vie éternelle dans le royaume de
Dieu.
Dès lors, dit Saint-Jean (6,41-42), les Juifs se mirent
à murmurer à son sujet, parce qu’il avait dit : « Je suis le
pain qui descend du ciel ». Et ils ajoutaient : « N’est-ce
pas Jésus, le fils de Joseph ? Ne connaissons-nous pas son
père et sa mère ? Comment peut-il déclarer maintenant :
je suis descendu du ciel ? »
Ici les Juifs ne peuvent concilier, selon la loi naturelle
et les apparences, la condition humaine de Jésus
de Nazareth ni l’origine divine qu’il affirme. Ils ne
peuvent concevoir qu’il est descendu du ciel, du
royaume de Dieu.
Seule la foi que Dieu nous donne par son Saint-
Esprit peut nous faire connaître Jésus-Christ, fils de
Dieu, sauveur des âmes.
C’est en Jésus, qui seul connaît le Père, que se réalisera
la promesse de notre rédemption et de notre
retour au Paradis.
(Jean 6,52-58) Sur quoi les Juifs se mirent à discuter
violemment entre eux : « Comment celui-là peut-il nous
donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la
chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’aurez pas en vous la vie. Celui qui mange ma
chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je
le ressusciterai
au dernier jour. Car ma chair est vraie nourriture
et mon sang vraie boisson. Celui qui mange ma chair
et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme
le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père,
ainsi celui qui mangera vivra par moi. Tel est le Pain qui
est descendu du ciel, il est bien différent de celui que vos
pères ont mangé ; ils sont morts, eux, mais celui qui mangera
du pain que voici vivra pour l’éternité.»
Notre Seigneur Jésus-Christ fait ici l’institution de
l’Eucharistie qui représente sa chair et son sang. Il
nous introduit au mystère de la communion eucharistique.
Dans l’Ancien Testament par opposition à l’esprit,
la chair représente la fragilité humaine, son caractère
éphémère, sa faiblesse, ce qui est lié à la terre…
Dans le Nouveau Testament, la chair est associée
au sang pour désigner la nature humaine du Christ
qui est Dieu et homme à la fois.
La chair humaine qui a perdu sa rectitude à cause
du péché originel, est incapable sans le Christ, de
s’ouvrir aux valeurs spirituelles. Elle est inclinée par
sa faiblesse vers le péché et la mort.
Dans l’Eucharistie, notre chair reprend vie naturellement
en rentrant en communion avec la chair
du Christ. Elle se sacralise. Elle naît de nouveau.
Notre chair pécheresse, par son union avec le
Christ est sanctifiée. Elle peut ainsi devenir, si nous le
voulons, une fidèle servante de l’esprit. C’est
pourquoi
Notre Seigneur nous dit qu’il faut manger sa
chair pour pouvoir rentrer en communion avec lui et
par lui avec le Père.
Il nous dit également qu’il faut boire son sang qui
est source d’alliance avec Dieu et de vie éternelle.
Ce grand mystère, qui fut dévoilé à l’Eglise par le
Saint-Esprit, est absolument incompréhensible sans
la grâce de la foi. C’est pourquoi à ce moment là
beaucoup de juifs se séparèrent du Christ.

LA DÉCISION DE LA FOI
Après avoir entendu Jésus-Christ leur annoncer
qu’il est le pain de vie (Jean 6,60-61), beaucoup de ses
disciples commencèrent à dire : « Cette parabole est rude !
Qui peut l’écouter ? » Mais, sachant en lui-même que ses
disciples murmuraient à ce sujet, Jésus leur dit : « C’est
donc pour vous une cause de scandale ? »
Jésus sait que les Juifs n’accepteront pas de croire en
sa parole. Cela sera pour eux une cause de scandale.
(Jean 6,62) Jésus continua : « Et si vous voyez le Fils
de l’homme monter là où il était auparavant…? »
Ici Notre Seigneur parle avant l’heure de son
ascension dans le ciel après sa résurrection.
(Jean 6,63) Jésus leur dit : « C’est l’esprit qui vivifie,
la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites
sont esprit et vie. »
Notre Seigneur explique aux disciples que la chair
humaine pécheresse et le sang humain n’ont rien à
voir avec sa chair et son sang, qui sont sacralisés par
Dieu le Père dans la communion du
Saint-Esprit.
(Jean 6,64) Jésus dit : « Mais il en est parmi vous qui
ne croient pas. » En fait, Jésus savait dès le début quels
étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui
allait le livrer.
Notre Seigneur fait allusion ici à son peuple chéri,
Israël, qui ne le reconnaîtra pas comme le Messie, Fils
unique de Dieu.
(Jean 6,65) Jésus ajouta : « C’est bien pourquoi je vous
ai dit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas
donné par le Père. »
Nous savons que seul le don de l’Esprit permet de
connaître et d’adorer Dieu - Père, Fils et Saint-Esprit,
un seul Dieu en trois personnes. Donc, nul ne peut
connaître le Fils, Dieu fait homme, sans que l’esprit
du Père le permette.
(Jean 6,66-69) Dés lors, beaucoup de ses disciples s’en
retournèrent et cessèrent de faire route avec lui. Alors
Jésus dit aux Douze : « Et vous, ne voulez-vous pas partir
? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irionsnous
? Tu as des paroles de vie éternelle. Et nous, nous
avons cru et nous avons connu que tu es le Saint de
Dieu. »
Nous assistons ici à l’acte de foi de l’apôtre Saint
Pierre, qui sera choisi par Dieu pour être le chef de
l’Eglise. Nous savons par la suite de l’Evangile que
Saint-Pierre va renier trois fois le Christ. Il aura peur.
Il sera lâche. Je pense que le reniement de Pierre a été
permis par Dieu.
Pourquoi ?
Parce que Saint Pierre, choisi par Dieu grâce à
sa
déclaration de foi pour être le chef de l’Eglise, aurait
été soumis à la tentation de l’orgueil. Aussi Dieu permet
cette chute pour enlever toute trace d’orgueil
dans l’âme de Saint Pierre. Il lui fait ainsi comprendre
qu’il n’a pas à s’enorgueillir du choix de Dieu. Il lui
montre que toute grâce nous est donnée par les
mérites du Christ. C’est le martyr et le triomphe de la
croix du fils de Dieu qui va apporter à Saint Pierre,
comme à nous tous, le pardon de nos péchés et la
grande réconciliation avec Dieu.
(Jean 6,70) Jésus leur répondit : « N’est-ce pas moi qui
vous ai choisis, vous les Douze ? et cependant l’un de vous
est un diable ! »
Il désignait ainsi Judas, fils de Simon l’Iscariote,
car c’était lui qui allait le livrer, lui l’un des Douze.
Jésus est maître de son choix. Dieu lui donne le
pouvoir de choisir les élus ou de les rejeter.
Le Christ déclare ici qu’il est omniscient. Il savait
par son choix des douze apôtres que Judas allait le
livrer. Cependant, si il a introduit Judas parmi ses
apôtres, c’est que cela était le choix de Dieu. Par la
trahison de Judas, le Christ est conduit au martyr de
sa croix dont nous sommes tous responsables, à
cause du Péché originel.
Mais nous sommes également tous sauvés par le
triomphe de sa Sainte Croix et de sa glorieuse résurrection.
Bien entendu, à condition de mettre la main
« à la pate du coeur » ! De faire des efforts et de
reconnaître
en Jésus, le Messie, le Christ, sauveur du
monde.
N’oublions jamais que toutes grâces nous sont
données par les mérites du Christ et pour le Christ
qui, seul, avec la Vierge Marie, est digne de la
confiance et de l’amour de Dieu. Sans le Christ nous
irions tous à la mort éternelle.

CHAPITRE 7

LE MANQUE DE FOI DES FRÈRES DE JÉSUS
Dans la suite, nous dit Saint-Jean (7,1), Jésus continua
à parcourir la Galilée ; il préférait en effet ne point
parcourir la Judée où les Juifs cherchaient à le faire périr.
Pourquoi Jésus-Christ renonce-t-il à parcourir la
Judée ?
Il vous le dit lui-même. Il évite les Juifs qui peuvent
être amenés à le faire mourir avant l’heure choisie
par Dieu pour le martyr et le triomphe de sa croix.
Les juifs peuvent le faire mourir avant que sa mission
sur terre ne soit accomplie.
Cela signifie, mes biens chers frères, que la mort
qui n’a pas été voulue, ni créé par Dieu est sous le
pouvoir du diable qui en est l’instigateur.
Ceci à cause du péché originel commis par nos
ancêtres Adam et Eve. Pourtant, Dieu les avaient prévenus
(Genèse): « Si vous mangez du fruit de l’arbre de
la connaissance du bien et du mal, vous mourrez. »
Adam et Eve ont choisi ; ils ont fait confiance au dia-
ble. Le résultat est là. La souffrance, le péché et la
mort engendrés par le diable sont sous son pouvoir. Il
les manipule et les domine à sa guise.
Voilà pourquoi
tant de morts, de catastrophes. Ne
rendons pas Notre Dieu responsable.
Il faut ici prendre conscience que le Christ, fils de
Dieu, redoutait, dans notre monde, que les Juifs le
fassent mourir avant l’heure. Cela prouve à l’évidence
que l’heure de notre mort n’appartient pas à
Dieu mais au diable. Préservons-nous autant que cela
se peut !
Demeurons le plus possible, par la prière, en communion
avec le Christ, son Eucharistie et son Eglise.
Les Saints Sacrements mérites du Christ, repoussent
le démon et sa cohorte de malheurs loin de
nous. Pour atteindre le coeur de Dieu, il faut passer
par le coeur du Christ. Pour entrer en communion
avec le coeur du Christ, il faut d’abord entrer en communion
avec le coeur de l’Immaculée Conception, la
mère de Jésus-Christ. Elle est la clé qui ouvre pour
nous le coeur du Christ.
En conclusion, cessons d’accuser notre Dieu
chaque fois que la mort frappe l’un de nous. Cet abominable
malheur, qui se produit à chaque instant
dans notre monde, attriste le coeur de Dieu, qui lui,
nous a créés pour être immortels.
Continuons le récit.
(Jean 7,2) Cependant la fête juive des Tentes était
proche.
La fête des Tentes rappelait le séjour des juifs dans
le désert. L’historien Flavius Joseph en parle comme
de la fête la plus grande et la plus sainte des Hébreux.
Ce jour là Israël célébrait le Jour du Seigneur. Dieu a
voulu qu’Israël célèbre, en ce jour, sans le
savoir
encore, la naissance de la Mère de Dieu fait homme.
En effet la fête des Tentes prend ici une dimension
prophétique. Elle annonce l’âge messianique, l’arrivée
du Christ dans le monde. La fête des Tentes se
célébrait en septembre à l’époque des vendanges et
elle durait huit jours.
Nous constatons ici que l’époque des vendanges
nous introduit dans le mystère du sang du Christ. Le
sang du Christ célébré pendant la Sainte Messe, sous
l’apparence du vin, fruit de la vigne…
Pensons aux paroles de Jésus-Christ (Jean 15,1) :
« Je suis la Vigne et mon Père est le Vigneron. »
Le sang du Christ qui a coulé pour nous.
Le sang du Christ qui nous lave de nos péchés.
Le sang du Christ, signe de miséricorde et d’alliance
éternelle avec Dieu.
Le sang du Christ fait homme conçu par le Saint-
Esprit, par le sang de la Vierge Marie.
Nous savons que la nativité de la Vierge Marie a eu
lieu le huit septembre. Or la fête des Tentes commencée
au mois de septembre dure huit jours.
Pourquoi Jésus a-t-il choisi cette date pour retourner
en Judée, dans sa patrie ?
Parce qu’il a voulu, nous signifier que sa naissance,
l’âge messianique, sont des grâces accordées
par l’intermédiaire de l’Immaculée Conception. Elle
est la seule humaine à avoir attendri, par son amour
et ses prières, le coeur de Dieu pour nous obtenir la
rédemption (Miracle de Cana).
Jésus a voulu ainsi que son peuple d’Israël célèbre
la
nativité de la Sainte Vierge qui est le prélude de la
venue du Christ sur terre, comme l’une des fêtes la
plus importante d’Israël.
(Jean 7,3-4) Ses frères dirent à Jésus : « Passe d’ici en
Judée afin que tes disciples, eux aussi, puissent voir les
oeuvres que tu fais. On n’agit pas en cachette quand on
veut s’affirmer. Puisque tu accomplis de telles oeuvres,
manifeste-toi au monde ! »
Selon la mentalité juive des croyants, le Christ
devait venir dans sa gloire. Les Juifs ne pouvaient
admettre l’idée d’un Christ humble, souffrant et vulnérable
qui nous rachèterait par sa passion et sa mort
sur la Croix.
Nos frères juifs, qui attendent toujours le messie,
le verront, c’est certain, arriver dans sa gloire, et alors
seulement, ils le reconnaîtront. Ils reconnaîtront
dans la lumière du Saint-Esprit que Jésus souffrant,
mort pour nos péchés est le même que le messie glorieux
qu’ils attendent.
(Jean 7,4) « (…) Puisque tu accomplis de telles
oeuvres, manifeste-toi au monde. »
Les frères de Jésus servent ici d’instruments au diable.
Ils provoquent le Christ, l’incitent à désobéire à
Dieu.
Jésus ne les écoute pas. Il respectera jusqu’à sa
mort la volonté du Père Eternel. Il se soumettra à
Dieu pour toutes choses. Il évitera de provoquer la
colère des Juifs qui le conduirait à une mort anticipée
qui ne correspondrait pas aux dessins de Dieu.
Ici encore, pénétrons-nous bien de l’idée que la
mort
naturelle n’est pas la volonté de Dieu.
Demandons pardon à Dieu d’avoir, par notre désobéissance,
permis au démon d’engendrer la mort et
de la manipuler à son aise.
Jésus dans son premier avènement a vaincu par le
martyr et le triomphe de sa croix la mort spirituelle.
Par son retour glorieux sur terre, il vaincra la mort
physique. Il donnera la résurrection des corps à ceux
qui croient en lui et en sa parole. La Sainte Vierge
Marie, mère de Dieu incarné, était la seule choisie
parmi toutes les femmes depuis la création du monde
à être digne de porter dans ses entrailles, dans son
coeur, le fils unique de Dieu. Conçue immaculée par
la grâce de Dieu (Noces de Cana), elle est demeurée
immaculée, sans péché toute sa vie.
(Jean 7,6) C’est pourquoi Jésus dit à ses frères qui
ne croyaient pas en lui : « Mon temps n’est pas encore
venu ».
Ce qui signifie l’heure de ma mort, choisie pour
satisfaire le projet de Dieu, n’est pas encore venue.
C’est pourquoi je dois me protéger du monde.
(Jean 7,6) Jésus continue : « Votre temps a vous est
toujours favorable. ».
Jésus explique que les gens de ce monde disposent
de leur temps à leur guise.
(Jean 7,7) Jésus dit : « Le monde ne peut pas vous
haïr, tandis que moi, il me hait parce que je témoigne que
ses oeuvres sont mauvaises. ».
Le Christ nous fait prendre conscience que sa
parole déclenche la haine du monde, car le monde
est guidé par l’esprit des
ténèbres. Ceux qui servent le
Christ rencontreront les mêmes problèmes que lui.
(Jean 7,9-10) Après avoir ainsi parlé, il demeura en
Galilée. Mais lorsque ses frères furent partis pour la fête,
il se mit en route, lui aussi, sans se faire voir et presque
secrètement.
C’est à la volonté de Dieu que Jésus obéit et non
aux requêtes provocatrices de ses frères, qui font parti
du monde qui n’a pour guide que son bon vouloir.

L’ENSEIGNEMENT DURANT LA FÊTE DES TENTES
(Jean 7,11-13) Au cours de la fête, les Juifs le cherchaient
et on disait : « Où est-il donc ? ». Dans la foule,
on discutait beaucoup à son propos ; les uns disaient :
« C’est l’homme de bien », d’autres : « au contraire, il
séduit la foule. » Toutefois, personne n’osait parler ouvertement
de lui, par crainte des Juifs.
Ici nous assistons à la division du peuple juif.
Ceux qui croient à la parole du Christ et ceux qui n’y
croient pas. Beaucoup de Juifs qui reconnaissent en
Jésus le messie ne déclarerons pas leur foi, par crainte
des sanctions de l’autorité religieuse.
(Jean 7,14-15) Alors qu’on était déjà au milieu de la
fête, Jésus monta au temple et il se mit à enseigner. Les
Juifs en étaient surpris et ils disaient : « Comment est-il si
savant lui qui n’a pas étudié ? »
Dans ce texte, les Juifs s’interrogent sur le mystère
qui justifie les connaissances, l’enseignement de
Jésus. Comment se fait-il qu’un homme aussi savant
que
lui n’ait pas étudié parmi les docteurs et les
scribes ? Il n’a fréquenté aucune école rabbinique ? Le
peuple est troublé.
(Jean 7,16-17) Jésus leur répondit : «Mon enseignement
ne vient pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé. »
La réponse du Christ aux interrogations des Juifs est
nette, sans aucune ambiguïté. Son enseignement vient
de Dieu, son Père. Il n’a suivi aucune formation.
Il faut signaler ici que les connaissances religieuses
se faisaient dans les écoles rabbiniques et prenaient
racine sur la Thora.
(Jean 7,17-18) Jésus leur dit : « Si quelqu’un veut faire
la volonté de Dieu, il saura si cet enseignement vient de
Dieu ou si je parle de moi-même. Qui parle de lui-même
cherche sa propre gloire ; seul celui qui cherche la gloire de
celui qui l’a envoyé est véridique, et il n’y a pas en lui d’imposture.
».
Ici Jésus nous met en garde contre les exégèses, les
savants religieux, ceux qui se targuent de tout connaître,
de tout comprendre. Ils ne cherchent en vérité que
leur propre gloire, les applaudissements du monde.
Ces hommes là peuvent nous entraîner aux pires
erreurs car, leur enseignement ne vient pas de Dieu
mais de leur vanité. Leur orgueil empêche le Saint-
Esprit de se manifester à travers leurs paroles et leurs
écrits.
(Jean 7,19) Jésus dit : « N’est-ce pas Moïse qui vous a
donné la Loi ? Or aucun de vous n’agit selon la Loi : Pourquoi
cherchez-vous à me faire mourir ?
»
Jésus déclare ici en vérité, qu’aucun de nous n’agit
selon la Loi. Il ne manifeste aucune polémique
envers Moïse. Il veut seulement faire comprendre
aux Juifs que les Tables de la Loi, données par Dieu à
Moïse, ne serviront qu’à leur condamnation.
En vérité, aucun homme ne suit les commandements
de Dieu.
Et sans le Christ, les hommes se trouveraient,
après leur mort, face au jugement de Dieu, sans
aucun recours…
(Jean 7,22-24) Jésus leur dit : «Moïse vous a donné la
circoncision - encore qu’elle vienne des patriarches et non
pas de Moïse - et vous la pratiquez le jour du sabbat. Si
donc un homme reçoit la circoncision un jour de sabbat
sans que la Loi de Moïse soit violée, pourquoi vous irriter
contre moi parce que j’ai guéri complètement un homme
le jour du sabbat ? Cessez de juger selon l’apparence, mais
jugez selon ce qui est juste ! »
Ici les Juifs font allusion à la guérison du paralytique
le jour du sabbat. Ils ne sont pas conscients que
Jésus qui est Dieu fait homme est maître du sabbat.
Jésus ne cherche en aucune façon à s’opposer à
Moïse.
Il établit la clarté, la vérité en toutes choses, sans
jamais vouloir changer un seul commandement de la
Loi. Les Juifs se permettent de traiter le fils de Dieu,
de Démon car leur esprit est perverti par l’esprit des
ténèbres.
(Jean 7,25-27) Des gens de Jérusalem disaient :
« N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir ?
Le
voici qui parle ouvertement et ils ne lui disent rien ! Nos
autorités auraient-elles vraiment reconnu qu’il est bien le
Christ ? Cependant, celui-ci nous savons d’où il est, tandis
que, lorsque viendra le Christ, nul ne saura d’où il
est. »
L’incapacité des Juifs à reconnaître le Christ est le
signe évident qu’ils ne sont pas éclairés par le Saint-
Esprit.
Ils connaissent le Christ homme, selon les apparences
humaines. Ils ne peuvent reconnaître encore
son origine céleste.
Les Juifs nous ont appris par Abraham à reconnaître
l’existence d’un seul Dieu. Pour quelles raisons ne
reconnaissent-ils pas en Jésus-Christ le fils de Dieu ?
Je pense que cette méconnaissance est permise par
Dieu. Elle évite aux Juifs de trop s’enorgueillir.
Pensons ici au reniement de Saint Pierre ! Saint
Pierre qui devait par la volonté de Dieu devenir le
chef de l’Eglise, ne devait pas s’enorgueillir par le
choix de son créateur.
Le peuple juif est choisi par Dieu pour être le peuple
élu. Abraham, le père des croyants, était juif. Le
Christ est né parmi les juifs. La Vierge Marie était
juive. Les apôtres étaient juifs. Tout ceci nous
conduit à penser que la non reconnaissance du Messie,
Dieu fait homme, par les Juifs est permise par
Dieu.
Le peuple élu a été choisi par Dieu selon sa
volonté et grâce à la foi d’Abraham. Le peuple juif n’a
rien à voir dans le choix de Dieu. Pas plus que Saint
Pierre qui par
son reniement ne pouvait se vanter
d’être supérieurs aux autres…
Afin de leur éviter le péché d’orgueil, qui les
conduirait à la rupture de l’alliance conclue par Dieu
avec Abraham, Dieu leur a permit de méconnaître le
messie.
(Jean 7,28) Alors Jésus qui enseignait dans le temple
proclama : « Vous me connaissez ! Vous savez d’où je
suis ! Et pourtant, je ne suis pas venu de moi-même. Celui
qui m’a envoyé est véridique, Lui que vous ne connaissez
pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui et
qu’il m’a envoyé. »
Jésus déclare ouvertement qu’il est le Fils de Dieu,
le messie que les Juifs attendent.
Continuons le récit de Saint Jean.
(Jean 7,30) Ils cherchèrent alors à l’arrêter, mais personne
ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était
pas encore venue.
Ici Jésus manifeste son autorité qui lui vient de
Dieu. Il se soustrait à l’arrestation des gardes. Son
heure, l’heure de sa croix choisie par Dieu, n’est pas
encore venue...
Ah ! voilà un écueil ou ce qui paraît en être un !
Dans le verset 12.36, Jésus se cache pour échapper à
ses adversaires et cependant quelques versets plus
loin (12.44), il parle en public.
Qu’est-ce que tout cela ?
Jésus homme traduit sa peur, sa vulnérabilité, face
aux Juifs qui peuvent lui donner la mort. Il nous
montre ainsi que Dieu ne peut intervenir dans la
mort des hommes. Dieu est le maître de la vie.
Jésus dans le verset 12.44
parle en public. Il ne
craint pas qu’on l’arrête. Il nous montre ainsi qu’il
est le Fils de Dieu et que sa mort ne dépend que de
lui-même. Il montre ici son autorité en tant que Dieu
face à la mort.
Nous serons confrontés à la même situation
lorsque Jésus dira à Pilate (Jean 19,11): « Tu n’aurais
aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut. »
Alors me direz-vous, pourquoi Dieu ne manifestet-
il pas son autorité face à la mort de tant de jeunes,
d’innocents ?
Nous l’avons déjà dit. Dieu est comme rendu prisonnier
par la grâce du libre arbitre qu’il nous a
donné. L’homme est sous la domination du diable et
de la mort. Jésus homme était selon sa volonté
comme nous, sous la domination de la mort qui le
conduira à la croix.
Prions pour que tout le peuple des croyants – Juifs,
Chrétiens, Musulmans – reconnaissent le messie,
ainsi tout sera réglé. Ne perdons pas courage. Relisons
l’Apocalypse attentivement. Dieu nous a promis
qu’a la fin des temps, le démon et la mort seraient
détruits. Vous êtes impatients chers frères, moi aussi.
Cela dépend uniquement de nous ! Reconnaissons
tous le Christ, Dieu fait homme et par la Vierge
Marie, sa Mère, seule médiatrice entre le Christ et
nous, nous obtiendront son retour glorieux sur terre.
Suite du récit de Saint Jean.
(Jean 7,31-35) Dans la foule, bien des gens crurent
en lui, et ils disaient : « Lorsque le Christ viendra, opérera-
t-il plus de
signes que celui-ci n’en fait ? »
Ce qui se chuchotait dans la foule à son sujet parvint
aux oreilles des Pharisiens : les grands prêtres et les Pharisiens
envoyèrent alors des gardes pour l’arrêter. Jésus dit :
« Je suis encore avec vous pour un peu de temps et je vais
vers celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez et ne me
trouverez pas, car là où je suis, vous ne pouvez venir. » Les
Juifs dés lors se disaient entre eux : « Où faut-il donc qu’il
aille pour que nous ne le trouvions plus ? »
Jésus, dans ces versets, annonce sa mort, son
départ du monde et son retour vers le Père. Ces
paroles qui paraissent ambiguës auprès des Juifs, sont
claires et annoncent de façon prophétique la mort
prochaine du Christ.
Ici, je me permets de faire remarquer que Jésus
savait qu’il allait souffrir sa passion et mourir pour
nous. Il s’est offert lui-même, volontairement à Dieu
comme l’agneau sans péché, sauveur du monde.
Jésus et Marie savaient, depuis le commencement
qu’ils allaient souffrir et que Jésus devrait donner sa
vie en rançon de nos péchés. Ils savaient que c’était
le seul moyen de libérer les hommes du péché originel,
qui sans la croix du Christ nous conduisait à la
mort éternelle.

LE DERNIER JOUR DE LA FÊTE
(Jean 7,37-39) Le dernier jour de la fête, qui est aussi
le plus solennel, Jésus, debout, se mit à proclamer : « Si
quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que boive celui qui
croit en
moi. ». Comme l’a dit l’écriture : « De son sein
couleront des fleuves d’eau vive. ». Il désignait ainsi l’Esprit
que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En
effet il n’y avait pas encore d’Esprit parce que Jésus
n’avait pas encore été glorifié.
Ici Jésus se déclare être la source d’eau vive. L’eau
de la vie éternelle. Il appelle ceux qui ont soif de
vérité, ceux qui croient en lui, à venir boire à cette
source. Les croyants désaltérés à la source d’eau vive
qui jaillit du Christ, seront à leur tour, porteurs de
cette eau qui signifie la parole de Dieu.
Que signifie : « il n’y avait pas encore d’Esprit
parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » ?
Cela met bien en évidence le fait que le Saint-
Esprit, ligoté par le péché originel, ne peut être libéré
que par le baptême du Christ. Ce baptême qui est le
fruit du martyr et du triomphe de la croix de Jésus-
Christ.
(Jean 7,40-43) Parmi les gens de la foule qui avaient
écouté ses paroles les uns disaient : « Vraiment voici le
Prophète ! » d’autres disaient : « Le Christ, c’est lui. ».
Mais d’autres encore disaient : « Le Christ pourrait-il
venir de Galilée ? L’Ecriture ne dit-elle pas qu’il sera de
la lignée de David et qu’il viendra de Bethléem, la
petite cité dont David était originaire ? » C’est ainsi que
la foule se divisa à son sujet.
Nous assistons ici à la divergence d’opinion des
Juifs en ce qui concerne le Messie.
Pour
quelles raisons les Juifs, adversaires de Jésus,
semblent méconnaître son lieu de naissance qui est
Bethléem ? Veulent-ils l’occulter sciemment ou sontils
mal informés ?
(Jean 7,44) Quelques-uns d’entre eux voulurent l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Pourquoi ?
Parce que l’heure de la mort du Christ, Dieu fait
homme, ne peut être choisie que par Dieu. Elle ne
dépend pas de la volonté des hommes parce qu’il est
Dieu. La mort n’aurait aucun pouvoir sur le Christ,
s’il ne l’avait lui-même décidé...
(Jean 7,45-46) Les gardes revinrent donc vers les
grands prêtres et les Pharisiens qui leur dirent : « Pourquoi
ne l’avez-vous pas amené ? ». Les gardes répondirent :
« Jamais homme n’a parlé comme cet homme. »
Ici on constate que les gardes, sous l’emprise du
Saint-Esprit, sont éclairés sur la vraie nature du Christ.
Dieu ne leur permet pas encore d’arrêter leur messie.
(Jean 7,47-49) Les Pharisiens leur dirent : « Auriezvous
donc été abusés vous aussi ? Parmi les notables ou
parmi les Pharisiens, en est-il un seul qui ait cru en lui ?
Il y a tout juste cette masse qui ne connaît pas la Loi ! des
gens maudits ! »
Les Juifs commencent à se montrer menaçants
envers ceux qui croient en la parole du Christ. Ceux
qui vont reconnaître en lui le fils de Dieu, le Messie
attendu. Ici se profile la prochaine persécution des
Chrétiens, porteurs de l’Evangile.
(Jean 7,50-51) Mais l’un d’entre
les Pharisiens, Nicodème
qui naguère était allé trouver Jésus, dit : « Notre Loi
condamnerait-elle un homme sans l’avoir entendu et sans savoir ce qu’il fait ? »
Nous remarquons que les ténèbres s’accentuent
parmi les religieux. Cependant il en est, comme
Nicodème, qui éclairés par le Saint-Esprit veulent
protéger le Christ. Ils reconnaissent en lui le Messie.
Toutefois, ils n’osent trop l’avouer par crainte des
religieux dirigeants qui sont les ennemis acharnés de
Jésus-Christ.
(Jean 7,52) Les Juifs répliquèrent : « Serais-tu de Galilée, toi aussi ? Cherche bien et tu verras que de Galilée il ne sort pas de prophète. ».
Les religieux montrent ici leur mésestime vis à vis
des Galiléens. Savent-ils ou ignorent-ils que Jésus est
né à Bethléem ?

CHAPITRE 8

LA FEMME ADULTÈRE
Le récit évangélique de la femme adultère a été
reconnu absent des premiers manuscrits de Saint-
Jean. Cette histoire était pourtant connue dans
l’Eglise primitive.
Pourquoi n’était-elle pas présente dans l’Evangile
de Saint-Jean ?
Je pense que ce texte a été écrit par Saint-Jean et
confié à ses disciples afin qu’ils le fasse connaître au
moment choisi par Dieu, au moment opportun.
Nous savons tous qu’à l’époque du messie, le
péché d’adultère était justifiable d’une peine
publique. Il pouvait conduire à la mort par lapidation.
Le comportement de Jésus, face à la femme
adultère, a du paraître plus que
suspect ! Son attitude
face au péché ne pouvait ni se comprendre, ni s’expliquer
avant la naissance de l’Eglise rédemptrice…
L’Eglise qui nous apporte le sacrement de pardon,
de réconciliation avec Dieu, fruit du martyr et du
triomphe de la croix du Christ, n’existait pas encore !
Donc, l’attitude de Saint-Jean est très claire. Il ne
pouvait absolument pas traduire le pardon du Christ
face aux pécheurs avant l’heure choisie par Dieu.
Saint-Jean, comme pour tout le reste de son Evangile,
a été guidé et inspiré par le Saint-Esprit.
Ce texte a été occulté par Saint-Jean tout à fait
sciemment pour répondre à la volonté de Dieu. Il l’a
certainement confié à ses disciples pour qu’euxmêmes
le confient à d’autres disciples du Christ.
Ceux qui ont reçu et publié ce texte n’en sont pas
les auteurs. Ils ont peut-être voulu le mettre au goût
du jour, ceci expliquerait que le style et le vocabulaire
sont quelque peu éloigné du style de Saint-Jean.
Mais soyons certains, chers lecteurs, que Saint-
Jean est exclusivement l’auteur de ce texte dont le
Christ est la source.
Commençons le récit.
( Jean 8, 1) Ils s’en allèrent chacun chez soi. Et Jésus
gagna le Mont des Oliviers.
Jésus gagna le Mont des Oliviers… Je pense qu’il
symbolise le jardin de Gethsémani, où le Christ va
commencer à rentrer en agonie à cause de nos
péchés. Jésus savait, parce qu’il était omniscient,
qu’il allait rencontrer la femme
adultère.
Il a pratiqué envers elle la première absolution par
son sang qui n’avait pas encore été versé pour nous.
( Jean 8,2) Dès le point du jour, il revint au Temple et,
comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à
enseigner.
Dès le point du jour…On remarque ici l’impatience
du Christ à vouloir appliquer la miséricorde de
Dieu envers la femme adultère. Il se prépare à la rencontrer
dès le point du jour. Dès que la lumière
apportée sur l’identité de sa personne, Fils de Dieu,
verbe incarné, sera faite dans l’Eglise primitive.
Avant la naissance de l’Eglise primitive, avant le
Credo, personne n’aurait compris. L’absolution donnée
par le Christ à la femme adultère, aurait été interprétée
comme un scandale, une ouverture à la
débauche !
Continuons le récit de Saint-Jean.
( Jean 8,3-6) Comme tout le peuple venait à lui, il
s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les Pharisiens
amenèrent alors une femme qu’on avait surprise en adultère
et ils la placèrent au milieu du groupe. « Maître », lui
dirent-ils, « cette femme a été prise en flagrant délit
d’adultère. Dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider
ces femmes-là. Et toi qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi
dans l’intention de lui tendre un piège pour avoir de quoi l’accuser.
Nous voyons ici, dans la pleine clarté que nous
donne le Saint-Esprit, les raisons pour lesquelles
Saint-Jean a confié ce texte à ses disciples
avec l’ordre
de ne pas le publier avant l’heure choisie par Dieu.
Je vous l’ai déjà dit, cela aurait démystifié la parole
de Dieu qui se serait trouvée en opposition avec
Moïse. Les Juifs ennemis du Christ ont essayé par
tous les moyens d’instituer un antagonisme entre
Jésus, Dieu fait homme, et Moïse le prophète, serviteur
de Dieu.
Je signale au passage que certains mystères de
Dieu n’ont pu être révélés avant l’heure choisie par le
Père. Le texte de la femme adultère en est un.
Continuons le texte.
( Jean 8, 6) Mais Jésus, se baissant, se mit à tracer du
doigt des traits sur le sol.
Les traits que Jésus traçait ne signifient pas un
dénombrement de nos péchés, mais tout simplement
le signe de la croix qui nous apporte le pardon de nos
péchés, notre rédemption.
Le Seigneur ne pouvait tracer cette croix qui est la
sienne, avant l’heure. Saint-Jean ne pouvait également
pas faire figurer le texte du pardon de la femme
adultère avant que le martyr et le triomphe de la
croix de Jésus-Christ n’ait eu lieu, apportant la naissance
de l’Eglise, alliance nouvelle et définitive avec
Dieu. Seuls les mérites du Christ ont engendré le pardon, la miséricorde de Dieu.
Poursuivons le texte.
( Jean 8, 7-9) Comme ils continuaient à lui poser des
questions, Jésus se redressa et leur dit : « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Et s’inclinant à nouveau, il se remit à
tracer des traits sur le sol.
Jésus dans cette partie du texte nous ôte le droit de
juger notre prochain. Tous pécheurs, nous ne pouvons
juger nos semblables. Le jugement appartient à
Dieu seul, Saint.
( Jean 8, 9-11) Après avoir entendu ces paroles, ils se
retirèrent l’un après l’autre, à commencer par les plus
âgés, et Jésus resta seul. Comme la femme était toujours
là, au milieu du cercle, Jésus se redressa et lui dit :
« Femme où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée
? ». Elle répondit : « Personne, Seigneur » et Jésus lui
dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais
ne pêche plus. »
Ici Jésus nous montre qu’il pardonnera nos péchés
si nous les regrettons sincèrement et si nous avons le
désir sincère de conversion. Ne pensons surtout pas
que les pécheurs non convertis iront au royaume de
Dieu.

JÉSUS EST LA LUMIÈRE DU MONDE
( Jean 8, 12) Jésus à nouveau leur adressa la parole :
« Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite
ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui
conduit à la vie. »
Ici les paroles de Jésus manifestent une affirmation
solennelle sur sa personne. Jésus nous dit qu’il
est la lumière destinée au monde entier, à toutes les
créatures. Suivre cette lumière qui représente le
Christ, être son disciple signifie échapper au monde
des ténèbres, c’est à dire à l’enfer et à la mort éternelle.
Il est la seule lumière qui éclaire
le chemin que
nous devons parcourir pendant notre existence terrestre.
Il est la seule lumière par laquelle peut lire
notre esprit. Il est le seul chemin qui conduit vers le
Père, à la vie éternelle.
( Jean 8, 13) Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te
rends témoignage à toi-même ! Ton témoignage n’est pas
recevable ! »
Cette règle commune ne s’applique pas à Jésus. Il
est le seul à pouvoir rendre témoignage sur lui-même
parce qu’il est Dieu.
( Jean 8, 14-18) Jésus leur répondit : « Il est vrai que
je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon
témoignage est recevable, parce que je sais d’où je viens et
où je vais ; tandis que vous, vous ne savez ni d’où je viens,
ni où je vais. Vous jugez de façon purement humaine.
Moi, je ne juge personne ; et s’il m’arrive de juger, mon
jugement est conforme à la vérité, parce que je ne suis pas
seul : il y a aussi Celui qui m’a envoyé. Dans votre propre
Loi il est d’ailleurs écrit que le témoignage de deux
hommes est recevable. Je me rends témoignage à moimême
et le Père qui m’a envoyé me rend témoignage lui
aussi. »
Jean dans le récit de ce texte nous montre que les
contraintes appliquées par la loi juridique, la loi des
hommes, ne sont pas pour Jésus-Christ.
Les juifs qui se fourvoient sur l’origine humaine
de Jésus et qui méconnaissent sa véritable origine
céleste, ne peuvent comprendre son attitude, ni ses
paroles. Ils ne reconnaissent pas
qu’il est le messie,
l’envoyé de Dieu. Ils ne reconnaissent pas le lien qui
existe entre le Père et le Fils dans l’unité du Saint-
Esprit.
Nous voyons ici apparaître l’image de la Très
Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit qui sont indissociables.
Le témoignage de l’une des trois personnes de la
Très Sainte Trinité est en communion avec les deux
autres. Donc jésus a pour témoin le Père Eternel dans
l’unité du Saint-Esprit.
Qui ne croit pas en la parole du Christ ne croit pas
au Père Eternel. L’existence de la loi mosaïque qui
exige un témoignage de deux personnes, est remplie.
( Jean 8, 19,20) Ils lui dirent alors : « Ton Père, où
est-il ? » Jésus répondit : « Vous ne me connaissez pas et
vous ne connaissez pas mon Père ; si vous m’aviez connu,
vous auriez aussi connu mon Père. »
Ici Jésus traduit l’incapacité des Juifs, par leurs
seuls moyens humains, à la connaissance de son
identité. Sans la foi, ils ne peuvent juger que selon les
apparences.
Cependant Jésus avertit les Juifs, que ceux qui ne
croient pas en lui, ne croient pas à Dieu le Père qui l’a
envoyé. L’incrédulité des Juifs face au Messie, s’ils ne
changent pas, va sceller la rupture de leur alliance
avec Dieu. Le salut consiste uniquement à croire en
Jésus, Dieu fait homme, le messie. Il consiste, de
façon identique, à suivre sa parole d’amour.
( Jean 8,21) Jésus prononça ces paroles au lieu dit du
Trésor - bâtiment où
l’on conservait les trésors du
temple -, alors qu’il enseignait dans le temple. Personne
ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas
encore venue.
Ici nous retrouvons encore dans les paroles de
Saint-Jean, les deux aspects du Christ, « homme et
Dieu ».
Le Christ, qui est Dieu, est le seul à décider de
l’heure de sa mort, librement consentie.
Tandis que le Christ, fils de l’homme, fuit ses ennemis
qui pourraient l’entraîner à la mort avant l’heure.
Jésus nous montre qu’il n’est pas le maître de la
mort. Par contre le Christ, Dieu fait homme, ne
craint pas la mort car il est Dieu. Il est maître de
toutes choses.
Souvenez-vous, chers frères, l’une des dernières
paroles du Christ sur la croix (Mat 27,46): « Mon
Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ici c’est
Jésus homme qui parle. Il réagit comme un être
humain. Le Seigneur nous prouve ainsi ses deux
natures : son origine terrestre - il est fils d’homme,
fils de Marie - son origine céleste - il est Dieu fait
homme conçu par le Saint-Esprit. Tout au long de
l’Evangile selon Saint-Jean, l’apôtre nous montre les
réactions de Jésus, fils de Marie, fils d’homme face au
comportement de Jésus, Dieu fait homme, maître de
la mort et de toutes choses.
Certains théologiens ont chuté contre ce qui leur
paraît être une contradiction évidente. Tantôt Jésus
se cache des Juifs pour échapper à leur colère qui le
conduirait à la mort.
Tantôt il parle parmi eux sans
qu’aucun ne puisse lui mettre la main dessus.
Pourquoi ?
Parce qu’à ce moment là, Jésus se manifeste
comme le Dieu tout puissant contre lequel les
humains ne peuvent rien faire.
Sur la croix, le Christ dit (Mat 27,46) : « Père, pourquoi
m’as-tu abandonné ? ». Ici c’est Jésus homme qui
parle, et à travers lui, nous tous, pauvres hommes fragiles,
angoissés, qui ont le sentiment face à l’adversité
d’être abandonné de Dieu..

LE DÉPART DE JÉSUS ET LE JUGEMENT
( Jean 8, 21,22) Jésus leur dit encore : « Je m’en vais.
Vous me chercherez mais vous mourrez dans votre péché.
Là où je vais, vous ne pouvez aller. » Les Juifs dirent
alors : « Aurait-il l’intention de se tuer, puisqu’il dit là où
je vais vous ne pourrez aller ? »
Les Juifs soupçonnent Jésus de vouloir se donner
la mort. Il n’en est rien. Jésus déclare ici, de façon
prophétique, qu’il va donner sa vie pour notre
rédemption.
Jean, dans son texte, permet aux Juifs d’avoir une
vision prophétique de la mort du Christ comme le
fera plus tard Caïphe.
( Jean 8, 23) Jésus leur répondit : « Vous êtes d’en
bas ; moi, je suis d’en haut ; vous êtes de ce monde, moi,
je ne suis pas de ce monde. »
Jésus oppose le monde d’en haut auquel il appartient
et dont il est roi, au monde d’en bas, la terre,
notre monde.
( Jean 8, 24) Jésus dit : « C’est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés. Si, en
effet, vous ne
croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés. »
La libération du péché et de la mort dépend exclusivement
de la reconnaissance de Jésus, Dieu fait
homme, qui se définit ici par « JE SUIS ».
Ici Jésus nous ramène à la formule employée par
Dieu le Père s’adressant à Moïse sur le mont Sinaï
(Deutéronome) « JE SUIS » signifie « je suis Dieu créateur
de toutes choses. Sans moi, rien de ce qui existe,
n’existerait. Je suis le Dieu Eternel, l’Alpha et
l’Oméga. » Je suis celui qui est et qui ne change pas.
Jésus s’identifie ici à Dieu le Père.
( Jean 8, 25) Les Juifs dirent alors : « Toi, qui es-tu ? »
Jésus leur répondit : « Ce que je ne cesse de vous dire
depuis le commencement. »
Jésus devant l’incrédulité des Juifs leur répète avec
constance ce qu’il leur dit depuis le début sur son
identité. Jésus leur répète le but suprême de sa mission
divine. Malheureusement, les Juifs, en majorité,
manifestent leur incompréhension face aux paroles
du Christ.
(Jean 8, 26-28) Jésus dit : « En ce qui vous concerne,
j’ai beaucoup à dire et à juger ; mais Celui qui m’a envoyé
est véridique et ce que j’ai entendu auprès de lui, c’est cela
que je déclare au monde. » Ils ne comprirent pas qu’il leur
avait parlé du Père. Jésus leur dit : « Lorsque vous aurez
élevé le Fils de l’homme, vous connaîtrez que « Je Suis » et
que je ne fais rien de moi-même. Je dis ce que le Père m’a
enseigné.
»
Jésus renvoie ici prophétiquement les Juifs à la
révélation suprême et ultime qui se fera sur la Croix.
Jésus, élevé sur sa croix, sera reconnu comme Dieu
fait homme, le libérateur des hommes. Sa condition
divine apparaîtra à tous, en même temps que la
vérité de sa parole. Il sera ainsi élevé dans sa gloire
par Dieu le Père.
( Jean 8,29.30) Jésus dit : « Celui qui m’a envoyé est
avec moi. Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours
ce qui lui plaît. » Alors qu’il parlait ainsi, beaucoup
crurent en lui.
Jésus déclare solennellement que Dieu est avec lui
en toute chose, car il est entièrement au service du
Père. Beaucoup de Juifs crurent en lui.

LA VÉRITABLE POSTÉRITÉ D’ABRAHAM
( Jean 8, 31-33) Jésus donc dit aux Juifs qui avaient
cru en lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes
vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité
fera de vous des hommes libres. » Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes la descendance d’Abraham et jamais personne
ne nous a réduits en esclavage. Comment peux-tu
prétendre que nous allons devenir des hommes libres ? »
Ici Jésus parle de liberté face à l’esclavage du péché
qui conduit à la mort éternelle. Il nous enseigne que
lui seul peut nous rendre libre, à condition de vivre en
plénitude avec lui, par sa parole qui conduit à la communion
totale avec le Père.
Cette liberté dont parle le Christ ne peut nous être
donnée que par
lui, dans la foi en son identité et en sa
parole. Le fait pour les Juifs d’appartenir à la descendance
d’Abraham ne les autorise, en aucune façon, de
se prévaloir de la postérité d’Abraham. L’arrivée du
Christ rédempteur sur terre annonce clairement et
nette que la véritable postérité d’Abraham, le peuple
élu de Dieu, n’est constituée que par ceux qui croient
en Jésus, le Messie sauveur de l’humanité.
( Jean 8, 34-36) Jésus leur répondit : « En vérité, en
vérité, je vous le dis, celui qui commet le péché est esclave
du péché. L’esclave ne demeure pas toujours dans la maison
; le fils, lui, y demeure pour toujours. Dès lors, si c’est le
fils qui vous affranchit, vous serez réellement des hommes
libres. »
La liberté est représentée par le Christ, comme un
aspect de sa condition filiale grâce à sa communion
avec le Père. Elle est en opposition avec la servitude
qui résulte du péché, et qui enchaîne au démon. Jésus
indique aux Juifs qu’il est venu les libérer pour leur
faire partager sa condition d’homme libre, de fils de
Dieu.
( Jean 8,37-40) Jésus dit : « Vous êtes la descendance
d’Abraham, je le sais ; mais parce que ma parole ne pénètre
pas en vous, vous cherchez à me faire mourir. Moi, je dis ce
que j’ai vu auprès de mon Père, tandis que vous, vous faîtes
ce que vous avez entendu auprès de votre père ! » Ils ripostèrent
: « Notre père, c’est Abraham ! » Jésus leur dit : « Si
vous êtes enfants
d’Abraham, faîtes donc les oeuvres
d’Abraham.
Or, vous cherchez maintenant à me faire mourir, moi
qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue auprès de Dieu ;
cela Abraham ne l’a pas fait. »
Jésus explique aux Juifs que le fait d’être de la descendance
d’Abraham n’est pas seulement une réalité
humaine, biologique. Elle demande une conformité
totale avec l’attitude vécue par le patriarche Abraham.
Cette attitude exigée par Dieu pour faire partie de la
descendance d’Abraham doit se traduire par la foi en
Jésus-Christ, fils de Dieu, seul rédempteur des
hommes. Ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ et à
sa parole et qui cherchent à le faire mourir deviennent
les ennemis d’Abraham.
( Jean 8,41-44) Jésus : « Mais vous, vous faites les
oeuvres de votre père. » Ils lui répliquèrent : « Nous ne
sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul père, Dieu ! » Jésus leur dit : « Si Dieu était votre père, vous m’auriez aimé, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens ; je ne suis pas venu de mon propre chef, c’est lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous n’êtes pas capables d’écouter ma parole. Votre père, c’est le diable, et vous avez la volonté de réaliser les desirs de votre père. Dès le commencement il s’est attaché à faire mourir l’homme ; il ne s’est pas tenu dans la vérité parce qu’il n’y a pas en lui de vérité.
Lorsqu’il profère le
mensonge, il puise dans son propre
bien parce qu’il est menteur et père du mensonge ».
Les Juifs revendiquent leur origine divine. Ils
appellent Dieu leur père et rejettent une naissance de
prostitution c’est à dire d’infidélité envers Dieu. Ils
ne sont pas conscients que leur incroyance face au
verbe incarné et leur désir de le faire périr, les met en
opposition avec Abraham qui, lui, a totalement cru à
la parole de Dieu.
Les Juifs, en rejetant le Christ, se séparent de Dieu.
Leur incapacité à reconnaître dans Jésus le messie,
Dieu fait homme, manifeste qu’ils n’appartiennent
pas à la vérité, au monde de Dieu.
Ici on voit de nouveau très clairement que Dieu
n’est pas celui qui donne la mort. La mort est sous
l’emprise du diable. DIEU EST LA VERITE ET LA VIE.
L’intention de vouloir tuer Jésus met les Juifs au service du diable qui est le maître et l’instigateur de la
mort.
( Jean 8, 45-47) Jésus : « Quant à moi, c’est parce que
je dis la vérité que vous ne me croyez pas. Qui de vous me convaincra de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu écoute les paroles
de Dieu ; et c’est parce que vous n’êtes pas de Dieu que vous ne m’écoutez pas. »
( Jean 8,48-50) Les Juifs lui répondirent :
« N’avonsnous pas raison de dire que tu es un Samaritain et un possédé ? » Jésus leur répliqua : « Non, je ne suis pas un possédé; mais j’honore mon Père, tandis que
vous me
déshonorez ! Je n’ai d’ailleurs pas à chercher ma propre
gloire : il y a Quelqu’un qui y pourvoit et qui juge. »
Le Samaritain est pour les Juifs celui qui s’est
séparé du peuple juif. Les Juifs insultent Jésus en le
qualifiant de Samaritain et de possédé par le diable.
( Jean 8,51) Jésus : « En vérité, en vérité, je vous le dis,
si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la
mort. »
( Jean 8,52.53) Les Juifs lui dirent alors : « Nous
savons maintenant que tu es un possédé ! Abraham est
mort, et les prophètes aussi, et toi, tu viens dire : « Si
quelqu’un garde ma parole, il ne fera jamais l’expérience
de la mort ». Serais-tu plus grand que notre père Abraham qui est mort ? Et les prophètes aussi sont morts ! Pour qui te prends-tu donc?»
( Jean 8,54-57) Jésus leur répondit : « Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne signifierait rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous affirmez qu’il est votre Dieu. Vous ne l’avez pas connu tandis que moi, je le
connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais, tout comme vous, un menteur ; mais je le connais et je garde sa parole. Abraham, votre père, a exulté à la pensée de voir mon Jour : il l’a vu et il a été transporté de joie. »
( Jean 8,58) Sur quoi, les Juifs lui dirent : « Tu n’as même pas cinquante ans et tu as vu Abraham ! » Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis avant qu’Abraham fût, Je Suis. »
Abraham, qui se trouvait après sa mort, prisonnier
du péché originel, ne pouvait accéder au Paradis. Il a
exulté de joie en prenant connaissance de l’arrivée de
notre rédempteur sur terre. Abraham a cru en la parole
de Dieu. Il a cru que le Christ le délivrerait, comme
nous tous, du péché originel qui nous tenait prisonniers.
Jésus affirme de façon très claire, sa préexistence
de fils unique de Dieu, verbe incarné, par rapport à cet
homme de bien que fut le patriarche Abraham. Remarquons
encore ici l’appellation que Jésus se donne luimême : « JE SUIS ». Appellation que Dieu le Père se
donne face à son serviteur Moïse. Dieu le Père et son
Fils unique Jésus- Christ, Dieu fait homme, ne font
qu’une seule et même personne dans l’unité du
Saint-Esprit.
( Jean 8,59) Alors, ils ramassèrent des pierres pour les
lancer contre lui, mais Jésus se déroba et sortit du temple.
Ici c’est de nouveau Jésus, fils de l’homme, qui se
dérobe face à ses ennemis.

CHAPITRE 9

LA GUÉRISON D’UN AVEUGLE
(Jean 9, 1.2) En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent cette question:
« Rabbi, qui a péché pour qu’il soit né aveugle, lui ou ses parents ? »
Dans les temps anciens, les religieux juifs
croyaient qu’il existait un lien entre le péché et les
infirmités physiques.
(Jean 9, 3) Jésus répondit : « Ni lui ni ses parents. Mais
c’est pour que les oeuvres de Dieu se
manifestent en lui ! »
Jésus démystifie ici le fait que les malformations
physiques et les maladies soient une punition de
Dieu. Notre Dieu est étranger au péché et par ce fait,
il est étranger au malheur qui en découle. Dieu est
amour, il est notre Père.
Tout ce qui n’est pas une conséquence de l’amour
n’est pas de Dieu.
(Jean 9, 4.5) Jésus dit : « Tant qu’il fait jour, il nous
faut travailler aux oeuvres de Celui qui m’a envoyé : la
nuit vient où personne ne peut travailler ; aussi longtemps
que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Jésus va accomplir, en rendant la vue à un aveugle,
un signe symbolique qui manifestera son origine
divine et qui montrera aux Juifs que lui seul est la
lumière du monde. Le passage de l’aveuglement à la
vue signifie le passage des ténèbres, du règne diabolique,
à la véritable lumière de la foi et de la vie éternelle.
L’aveugle retrouvant la vue apporte ici l’image de
ceux qui vont accéder à la foi par Jésus-Christ qui
manifeste l’activité du Père pour le bien des hommes.
(Jean 9,5-12 ) Ayant ainsi parlé, Jésus cracha à terre,
fit de la boue avec sa salive et l’appliqua sur les yeux de
l’aveugle, et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé »
- ce qui signifie Envoyé. L’aveugle y alla, il se lava et, à
son retour, il voyait.
Les gens du voisinage et ceux qui auparavant avaient
l’habitude de le voir - car c’était un mendiant - disaient
:
« N’est-ce pas celui qui était assis à mendier ? » Les uns
disaient : « C’est bien lui ! » D’autres disaient : « Mais
non, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais l’aveugle
affirmait : « C’est bien moi. » Ils lui dirent donc : « Et
alors, tes yeux, comment se sont-ils ouverts ? » Il répondit
: « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue,
m’en a frotté les yeux et m’a dit : « Va à Siloé et lavetoi
». Alors moi, j’y suis allé, je me suis lavé et j’ai
retrouvé la vue. » Ils lui dirent : « Où est-il, celui-là ? » Il
répondit : « Je n’en sais rien. »
L’aveugle guéri raconte avec détails la scène de
son miracle. A la question que lui posent les Juifs sur
l’identité du Christ, il ne sait que répondre. Il ne sait
pas qui est Jésus, ni où il se trouve.
Ceci décrit la marche du croyant qui cherche la
lumière de la foi apportée par le Christ, lumière du
monde. L’aveugle considère Jésus comme un guérisseur.
Il lui faut passer par la lumière de la foi pour
connaître l’identité de celui qui lui a rendu la vue.
(Jean 9,16) Parmi les Pharisiens, les uns disaient :
« Cet individu n’observe pas le sabbat, il n’est donc pas
de Dieu. » Mais d’autres disaient : « Comment un homme
pécheur aurait-il le pouvoir d’opérer de tels signes ? » Et
c’était la division entre eux.
Nous assistons à la division du peuple juif. Ceux
qui commencent à croire à la parole du Christ et
ceux qui sont absolument réfractaires à
cette parole
et qui deviendront les artisans de sa mort.
Nous voyons apparaître ici, comme pour la guérison
du paralytique, la colère des Juifs vis à vis du
Christ qui se permet de guérir un homme le jour
sacré du sabbat.
(Jean 9,17-34) Alors ils s’adressèrent de nouveau à
l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de celui qui t’a ouvert les
yeux ? » Il répondit : « C’est un prophète. » Mais tant
qu’ils n’eurent pas convoqué ses parents, les Juifs refusèrent
de croire qu’il avait été aveugle et qu’il avait recouvré
la vue. Ils posèrent cette question aux parents : «Cet
homme est-il bien votre fils dont vous prétendez qu’il est
né aveugle ? Alors comment voit-il maintenant ? » Les
parents leur répondirent : « Nous sommes certains que
c’est bien notre fils et qu’il est né aveugle. Comment
maintenant il voit, nous l’ignorons ! Qui lui a ouvert les
yeux ? Nous l’ignorons. Interrogez le, il est assez grand,
qu’il s’explique lui-même à son sujet ! »
Ses parents parlèrent ainsi parce qu’ils avaient peur
des Juifs. Ceux-ci avaient déjà convenu d’exclure de la
synagogue quiconque confesserait que Jésus est le Christ.
Voilà pourquoi les parents dirent : « Il est assez grand,
interrogez-le ! »
Une seconde fois, les Pharisiens appelèrent l’homme
qui avait été aveugle et ils lui dirent : « Rends gloire à
Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un
pécheur. » Il leur répondit : « Je ne sais si c’est un pécheur
;
je ne sais qu’une chose : j’étais aveugle et maintenant je
vois. » Ils lui dirent : « Que t’a t-il fait ? Comment t’a t-il
ouvert les yeux ? »
Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà raconté, mais vous
n’avez pas écouté ! Pourquoi voulez-vous l’entendre encore
une fois ? N’auriez-vous pas le désir de devenir ses disciples
vous aussi ? » Les Pharisiens se mirent alors à l’injurier et
ils disaient : « C’est toi qui es son disciple ! Nous, nous
sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à
Moïse tandis que celui-là nous ne savons pas d’où il est. »
L’homme leur répondit : « C’est bien là en effet l’étonnant,
que vous ne sachiez pas d’où il est, alors qu’il m’a ouvert les
yeux ! Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs ;
mais si un homme est pieux et fait sa volonté, Dieu
l’exauce. Jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait
ouvert les yeux d’un aveugle de naissance. Si cet homme
n’était pas Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils ripostèrent :
« Tu n’es que péché depuis ta naissance et tu viens nous
faire la leçon ! » ; et ils le jetèrent dehors.
Moïse, porteur de la loi de Dieu, était la référence
des Juifs face au Christ qui arrivait porteur de la révélation
totale et définitive de la parole de Dieu.
Ils voulaient instaurer un antagonisme entre le
Christ et Moïse. Jésus n’a jamais voulu cela. Le Christ
n’est pas venu sur terre pour s’opposer à la loi de
Dieu transmise par Moïse,
mais pour la rendre
vivante et humaine.
Jésus pendant sa transfiguration parle à Elie et à
Moïse.
MoÏse est le prophète serviteur de Dieu, donc du
Christ Dieu fait homme.
Jésus aime Moïse et lui a fait confiance. Il l’a
chargé de transmettre sa loi aux hommes. N’oublions
pas que Jésus et Dieu le Père ne font qu’un.
(Jean 9,35-41) Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé. Il
vint alors le trouver et lui dit : « Crois-tu, toi, au Fils de
l’homme ? » Et lui de répondre : « Qui est-il, Seigneur,
pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Eh bien ! Tu
l’as vu, c’est celui qui te parle. » L’homme dit : « Je crois,
Seigneur » et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit alors :
« C’est pour un jugement que je suis venu dans le monde,
pour que ceux qui ne voyaient pas voient, et que ceux qui
voyaient deviennent aveugles. » Les Pharisiens qui étaient
avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Est-ce que
par hasard, nous serions des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous
n’auriez pas de péché. Mais à présent vous dites : « nous
voyons » : votre péché demeure. »
Jésus en venant dans notre monde a établi un
retournement de situation religieuse qui ne peut être
perçu que par ceux qui ont la foi en lui.
Les aveugles miraculés, c’est à dire ceux qui ont la
foi en Jésus-Christ et en sa parole, sont guéris. Ils parviennent
à former le peuple élu par
Dieu.
Par contre les Juifs, qui se vantent d’être porteurs
de la lumière de Dieu, et qui ne reconnaissent pas en
Jésus-Christ, Dieu fait homme, ces Juifs là se sont
volontairement retranchés du peuple élu. C’est pourquoi
Jésus leur dit que leur péché demeure.
Sans le Christ, ils n’obtiendront jamais la miséricorde
de Dieu. Sans le Christ, la colère de Dieu
demeure sur chacun de nous. Par le péché originel,
nous avons trahi la confiance de Dieu.

CHAPITRE 10

LA PARABOLE DU BERGER
(Jean 10, 1-6) « En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui n’entre pas par la porte dans l’enclos des brebis
mais qui escalade par un autre côté, celui-là est un voleur
et un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger
des brebis. Celui qui garde la porte lui ouvre, et les brebis
écoute sa voix ; les brebis qui lui appartiennent, il les
appelle, chacune par son nom, et il les emmène dehors.
Lorsqu’il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête et
elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Jamais
elles ne suivront un étranger ; bien plus, elles le fuiront
parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas la
portée de ce qu’il disait.
Cette parabole met en opposition le véritable berger,
Jésus-Christ, qui conduit les âmes de son troupeau
vers le Père éternel, face à ceux qui ne pensent
qu’à leur gloire et à leur
propre profit. Il s’agit ici des
Pharisiens ennemis de Jésus.
Dans le peuple d’Israël, il y a deux catégories de
religieux, ceux qui suivent le bon berger, Jésus-
Christ, et ceux qui ne le connaissent pas et qui ne
répondent pas à son appel. Ces religieux représentent
les hommes qui, soit dans le monde juif ou parmi
d’autres religions, prétendent apporter la connaissance
des mystères divins et le moyen de trouver le
salut éternel, sans avoir besoin de réconciliateur.
(Jean 10,7-13) Jésus reprit : « En vérité, en vérité, je
vous le dis, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont
venus avant moi sont des voleurs et des brigands, mais les
brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la porte ; si quelqu’un
entre par moi, il sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de
quoi se nourrir. Le voleur ne se présente que pour voler,
pour tuer et pour perdre ; moi je suis venu pour que les
hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.
Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie
pour ses brebis. Le mercenaire, qui n’est pas vraiment un
berger et à qui les brebis n’appartiennent pas, voit-il venir
le loup ? Il abandonne les brebis et prend la fuite ; et le
loup s’en empare et les disperse. C’est qu’il est mercenaire
et que peu lui importent les brebis. »
La porte définit le Christ qui seul donne accès aux
réalités divines. Jésus annonce encore ici de façon
prophétique qu’il va nous faire
don de sa vie pour
sauver nos âmes de la mort éternelle.
Par contre les mercenaires cherchent à détruire la
véritable foi, et à disperser le troupeau des croyants.
Ils ne cherchent que leur propre gloire et leur intérêt
et conduisent les hommes à leur mort éternelle.
(Jean 10,14-18) Jésus : « Je suis le bon berger, je
connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme
mon Père me connaît et que je connais mon Père : et je me
dessaisis de ma vie pour les brebis. J’ai d’autres brebis qui
ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les
mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau
et un seul berger. Le Père m’aime parce que je me
dessaisis de ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne
me l’enlève mais je m’en dessaisis de moi-même ; j’ai le
pouvoir de m’en dessaisir et j’ai le pouvoir de la reprendre
: tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Jésus trouve la source de son courage dans l’amour
du Père et de ses frères humains. Ceci va le conduire
à accepter volontairement sa douloureuse passion et
sa mort sur la croix.
Pourquoi volontairement ?
Parce que la mort ne peut atteindre Jésus-Christ
qui est Dieu et qui n’est pas soumis au démon. Jésus
meurt volontairement, la mort ne le concerne pas. La
mort, rançon de notre péché originel qui nous a
entraînés à la rupture avec Dieu, ne concerne pas le
fils de Dieu qui est sans péché.
(Jean 10,19-21)
Ces paroles provoquèrent à nouveau
la division parmi les Juifs. Beaucoup d’entre eux disaient :
« Il est possédé, il déraisonne, pourquoi l’écoutez-vous ? »
Mais d’autres disaient : « Ce ne sont pas là propos de possédé
; un démon pourrait-il ouvrir les yeux d’un aveugle
? »
Ici que le lecteur face très attention.
Jésus a fait des miracles, certainement par amour
pour les hommes, mais aussi et essentiellement pour
que, par ces miracles, les humains soient conduits à
croire en lui Jésus, Dieu parmi les hommes. Le Christ
connaît ses créatures. Il sait que notre monde est un
monde d’apparences et de mensonges. Il savait
qu’avant le miracle de sa résurrection et la naissance
de l’Eglise, les hommes auraient besoin de voir des
signes, des miracles pour croire en sa parole.
A notre époque les faiseurs de miracles, sorciers en
tous genres ne manquent pas.
Faîtes très attention, chers frères. Depuis que le
Christ est venu sur terre, « tous les miracles », qui ne
sont pas déclarés exister par ses mérites et en son
nom, sont des fruits de l’arbre infernal, des fruits de
l’orgueil personnel. Ils sont et seront réalisés par le
démon, l’anti-Christ et sa cohorte d’anges rebelles.
Ils sont réalisés afin de nous séduire et nous entraîner
à notre perte éternelle. Jésus a dit dans son Evangile (
Jean 15,5 ): « (…) en dehors de moi, vous ne pouvez rien
faire. » Ne l’oublions surtout pas.
Cependant le Seigneur
n’a jamais rejeté les miracles
de l’Ancien Testament qui ont eu lieu avant sa
naissance et qui ont été réalisés par les véritables prophètes
de Dieu. Elie, Moïse, etc.… A nous par la grâce
de la foi de savoir discerner le vrai du faux !

DÉCLARATION SOLENNELLE ET ACCUSATION
DE BLASPHÈME
(Jean 10,22.23) On célébrait alors à Jérusalem la fête
de la Dédicace. C’était l’hiver. Au temple, Jésus allait et
venait sous le portique de Salomon.
La fête de la Dédicace est la dernière des fêtes
juives évoquées par l’apôtre Saint-Jean. Cette dernière
fête célébrait la victoire des Maccabées contre
les Syriens, contre Antiochus. Cette fête, appelée également
Hanoukah, célébrait aussi une nouvelle
consécration de l’autel et du temple. Cela se passait
en décembre, trois mois après la fête des Tentes. Antiochus
avait, durant trois années, profané le Temple
en y introduisant, près de l’autel des holocaustes,
une statue de Zeus. Judas Maccabées mit fin à cette
profanation. Il construisit un nouvel autel et consacra
le temple qui avait été profané.
Continuons le récit de Saint-Jean.
(Jean 10,24) Les Juifs firent cercle autour de lui et lui
dirent : « Jusqu’à quand vas-tu nous tenir en suspens ? Si
tu es le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Les autorités religieuses juives réclament de Jésus
l’affirmation de son identité et du caractère de sa
mission divine. Jésus depuis le début de son
ministère
proclame son identité de Fils unique de Dieu.
L’esprit des Juifs paraît être complètement obscurci
par le démon.
(Jean 10,25-30) Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit
et vous ne me croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom
de mon Père me rendent témoignage, mais vous ne me
croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes
brebis écoutent ma voix et je les connais, et elles viennent
à ma suite. Et moi je leur donne la vie éternelle ; elles ne
périront jamais et personne ne pourra les arracher de ma
main. Mon Père qui me les a données est plus grand que
tout, et nul n’a le pouvoir d’arracher quelque chose de la
main du Père. Moi et le Père nous sommes un. »
L’incompréhension des religieux juifs face au
Christ provient uniquement de leur manque de foi.
Ils ne font pas parti des brebis qui composent le troupeau
du Christ.
Jésus déclare ici qu’aucune force en ce monde, ni
dans l’autre n’a le pouvoir d’agir contre la volonté de
Dieu. Dieu est le tout puissant. Le démon ne peut
agir que si Dieu le permet. Le démon tient sa force
dans notre désobéissance et par la grâce du libre arbitre
que Dieu nous a donné.
Jésus redit encore aux Juifs qu’il ne fait qu’un avec
le Père. La volonté du Père est aussi la volonté du Fils.
La parole du Père s’exprime à travers la parole du Fils.
(Jean 10,31-36) Les Juifs à nouveau ramassèrent des
pierres pour le lapider. Mais Jésus reprit : « Je vous
ai fait
voir tant d’oeuvres belles qui venaient du Père. Pour
laquelle de ces oeuvres voulez-vous me lapider ? » Les Juifs
lui répondirent : « Ce n’est pas pour une belle oeuvre que
nous voulons te lapider, mais pour un blasphème, parce
que toi qui es un homme, tu te fais Dieu. » Jésus leur
répondit : « N’a t-il pas été écrit dans votre Loi : J’ai dit :
vous êtes des dieux ? Il arrive donc à la Loi d’appeler
dieux ceux auxquels la parole de Dieu fut adressée. Or nul
ne peut abolir l’Ecriture. A celui que le Père a consacré et
envoyé dans le monde, vous dites : « Tu blasphèmes,
parce que j’ai affirmé que je suis le Fils de Dieu »
Pour les Juifs religieux, Jésus n’est pas Dieu fait
homme. Il est un être humain, rien de plus.
Pour les Chrétiens, Jésus est le messie, Dieu fait
homme. Il est le Verbe incarné, Dieu né de Dieu.
L’écart entre les Juifs et les Chrétiens s’agrandit de
plus en plus, jusqu’au dénouement fatal de la mort
de Jésus sur sa Sainte Croix.
(Jean 10,37-39) Jésus : « Si je ne fais pas les oeuvres de
mon Père, ne me croyez pas ! Mais si je les fais, quand bien
même vous ne me croiriez pas, croyez en ces oeuvres, afin
que vous connaissiez et que vous sachiez bien que le Père est
en moi comme je suis dans le Père. » Alors, une fois de plus,
ils cherchèrent à l’arrêter, mais il échappa à leurs mains.
(Jean 10,40.41) Jésus s’en retourna au-delà du Jourdain,
à l’endroit où Jean avait
commencé à baptiser, et il
y demeura. Beaucoup vinrent à lui et ils disaient : « Jean
certes n’a opéré aucun signe, mais tout ce qu’il a dit de cet
homme était vrai. »
Notre Seigneur fait appel à ses oeuvres, à ses miracles
pour essayer de convaincre les Juifs.
(Jean 10,42) Et là, ils furent nombreux à croire en lui.
L’identité et la mission du Christ commencent à
être reconnue par de nombreux juifs. Sa qualité de
Fils unique de Dieu ne faisant qu’une seule et même
personne avec le Père, dans l’unité du Saint-Esprit,
prend forme.

CHAPITRE 11

JÉSUS REND LA VIE À UN MORT
(Jean 11,1-3) Il y avait un homme malade ; c’était
Lazare de Béthanie, le village de Marie et de sa soeur
Marthe. Il s’agit de cette même Marie qui avait oint le Seigneur
d’une huile parfumée et lui avait essuyé les pieds
avec ses cheveux ; c’était son frère Lazare qui était
malade. Les soeurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur,
celui que tu aimes est malade. »
Nous assistons ici à la présentation des personnages
qui vont évoluer dans le récit de Saint-Jean.
Béthanie, village situé à l’est du Mont des Oliviers
proche de Jérusalem, était la demeure de Lazare et de
ses deux soeurs Marthe et Marie.
Les deux soeurs appellent Jésus au secours de leur
frère malade.
(Jean 11,4-6) Dès qu’il l’apprit, Jésus dit : « Cette
maladie n’aboutira pas à la mort, elle servira la gloire de
Dieu : c’est par elle que le fils de
Dieu doit être glorifié. »
Or Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare. Cependant,
alors qu’il savait Lazare malade, il demeura deux jours
encore à l’endroit où il se trouvait.
Jésus annonce ici, de façon prophétique la résurrection
de Lazare.
Il affirme que la maladie de Lazare n’aboutira pas
à la mort mais qu’elle servira la gloire de Dieu. Notre
Seigneur sachant son ami Lazare très malade, sur le
point de perdre la vie, ne se précipite pas vers lui
pour le guérir. Il attend deux jours. Il le rejoint le troisième
jour.
Pourquoi ?
Nous pensons ici à la résurrection du Christ qui
eut bien lieu le troisième jour après sa mort.
(Jean 11,7-10) Après quoi seulement, Jésus dit aux
disciples : « Retournons en Judée. » Les disciples lui
dirent : « Rabbi, tout récemment encore les Juifs cherchaient
à te lapider ; et tu veux retourner là-bas ? » Jésus
répondit : « N’y a-t-il pas douze heures de jour ? Si
quelqu’un marche de jour, il ne trébuche pas parce qu’il
voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu’un marche de
nuit, il trébuche parce que la lumière n’est pas en lui. »
Ici nous constatons que Jésus porte notre attention
sur la journée de travail qui s’étend du lever du
soleil à son coucher qui comprend douze heures.
Pour ma part, je crois qu’au-delà de ces considérations
humaines, il faut penser aux douze articles du
Credo, qui nous éclairent sur le troisième jour de la
résurrection du
Christ qui sera celui de la résurrection
de Lazare et qui nous révèle prophétiquement la nôtre.
Si le Père a attendu le troisième jour pour ressusciter
le Christ d’entre les morts, il en sera, je le crois, de
même pour nous ! A condition, bien évidemment,
que notre foi en Jésus-Christ, lumière du monde,
nous conduise hors des ténèbres de la mort.
Jésus apporte la lumière qui nous permettra d’affronter
dans la sécurité le couloir de la mort.
Les hommes qui trébucheront seront ceux qui
marcheront dans la nuit sans la foi.
(Jean 11, 11) Après avoir annoncé ces paroles, il
ajouta : « Notre ami Lazare s’est endormi, mais je vais
aller le réveiller. »
Ici Jésus apporte une nouvelle et rassurante compréhension
de la mort. Par le Christ, par son baptême,
nous ne mourrons point. La mort ne sera pour
nous qu’une métamorphose.
Tout le récit est centré sur Jésus qui a reçu, de Dieu
le Père, le pouvoir de ressusciter les morts.
Ce récit est à la gloire du Père et également à la
gloire que le Père donne à son Fils.
Lazare s’est éveillé sur l’ordre de Jésus, par sa
parole.
C’est le seul moment où Lazare nous est désigné.
Lazare, après sa résurrection, disparaît du récit. Nous
le retrouvons seulement à la fin prenant part à la
table du Seigneur, six jours avant la Pâque.
Lazare n’a eu pour fonction que de glorifier Dieu
et son fils Jésus-Christ, qui est le seul, selon la
volonté du Père, à pouvoir
nous donner la résurrection
eschatologique.
Par la résurrection de Lazare, Jésus fils de l’homme
nous montre de façon prophétique sa mort.
Ici Jésus-Christ nous montre également notre mort
et notre résurrection qui sera semblable à la sienne.
Marthe fait un acte de foi. Elle confesse la filiation
divine de Jésus, son identité. Elle reconnaît que Jésus
est le fils unique de Dieu, le messie et que par la
volonté de Dieu le Père, il est le seul à pouvoir donner
la résurrection et la vie éternelle. Face à Marthe Jésus
est Dieu.
Jésus devantMarieMagdala n’apparaît plus comme
Dieu fait homme. Il se trouble, il verse des larmes. Il a
des réactions humaines. Face à la mort, il éprouve les
sentiments de tous les humains.
Ce comportement du Seigneur ne doit pas nous
surprendre, bien au contraire. Le comportement de
Jésus, Dieu fait homme, celui qui donne la résurrection
et la vie, est occulté par celui de Jésus, fils de
l’homme.
Cette scène justifie le changement d’attitude de
Notre Seigneur devant des situations semblables.
Jésus réagit comme Dieu devant Marthe qui s’agenouille
devant lui et fait un acte de foi.
Tandis qu’il se comporte comme un humain, fils
d’homme devant sa soeur, Marie Magdala...
Nous avons remarqué le comportement de Jésus
qui, dans les mêmes occasions, est tout à fait différent.
Cela est voulu par le Père pour nous convaincre
que Jésus est Dieu et homme à la fois.
(Jean
11,45.46) Beaucoup de ces Juifs (…) qui avaient
vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais d’autres s’en
allèrent trouver les Pharisiens et leur racontèrent ce que
Jésus avait fait.
Les religieux laissent apparaître leur crainte vis à
vis de Jésus. Ils ont peur d’être détrônés par lui.
(Jean 11,49.50) L’un d’entre eux, Caïphe, il était
grand prêtre en cette année là, dit : « Vous n’y comprenez
rien et vous ne percevez même pas que c’est votre avantage
qu’un seul homme meure pour le peuple et que la
nation ne périsse pas toute entière. »
Les paroles de Caïphe après la mort et la résurrection
du Christ deviennent pour nous des paroles prophétiques.
En effet, par sa douloureuse passion et sa mort,
suivie de sa résurrection, Jésus apporte le salut d’Israël
et la rédemption de tous les hommes qui croient
en lui.
Il les entraîne ainsi vers le Père qui, par et pour le
Christ, leur donnera sa miséricorde et la vie éternelle.
(Jean 11,53.54) C’est ce jour-là donc qu’ils décidèrent
de le faire périr. De son côté, Jésus s’abstient désormais
d’aller et de venir ouvertement parmi les Juifs ; il se retira
dans la région proche du désert, dans une ville nommée
Ephraïm, où il séjourna avec ses disciples.
Ici nous constatons que Jésus en se cachant respecte
la volonté du Père qui a choisi l’heure de sa
mort. Il ne veut pas laisser aux Juifs le soin d’en décider
selon leur volonté.

CHAPITRE
12

L’ONCTION DE BÉTHANIE
(Jean 11,55-57) Cependant la Pâque des Juifs était
proche. A la veille de cette Pâque, beaucoup de gens montèrent
de la campagne à Jérusalem pour se purifier. Ils
cherchaient Jésus et, dans le temple où ils se tenaient, ils
se disaient entre eux : « Qu’en pensez-vous ? Jamais il ne
viendra à la fête ! » Les grands prêtres et les Pharisiens
avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était
devait le dénoncer afin qu’on se saisisse de lui.
Ici Saint-Jean annonce clairement qu’à la Pâque
des Juifs va succéder la véritable Pâque qui est le
sacrifice du Christ sauveur des hommes.
(Jean 12,1-11) Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à
Béthanie où se trouvait Lazare qu’il avait relevé d’entre
les morts. On y offrit un dîner en son honneur : Marthe
servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives.
Marie prit alors une livre d’un parfum de nard pur de
grand prix ; elle oignit les pieds de Jésus, les essuya avec
ses cheveux, et la maison fut remplie de ce parfum. Alors
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui-là même qui
allait le livrer, dit :« Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum
trois cent deniers, pour les donner aux pauvres ? Il
parla ainsi, non qu’il eût souci des pauvres, mais parce
qu’il était voleur et que, chargé de la bourse, il dérobait ce
qu’on y déposait. Jésus dit alors : « Laisse là ! Elle observe
cet usage en vue de mon ensevelissement. Des
pauvres,
vous en avez toujours avec vous, mais moi, vous ne
m’avez pas pour toujours. » Cependant une grande foule
de Juifs avait appris que Jésus était là, et ils arrivèrent non
seulement à cause de Jésus lui-même, mais aussi pour
voir ce Lazare qu’il avait relevé d’entre les morts. Les
grands prêtres dès lors décidèrent de faire mourir aussi
Lazare, puisque c’était à cause de lui qu’un grand nombre
de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus.
Pour quelles raisons le repas que Jésus organisa en
Béthanie en l’honneur de la résurrection de Lazare,
qui est la gloire de Dieu, eut lieu le sixième jour avant
la Pâque ?
Le chiffre SIX représente le nombre de la création
spirituelle et matérielle.
Le côté positif du chiffre SIX est affirmé par le récit
de la genèse. « Dieu créa le monde en six jours et il vit
que cela était très bon. »
Le côté négatif du SIX représente le chiffre de
l’homme entraîné par le diable vers sa perte éternelle.
Le six représente le symbole de la séparation.
Le chiffre 666 est le symbole de la trinité diabolique.
La conséquence de la chute de l’homme est
représentée par le passage du chiffre cinq au chiffre
six.
La mise en croix du Christ est la tentative du
démon de réduire Dieu fait homme à la révolte
contre Dieu le Père. Il n’y parviendra pas. Le Christ
démontre que lui seul peut lutter contre le diable.
Jésus descendu aux enfers avec les humains est, par
son
obéissance à Dieu et son humilité, remonté au
ciel, au Paradis. Il entraînera avec lui le troupeau
constitué par ses disciples.
Dans ce récit, en résumé, le chiffre SIX du côté
positif est le symbole d’une création parfaite. Du
côté négatif, le chiffre SIX, conséquence de notre
mauvaise conduite envers Dieu, nous entraîne à la
révolte contre Dieu le Père. L’homme par son unique
faute se précipite en suivant le démon dans un
abîme de douleurs dont seul le Christ libérateur
pourra le tirer.
Marie Magdala en versant le parfum sur les pieds
de Jésus-Christ et en les essuyant avec ses cheveux
proclame son humilité et son grand amour pour le
Fils de Dieu.
C’est pourquoi le geste de Marie Madeleine, selon
la volonté du Seigneur, sera proclamé partout où
sera annoncé l’Evangile.
En conclusion dans ce récit, l’apôtre Saint-Jean
nous montre la division entre les Juifs. Les fils de la
lumière qui reconnaissent en Jésus-Christ, Dieu fait
homme, leur rédempteur, et les fils des ténèbres, qui,
par manque de foi, vont conduire le Christ à sa douloureuse
passion et à sa mort.

L’ARRIVÉE TRIOMPHALE DEVANT JÉRUSALEM
(Jean 12,12-16) Le lendemain, la grande foule venue
à la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem ; ils prirent
des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils
criaient : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui
qui vient, le roi d’Israël. » Trouvant un ânon, Jésus
s’assit
dessus selon qu’il est écrit : Ne crains pas, fille de Sion :
voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une
ânesse. Au premier moment, ses disciples ne comprirent
pas ce qui arrivait, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils
se souvinrent que cela avait été écrit à son sujet et que
c’était cela même qu’on avait fait pour lui.
Ici l’arrivée triomphale de Jésus, roi messianique,
est applaudie et glorifiée par tous les Juifs qui reconnaissent
en Jésus de Nazareth le roi messie, notre
rédempteur, Dieu fait homme. L’entrée messianique
triomphale de Jésus à Jérusalem est décrite par les
quatre évangélistes.
Cette scène se déroule le lendemain de l’onction à
Béthanie, donc cinq jours avant la Pâque. L’accueil
triomphal que les Juifs font à Jésus est une conséquence
de la résurrection de Lazare.
Cette scène se déroule cinq jours avant la Pâque.
Nous voyons réapparaître le chiffre CINQ qui signifie
l’esprit pénétrant la matière. C’est à dire l’esprit des
hommes matériels reçoit la lumière de Dieu représentée
par le Christ qui a pour mission de ramener à
Dieu la création dont il est le chef.
Nous voyons également prophétiquement apparaître
les cinq plaies du Christ, le martyr de sa croix
et sa mort, qui vont succéder à l’entrée triomphale
dans Jérusalem. Jésus est acclamé par la foule comme
un roi, le roi d’Israël ; son identité messianique est
enfin dévoilée par la foule.
(Jean
12,17-19) Cependant la foule de ceux qui
étaient avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare hors du tombeau
et qu’il l’avait relevé d’entre les morts, lui rendait
témoignage. C’était bien, en effet, parce qu’elle avait
appris qu’il avait opéré ce signe qu’elle se portait à sa rencontre.
Les Pharisiens se dirent alors les uns aux autres :
« Vous le voyez, vous n’arriverez à rien. Voilà que le
monde se met à sa suite ! »
Les conséquences de cette manifestation qui célèbre
la gloire de Dieu fait homme, sépare la foule en
deux. D’un côté les croyants, ceux qui croient en la
parole du Christ et qui appartiennent à son troupeau,
de l’autre, les chefs religieux, les Pharisiens qui se
durcissent encore davantage dans leur désir de faire
mourir Jésus-Christ.

LA GLOIRE ET LA CROIX
(Jean 12,21-26) Il y avait quelques Grecs qui étaient
montés pour adorer, à l’occasion de la fête. Ils s’adressèrent
à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée et ils lui
firent cette demande : « Seigneur, nous voudrions voir
Jésus. » Philippe alla le dire à André et ensemble ils le
dirent à Jésus. Jésus leur répondit en ces termes : « Elle est
venue, l’heure où le fils de l’homme doit être glorifié. En
vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe
en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il
meurt, il porte du fruit en abondance. Celui qui aime sa
vie, la perd et celui qui cesse de s’y attacher en
ce monde,
la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir,
qu’il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera
mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. »
Les Grecs sont étrangers à la race et à la culture
juive. Ils étaient cependant des sympathisants du
judaïsme. Ils se rendaient à Jérusalem pour participer
au pèlerinage Pascal. Ces Grecs, issus parmi les gentils,
ont déjà fait leur choix du Dieu d’Israël. Ils veulent
connaître Jésus qui va les introduire du Judaïsme
au Christianisme. Ils veulent voir Jésus pour croire en
lui, en sa parole, sans être obligés d’adhérer complètement
au Judaïsme.
Philippe et André sont les deux seuls disciples à
porter un nom grec. Il est possible que Philippe qui
venait d’une région à prédominance païenne savait
parler grec. André du même village de Bethsaïde que
Philippe renforce leur intermédiaire commun pour
permettre aux grecs d’aller vers Jésus.
Jésus leur annonce que l’heure de sa glorification
par le Père est enfin arrivée.
Ici nous devons nous rapporter aux Noces de
Cana. Jésus dit à sa mère (Jean 2,4) : « Mon heure n’est
pas encore venue. » Cependant nous le savons maintenant,
Dieu, pour permettre à la Sainte Vierge Marie
de porter et de concevoir par le Saint-Esprit son fils
unique, a permis que la Sainte Vierge bénéficie de la
rédemption que nous apporte le Christ avant l’heure.
Il était indispensable que la
Sainte Vierge soit immaculée,
sans trace du péché originel, pour être apte à
porter le Verbe incarné dans son sein.
A plusieurs reprises, l’arrestation de Jésus est
impossible, pour la raison que l’heure choisie par
Dieu pour sa glorification par la croix n’était pas
encore venue. Jésus annonce que l’heure de sa douloureuse
passion et de sa mort sont arrivés. C’est
pour lui le moment de rentrer par la souffrance et la
mort dans la gloire que lui réserve le Père. Jésus signifie
ici le terme imminent de son activité terrestre.
Pour nous éclairer sur la nécessité de sa mort qui
va le conduire à sa glorification, Jésus se réfère au
monde paysan. Seul le grain qui meurt peut porter
des fruits. Comme le grain, Jésus doit être mis en
terre. Il doit mourir pour obtenir les fruits satisfaisants,
pour obtenir la miséricorde du Père qui est
notre rédemption, notre salut éternel.
Par la mort de Jésus va naître l’Eglise, royaume de
Dieu sur terre, et les Saints Sacrements, fruits du martyr
et du triomphe de la croix du Christ qui sont la
source de notre salut.
Ici je pense qu’il est bon de signifier aux Chrétiens
qui négligent la confession, le sacrement de réconciliation,
qu’ils sont coupables de mépris envers l’un
des fruits du martyr et du triomphe de la croix du
Christ. Rechercher dans le sacrement de réconciliation
l’absolution de Dieu par les mérites du Christ est
à la gloire de Dieu. C’est un
geste d’humilité, de foi et
de reconnaissance qui glorifie Jésus-Christ.
La relation avec le Christ signifie ici ses exigences :
« Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive. » Le disciple
du Christ doit le suivre dans son exemple
jusqu’à la mort. Il retrouvera ainsi après sa mort la
gloire que lui donnera le Père.
(Jean 12,27-29) Jésus dit : « Maintenant, mon âme
est troublée, et que dirai-je ? Père, sauve-moi de cette
heure ? Mais c’est précisément pour cette heure que je suis
venu. Père glorifie ton nom. » Alors, une voix vint du ciel :
« JE L’AI GLORIFIE ET JE LE GLORIFIERAI ENCORE. »
(Jean 12,30-36) La foule qui se trouvait là et qui avait
entendu disait que c’était le tonnerre ; d’autres disaient
qu’un ange lui avait parlé. Jésus reprit la parole : « Ce n’est
pas pour moi que cette voix a retenti, mais bien pour vous.
C’est maintenant le jugement de ce monde, maintenant le
prince de ce monde va être jeté dehors. Pour moi, quand
j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »
Par ces paroles il indiquait de quelle mort il allait mourir.
La foule lui répondit : « Nous avons appris par la Loi que le
Christ doit rester à jamais. Comment peux-tu dire qu’il faut
que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est-il, ce Fils de
l’homme ? » Jésus leur répondit : « La lumière est encore
parmi vous pour un peu de temps. Marchez pendant que
vous avez la lumière, pour que les ténèbres ne
s’emparent
pas de vous : car celui qui marche dans les ténèbres ne sait
où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la
lumière, pour devenir des fils de lumière. » Après avoir ainsi
parlé, Jésus se retira et se cacha d’eux.
Dans cette parabole, l’apôtre Saint Jean nous
montre bien que les Juifs ne peuvent admettre un
messie souffrant et humilié par ses créatures. Ils le
comprendront dans le retour glorieux du Christ, Roi
de l’univers. L’intervention du Père par sa parole
apparaît comme l’authentification de l’identité du
Christ. Malheureusement la parole de Dieu qui rend
témoignage de l’identité du Christ n’est pas entendue
par tout le peuple. Il en est de même pour la
transfiguration du Christ sur le mont Thabor. Seul
Pierre, Jacques et Jean y assistent.
Ici c’est Jésus qui se fait l’interprète de la voix de
Dieu. Par la mise en croix de Jésus se joue le destin du
monde. La condamnation et la défaite éternelle du
démon appelé ici prince de ce monde.
La victoire du Christ contre le diable et son
monde de ténèbres est véridique. Il est cependant
indispensable à nous tous qui avons la grâce de la foi,
de la propager parmi les incroyants.
A la fin du récit, Jésus se cache et s’éloigne loin
d’eux parce que son heure quoique très proche n’est
pas encore venue. Nous remarquons de nouveau le
changement qui s’opère entre Dieu qui parle avec assurance
à ses créatures et Jésus de Nazareth
fils d’homme,
qui se cache pour échapper à la colère des Juifs.

EPILOGUE - LES CONDITIONS DE LA FOI VÉRITABLE
(Jean 12,37.38) Quoiqu’il eût opéré devant eux tant
de signes, ils ne croyaient pas en lui, de sorte que s’accomplît
la parole que le prophète Isaïe avait dite : « Seigneur,
qui a cru ce que nous avons entendu dire ? et à qui
le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? »
(Jean 12,39-41) Le même Isaïe a indiqué la raison
pour laquelle ils ne pouvaient croire : Il a aveuglé leurs
yeux et il a endurci leur coeur, pour qu’ils ne voient pas de
leurs yeux, que leur coeur ne comprenne pas, qu’ils ne se
convertissent pas et je les aurais guéris ! Cela Isaïe le dit
parce qu’il a vu sa gloire et qu’il a parlé de lui.
Dans cette partie du texte, l’aveuglement qui
empêche les Juifs de reconnaître le Fils de Dieu, leur
messie, a été décrit et annoncé dans l’Ancien Testament
par le prophète Isaïe.
Pourquoi Dieu le Père n’a-t-il pas permis à son
peuple d’Israël de reconnaître immédiatement Jésus-
Christ ?
Je pense que Dieu, qui aime profondément son
peuple élu, n’a pas permis que les Juifs reconnaissent
en Jésus, Dieu fait homme, leur sauveur pour leur
apprendre l’humilité. Le martyr et le triomphe de la
Croix annoncé par Isaïe devait avoir lieu. Jésus était
venu sur terre pour cette heure de souffrance et de
mort qui nous délivre du démon. Il fallait qu’il boive
cette coupe. Il le dit lui-même au
Mont des Oliviers.
Mais alors me direz-vous pour quelles obscures raisons
Dieu le Père a choisi le peuple d’Israël, son peuple
élu, pour conduire Jésus à sa mort sur la croix ? Il
aurait pu laisser aux Romains cette tâche déicide ?
Comme je l’ai dit auparavant, je pense qu’en agissant
ainsi, Dieu a voulu humilier son peuple bienaimé
pour le protéger du péché d’orgueil, qui aurait
ainsi rompu son alliance avec lui. Le peuple choisi
par Dieu doit être glorifié à la fin des temps. Il était
nécessaire pour le préserver de l’orgueil diabolique
que lui aurait inspiré le choix du Père de l’humilier
avant de la glorifier.
Dieu est parfait. Tout ce qu’il fait est bon, même si
cela ne semble pas correspondre à nos vues
humaines.
(Jean 12,42.43) Cependant, parmi les dirigeants euxmêmes,
beaucoup avaient cru en lui ; mais, à cause des
Pharisiens, ils n’osaient le confesser, de crainte d’être
exclus de la synagogue : c’est qu’ils préféraient la gloire
qui vient des hommes à la gloire qui vient de Dieu.
Ici Saint-Jean nous indique que tout homme qui
veut suivre la parole de Dieu, doit s’engager à suivre
Jésus-Christ, sans réticence aucune. La gloire de ce
monde ne doit pas intéresser le serviteur du Christ.
La gloire de Dieu seul doit être l’unique motivation
du Chrétien.
(Jean 12,44-50) Cependant, Jésus proclama : « Qui
croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui
qui m’a envoyé, et
celui qui me voit, voit celui qui m’a
envoyé. Moi, la lumière, je suis venu dans le monde, afin
que quiconque croit en moi, ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, ce
n’est pas moi qui le juge : car je ne suis pas venu pour juger
le monde, je suis venu sauver le monde. Qui me rejette et ne
reçoit pas mes paroles a son juge : la parole que j’ai dite le
jugera au dernier jour. Je n’ai pas parlé de moi-même, mais
le Père qui m’a envoyé m’a prescrit ce que j’ai à dire et à
déclarer. Et je sais que son commandement est vie éternelle :
ce que je dis, je le dis comme le Père me l’a dit. »
Ici Jésus dit qu’il n’existe que par et avec le Père.
Sa communion avec Dieu est totale. Celui qui croit
en Jésus-Christ croit également au Père qui l’a envoyé
parmi nous.
Jésus nous annonce que la mission, que lui a
confiée le Père, est exclusivement consacrée au salut
de nos âmes. Celui qui refuse la parole de Jésus se
condamne lui-même à la perdition éternelle. Jésus est
la seule voie d’accès vers notre créateur. Il est le seul
moyen d’obtenir la miséricorde de Dieu.
Dieu ne nous a pas chassé du Paradis par mauvaise
humeur, mais à cause de notre trahison, fruit de la
liberté qu’il nous a donnée. Nous avons choisi le diable
volontairement. Si nous le voulons vraiment
Jésus-Christ nous délivrera de notre funeste choix et
nous conduira par lui, avec lui à la miséricorde
du
Père qui nous fera retourner au Paradis.
Jésus, Dieu fait homme, n’est pas venu sur terre
pour nous juger, nous accabler mais pour nous sauver.
Seul Jésus-Christ peut retirer nos âmes des griffes
du démon
En conclusion, je dirai qu’il est très grave et faux
de considérer le Christ comme le prophète, dont a
parlé Moïse et qui lui succéderait. Imaginez, chers
lecteurs, et particulièrement frères juifs, que si Moïse
avait parlé du Fils unique de Dieu, Dieu fait homme
qui devait s’incarner, les religieux de l’époque l’auraient
accusé de blasphème et ils l’auraient certainement
fait mourir. L’Eternel, notre Dieu n’a pas permis
à Moïse d’avoir la lumière complète sur Jésus-Christ.
L’heure de cette révélation n’étant pas encore venue
à ce moment-là.

CHAPITRE 13

LE DERNIER REPAS ET LE LAVEMENT DES PIEDS
(Jean 13,1-20) Avant la fête de la Pâque, Jésus
sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce
monde au Père, lui, qui avait aimé les siens qui sont dans
le monde, les aima jusqu’à l’extrême. Au cours d’un
repas, alors que déjà le diable avait jeté au coeur de Judas
Iscariote, fils de Simon, la pensée de le livrer, sachant que
le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu’il est
sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu, Jésus se lève de table,
dépose son vêtement et prend un linge dont il se ceint. Il
verse ensuite de l’eau dans un bassin et commence à laver
les pieds des
disciples et à les essuyer avec le linge dont il
est ceint.
Il arrive ainsi à Simon-Pierre qui lui dit : « Toi, Seigneur,
me laver les pieds ! » Jésus lui répond : «Ce que je
fais, tu ne peux le savoir à présent, mais par la suite tu
comprendras. » Pierre lui dit : « Me laver les pieds à moi !
Jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu ne
peux avoir part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors,
Seigneur, non pas seulement les pieds, mais aussi les
mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Celui qui s’est baigné
n’a nul besoin d’être lavé, car il est entièrement pur : et
vous, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait en
effet qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il dit : « Vous
n’êtes pas tous purs. »
Lorsqu’il eut achevé de leur laver les pieds, Jésus prit
son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenezvous
ce que j’ai fait pour vous ? Vous m’appelez « le Maître
et le Seigneur » et vous dites bien, car je le suis. Dés
lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître,
vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux
autres ; car c’est un exemple que je vous ai donné : ce que
j’ai fait pour vous, faites-le-vous aussi. En vérité, en
vérité, je vous le dis, un serviteur n’est pas plus grand que
son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie.
Les pieds de l’homme laissent leurs empreintes sur
les sentiers bons ou mauvais qu’ils
choisissent en
fonction de leur libre arbitre. Le lavement des pieds
est un rite de purification qui ne doit pas être interprété
comme un acte de charité, de dévouement
pour les hommes dans le service humain.
Il doit être compris ici et appliqué comme un acte
de piété dans le but de purifier l’âme des apôtres de
Jésus Christ qui a leur tour devront purifier par le
sacrement de réconciliation tous les disciples du
Christ, par l’intermédiaire des prêtres qui leur succèderont.
Le sacrement de réconciliation est un acte
d’humilité et dde foi essentiel, indispensable pour les
chrétiens. Il est à la gloire de Notre Seigneur Jésus-
Christ.
Il signifie que le pénitent croit que Jésus-Christ est
vraiment notre rédempteur, le Verbe incarné qui seul
a obtenu de la part de l’eternel Notre Dieu le pouvoir
par ses mérites, dont nous sommes les héritiers, de
nous pardonner tous nos péchés.
Remarquons que, pendant la scène du lavement
des pieds, Jésus dépose son vêtement (sous entendu
son enveloppe humaine), il est à ce moment là, le
verbe de Dieu qui seul peut absoudre tous les péchés
des hommes. Nous constatons dans le récit de saint
Jean que Jésus reprend son vêtement humain après la
purification des apôtres. Il devient ainsi incarné. Le
sacrement de réconciliation nous apporte non seulement
le pardon de nos péchés, mais il est essentiellement,
comme le sacrement du Baptême à la gloire de
Notre
Seigneur Jésus-Christ.
Ecoutons le verbe de Dieu qui nous dit comme
aux apôtres : Si je ne vous lave pas les pieds, c’est à
dire vos âmes, vous n’irez pas dans le royaume de
Dieu.
L’apôtre Pierre ne comprend pas la signification
des paroles du Christ. Les paroles de Jésus-Christ
avant sa passion et sa résurrection demeurent souvent
incompréhensibles pour tous les disciples.
Comme à saint Pierre, notre Dieu nous dit : »Si je ne
vous lave pas vos âmes, vous n’irez pas dans le
royaume de Dieu. » Notre Seigneur nous signifie également,
que nous devons nous pardonner les uns les
autres comme lui, le Verbe de Dieu nous a pardonné.
En conclusion, sous forme d’allégorie la scène du
lavement des pieds correspond à la prière du Notre
Père : »Pardonnez nous nos offenses, comme nous pardonnons
à ceux qui nous ont offensés. » Jésus annonce
la trahison de Judas qui est un disciple très proche de
lui. Celui qui partage ses repas et qui cependant va
lever le talon contre lui, c’est à dire le trahir.
Jésus annonce la trahison de Judas à ses disciples
afin de les réconforter sur sa connaissance des dessins
de Dieu avant que cela n’arrive.
En conclusion nous remarquons que dans la première
partie de l’Evangile Jésus parlait à tous les
hommes. Il leur demandait de croire en son identité,
à sa parole qui est celle de Dieu. Il leur parlait de charité
humaine (Mat 25,40) : « Ce que vous ferez au plus
petit
d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez. »
Ici l’heure du martyr et du triomphe de la croix du
Christ se prépare. Elle est imminente.
La parole de Jésus-Christ ne va désormais plus
s’adresser qu’à ses intimes, à ses disciples. Il prépare
ainsi son Eglise. Jésus sait que son heure est arrivée. Il
s’entoure de ses disciples et leur transmet son héritage
spirituel en leur demandant de le mettre en pratique.

LA TRAHISON DE JUDAS
(Jean 13,21-30) Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé
intérieurement et il déclara solennellement : « En vérité, en
vérité, je vous le dis, l’un d’entre vous va me livrer. » Les
disciples se regardaient les uns les autres, se demandant de
qui il parlait. Un des disciples, celui-là même que Jésus
aimait, se trouvait à côté de lui. Simon Pierre lui fit signe :
« Demande de qui il parle » ; se penchant alors vers la poitrine
de Jésus, le disciple lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? »
Jésus répondit : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée
que je vais tremper. » Sur ce, Jésus prit la bouchée qu’il
avait trempée et il la donna à Judas Iscariote, fils de Simon.
C’est à ce moment, alors qu’il lui avait offert cette bouchée,
que Satan entra en Judas. Jésus lui dit alors : « Ce que tu as
à faire, fais-le vite. » Aucun de ceux qui se trouvaient là ne
compris pourquoi il avait dit cela. Comme Judas tenait la
bourse, quelque-uns pensèrent que Jésus lui avait dit
d’acheter ce
qui était nécessaire pour la fête, ou encore de
donner quelque chose aux pauvres. Quant à Judas, ayant
pris la bouchée, il sortit immédiatement : il faisait nuit.
Dans ce texte se profile l’arrestation imminente du
Christ sous l’initiative de Judas. Jésus, troublé intérieurement,
est bien le fils de l’homme. Il est troublé, il a
peur, comme nous l’aurions tous été à sa place.
Ceci nous prouve bien encore une fois que Jésus est
Dieu et homme à la fois. Ses réactions pendant sa passion
seront différentes selon que le Père désire qu’il
soit totalement homme ou Dieu fait homme…
Le plan de Dieu pour nous sauver est que Jésus, le
Christ souffrant soit humain comme nous. Il est indispensable
qu’il souffre comme nous. Il doit être soumis
au libre arbitre. Cependant le Père veut que son fils
unique soit glorifié après sa passion et sa résurrection,
comme Dieu fait homme, Notre Sauveur et Notre Roi.
Lorsque Jésus dit à Judas (Jean 13,27): « Ce que tu as
à faire, fais-le vite. »
C’est Jésus, Dieu qui parle. Il garde l’initiative de sa
passion. Judas va le trahir. Il le sait.
Il sait aussi que le martyr de sa croix est indispensable
pour nous délivrer de l’emprise du diable. Il
accepte volontairement de souffrir et de mourir afin
que, par lui et pour lui, nous obtenions la miséricorde
de Dieu.
Les apôtres ne comprirent pas.
(Jean 13,30) Quant à Judas, ayant pris la bouchée, il
sortit immédiatement : il
faisait nuit.
Il faisait nuit signifie que c’était l’heure des ténèbres,
l’heure où le démon allait s’acharner à faire
souffrir et mourir le Christ.
L’heure où les disciples déstabilisés perdraient l’assurance
de la foi.

L’ENTRETIEN SUPRÊME
(Jean 13,31-38) Dés que Judas fut sorti, Jésus dit :
« Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié et Dieu a
été glorifié par lui ; Dieu le glorifiera en lui-même, et c’est
bientôt qu’il le glorifiera. Mes petits enfants, je ne suis
plus avec vous que pour peu de temps. Vous me chercherez
et comme j’ai dit aux Juifs : « Là où je vais, vous ne pouvez
venir », à vous aussi maintenant je le dis.
Je vous donne un commandement nouveau : aimezvous
les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimezvous
les uns les autres. A ceci tous vous reconnaîtront
pour mes disciples : à l’amour que vous avez les uns pour
les autres. »
Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus
lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant,
mais tu me suivras plus tard. » « Seigneur, lui
répondit Pierre, pourquoi ne puis-je te suivre tout de
suite ? Je me dessaisirai de ma vie pour toi ! » Jésus lui
répondit : « Te dessaisir de ta vie pour moi ! En vérité, en
vérité, je te le dis, trois fois tu m’auras renié avant qu’un
coq ne se mette à chanter. »
Jésus, en acceptant de plein gré sa douloureuse
passion et sa mort, glorifie Dieu le Père.
Il accomplit
dans l’obéissance et l’humilité, avec
perfection, la mission que le Père lui a donné.
Le Père va glorifier le Christ par son élévation sur
sa Sainte Croix, par sa mort dans la parfaite obéissance
à sa volonté. Il le glorifiera par la suite dans sa
résurrection et l’établissement de son Eglise. Dans les
temps eschatologiques, Jésus sera consacré par Dieu,
roi universel et éternel du monde visible et invisible.
Jésus annonce à ses disciples sa mort et le peu de
temps qui lui reste à demeurer parmi eux.
Ils ne comprirent pas la nécessité du départ du
Christ. Ils comprirent plus tardivement. Ce n’est que
par son départ, sa mort et son retour auprès du Père
que Jésus-Christ sera vraiment présent et actif parmi
ses disciples.
Jésus donne à ses disciples un commandement
nouveau (Jean 13,34) : « Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés. »
La vie de Jésus offre et indique la possibilité de
vivre pleinement l’amour pour Dieu et pour les
frères.
L’amour fraternel que les disciples doivent avoir
les uns pour les autres indiquera la présence de Dieu
qui est amour.
Pierre dit à Jésus qu’il se dessaisirait de sa vie pour
lui. Jésus répond par le négatif.
Il fait une prophétie sur l’attitude future de Pierre.
Jésus dit à Pierre (Jean 13,38): « Trois fois tu m’auras
renié avant qu’un coq ne se mette à chanter. »

CHAPITRE 14

JÉSUS, CHEMIN VERS LE PÈRE
(Jean 14,1-3) « Que votre
coeur ne se trouble pas :
vous croyez en Dieu, croyez en moi. Dans la maison de
mon Père, il y a beaucoup de demeures ; sinon vous
aurais-je dit que j’allais vous préparer le lieu où vous
serez ? Lorsque je serai allé vous le préparer, je reviendrai
et je vous prendrai avec moi, si bien que là où je suis, vous
serez vous aussi. »
La foi, qui se caractérise par la croyance en Dieu et
la confiance totale en lui, doit permettre aux disciples
de dominer leur angoisse et leur peur.
Cette foi sera d’abord foi en Dieu, puis en son fils
unique Jésus-Christ qui est l’image et la parole du
Père.
(Jean 14,2) « Dans la maison de mon Père, il y a
beaucoup de demeures. »
Cela signifie que par les mérites du Christ, et les
nôtres propres, nous serons dans des demeures diffé-
rentes. Selon les actes que nous auront accomplis sur
terre, les catégories d’âmes seront réunies dans des
demeures plus près ou plus éloignées du Père, de son
Paradis.
Jésus rassure ses disciples qui sont terriblement
angoissés par la perspective de son départ. Il leur dit
qu’il va leur préparer une demeure tout près de la
sienne. Ils seront avec lui éternellement.
(Jean 14,4-6) Jésus dit : « Quant au lieu où je vais,
vous en savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur,
nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-
nous le chemin ? » Jésus lui dit : « Je suis le Chemin,
la Vérité et la Vie. »
Jésus dit à ses
disciples qu’il est le chemin qui
conduit vers le Père. Qu’il est la vérité, c’est à dire sa
parole est celle de Dieu.
Il leur dit aussi qu’il est la vie. Le moyen de vivre
éternellement auprès du Père en communion avec
lui.
(Jean 14,7-14) «Personne ne va au Père si ce n’est par
moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon
Père. Dès à présent vous le connaissez et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela
nous suffit. » Jésus lui dit : « Je suis avec vous depuis si
longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas
reconnu ! Celui qui m’a vu, a vu le Père. Pourquoi dis-tu :
« Montre-nous le Père » ? Ne crois-tu pas que je suis dans
le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous
dis, je ne les dis pas de moi-même ! Au contraire, c’est le
Père qui demeurant en moi, accomplit ses propres oeuvres.
Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi ; et si
vous ne croyez pas ma parole, croyez du moins à cause de
ces oeuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui
croit en moi fera lui aussi les oeuvres que je fais : il en fera
même de plus grandes, parce que je vais au Père. Tout ce
que vous demanderez en mon nom, je le ferai, de sorte que
le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez
quelque chose en mon nom, je le ferai. »
Jésus dit aux disciples (Jean 14,11) : « Croyez-moi,
je suis dans le Père et le Père est en moi.
»
Jésus déclare qu’il ne fait qu’une seule et même
personne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit. Il
lui est semblable en tous points. Il est son image
vivante.
Les disciples accompliront des miracles spirituels
et matériels annoncés par Jésus dans la mesure où ils
se fondront en lui, où ils abandonneront toute résistance.
Chaque fois que les disciples prieront le Père
au nom de Jésus, ils obtiendront ce qu’ils désirent.

LA PROMESSE DE L’ESPRIT
(Jean 14,15-18) « Si vous m’aimez, vous vous appliquerez
à observer mes commandements ; moi, je prierai le
Père : il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec
vous pour toujours. C’est lui l’Esprit de vérité, celui que le
monde est incapable d’accueillir parce qu’il ne le voit pas
et qu’il ne le connaît pas. Vous, vous le connaissez, car il
demeure auprès de vous et il est en vous. Je ne vous laisserai
pas orphelins, je viens à vous. »
Ici Jésus signifie aux apôtres qu’il n’existe que
deux préceptes pour montrer leur amour pour lui.
Il faut premièrement croire à son identité. Il est
Dieu fait homme. Il est le seul chemin, la seule clé
qui nous ouvrira la porte de la réconciliation avec
notre créateur. Il est notre Rédempteur, notre unique
Médiateur auprès du Père éternel.
Il faut ensuite, pour prouver notre amour à Jésus,
croire en sa parole qui est celle du verbe incarné. Il
faut suivre ses commandements qui sont les
commandements
que Dieu a donnés à Moïse.
Le nouveau commandement donné par Jésus aux
hommes (Jean 13,34): « Aimez-vous les uns les autres »
n’occulte pas les commandements de Dieu transmis
par Moïse. Bien au contraire, l’amour prôné par jésus
est le cachet final de l’authenticité des commandements
transmis par Moïse.
Jésus, par sa parole et ses actes, donne vie aux
commandements de Dieu.
L’amour résume tous les commandements. Si vous
aimez votre prochain, vous ne pourrez pas lui porter
tort en quoique que ce soit.
Jésus dit aux disciples qu’il va prier le Père pour
qu’il nous donne un autre Paraclet.
Il sera le défenseur de la parole de Dieu, la parole
du Verbe incarné.
Le paraclet est le témoin de Jésus, son interprète. Il
est le traducteur de sa parole, de sa pensée devant les
hommes. Il est son défenseur face à ses ennemis, face
au monde des incroyants. Il guide les hommes vers la
foi en Jésus-Christ qui est la vérité et la vie, le seul
chemin qui conduit au Père.
Jésus est Dieu fait homme. Il est le Verbe incarné.
Le verbe de Dieu signifie la parole de Dieu. La
parole est dictée par l’Esprit. Jésus possède la plénitude
du Saint-Esprit.
Le Père, le Fils, le Saint-Esprit forment une unité.
Ils sont indivisibles. Jésus est Dieu fait homme. Il est
aussi le Saint-Esprit fait homme.
Le Paraclet dont nous parle Saint-Jean n’est que
l’interprète de la pensée, de la parole du Père et
du
Fils. Il sera envoyé par le Père pour servir le retour
glorieux du Fils sur terre.
Ainsi Jésus dit (Jean 16,13-15) : « Lorsque viendra
l’Esprit de Vérité, il vous fera accéder à la vérité tout
entière, car il ne parlera pas de son propre chef, mais il
dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui
doit venir. Il me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi
et il vous le communiquera. Tout ce que possède mon Père
est à moi ; c’est pourquoi je vous ai dit qu’il vous communiquera
ce qu’il reçoit de moi. »
Souvenons-nous des paroles de Jésus à ses disciples
(Mat 10,20) : « Ne vous inquiétez pas de savoir comment
parler ou que dire (…) ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. »
Ce qui justifie les paroles du Christ s’adressant à
ses disciples (Jean 14,17-21) : « Vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous et il est en vous. Je ne
vous laisserai pas orphelins, je viens à vous. Encore un
peu et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez
vivant et vous vivrez vous aussi. En ce jour là, vous
connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi
et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui
les observe, celui-là m’aime : or celui qui m’aime sera
aimé de mon Père et à mon tour, moi je l’aimerai et je me
manifesterai à lui. »
(Jean 14,22-24) Jude, non pas Judas l’Iscariote, lui
dit : « Seigneur, comment se fait-il que
tu aies à te manifester
à nous et non pas au monde ? » Jésus lui répondit :
« Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon
Père l’aimera. Nous viendrons à lui et nous établirons
chez lui notre demeure. Celui qui ne m’aime pas, n’observe
pas mes paroles. Or cette parole que vous entendez,
elle n’est pas de moi mais du Père qui m’a envoyé. »
(Jean 14,25. 26) « Je vous ai dit ces choses tandis que je
demeurai auprès de vous. Le Paraclet, l’Esprit Saint que le
Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et
vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit. »
(Jean 14,27-31) « Je vous laisse la paix, je vous
donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que
je vous la donne. Que votre coeur cesse de se troubler et de
craindre! Vous l’avez entendu, je vous ai dit : je m’en vais
et je viens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez
de ce que je vais au Père, car le Père est plus grand que
moi. Je vous ai parlé dès maintenant, avant l’événement,
afin que, lorsqu’il arrivera, vous croyiez. Désormais, je ne
m’entretiendrai plus guère avec vous, car le prince de ce
monde vient. Certes il n’a en moi aucune prise ; mais il
vient afin que le monde sache que j’aime mon Père et que
j’agis conformément à ce que le Père m’a prescrit. Levezvous,
partons d’ici ! »
Jésus nous dit de façon très claire qu’il faut suivre
ses commandements afin de prouver notre amour
pour lui.
A cette
condition le Père nous aimera et nous réunira
à lui par son Fils.
Jésus annonce prophétiquement sa mort, son
départ vers le Père. Il dit cependant, je m’en vais et je
viens à vous.
Il nous indique ici que pour venir en chacun de
nous, il doit assumer le calvaire de sa croix et mourir
pour nos péchés. Les apôtres ne comprirent pas ce
que leur disait Jésus en parlant de son départ et de
son retour sur terre.
« Le prince de ce monde vient » signifie que les
heures de ténèbres, les heures du diable sont commencées.
Jésus va entrer dans sa douloureuse passion.
Jésus montre à ses disciples qu’il est complètement
dépendant du Père qui à son tour lui a donné
tout pouvoir. Jésus homme se cache des soldats pour
échapper à la mort. Il obéit complètement au Père
qui a choisi la Pâque pour que s’accomplisse le martyr
et le triomphe de la croix du Christ.
Jésus s’adresse à ses intimes fils du monde de la
lumière qui seuls ont reçu suffisamment de clarté
pour croire et traduire la Parole du Christ.

CHAPITRE 15

JÉSUS, LA VRAIE VIGNE
(Jean 15,1-8) « Je suis la vraie vigne et mon Père est
le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de
fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il
l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore. Déjà
vous êtes émondés par la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi comme je demeure en vous ! De même
que le sarment, s’il ne demeure sur la
vigne, ne peut de
lui-même porter du fruit, ainsi vous non plus si vous ne
demeurez en moi. Je suis la vigne, vous êtes les sarments
: celui qui demeure en moi et en qui je demeure,
celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de
moi, vous ne pouvez rien faire.Si quelqu’un ne demeure
pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, il se
dessèche, puis on les ramasse, on les jette au feu et ils
brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles
demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez
et cela arrivera. Ce qui glorifie mon Père, c’est que
vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez
pour moi des disciples. »
Dans ce passage du texte, Jésus nous signifie que
sans lui, sans être en communion par lui avec le Père,
l’homme ne peut rien faire, rien obtenir de Dieu.
Ceci est un avertissement donné à ceux qui cherchent
le Père en dehors de Jésus-Christ qui est la
seule source de miséricorde et de vie éternelle. La
parole de Jésus est, pour le croyant, la seule qui
conduit à connaître Dieu et à suivre le chemin qui
conduit vers lui.
Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Ceci est
une image allégorique qui décrit Jésus portant sur lui
tous les hommes de bonne volonté.
Jésus adore Dieu le Père. Il nous aime et nous a
aimés jusqu’à la dernière extrémité.
(Jean 15,9) « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je
vous ai aimés ».
L’amour de Jésus pour le Père se traduit par
son
amour pour nous qui sommes ses créatures.Grâce à notre communion avec le Christ nous nedevons éprouver aucune crainte face à la mort. La gloire du Père, qui se manifeste parfaitement en Jésus, est également manifestée par les croyants qui produisent des bons fruits en vertu de leur attachement à Jésus et à sa parole.
(Jean 15,10-17) Jésus dit : «Si vos observez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour, comme
en observant les commandements de mon Père, je
demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que
votre joie soit parfaite. Voici mon comman-dement :
aimez-vous les une les autres comme je vous ai aimés.
Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de
sa vie pour ceux qu’il aime. Vous êtes mes amis si vous
faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus
serviteurs, car le serviteur reste dans l’ignorance de ce que
fait son maître ; je vous appelle amis, parce que tout ce
que j’ai entendu auprès de mon Père, je vous l’ai fait
connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi
qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que
vous portiez du fruit et que votre fruit demeure, si bien
que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il
vous l’accordera. Ce que je vous commande, c’est de vous
aimez les uns les autres. »
Ici Jésus déclare à ses disciples qu’il les a lui-même
choisis et investis pour la mission qui leur confie.
Ils
ne doivent en rien se glorifier de son choix.
Comme le peuple d’Israël ne doit pas se glorifier du
choix de Dieu. Jésus par sa douloureuse passion, sa
vie de martyr et sa mort sur la croix fut l’expression
de son amour absolu pour Dieu le Père et pour nous
ses frères. Il demande à ses disciples de suivre son
exemple.
Jésus considère ses disciples comme ses amis
intimes. Il leur révèle en plénitude toutes les intentions,
tous les désirs du Père. Il leur révèle l’amour
infini de Dieu le Père pour nous ses créatures.
Il fait de ses disciples des distributeurs d’amour.
L’élection du Père, c’est à dire le choix des disciples,
est conçue et exprimée par la vocation de
l’amour et de la foi que le Père a trouvé chez les disciples
en leur laissant le choix du libre arbitre.

LA HAINE DU MONDE
(Jean 15,18-27) « Si le monde vous hait, sachez qu’il
m’a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde
aimerait ce qui lui appartiendrait ; mais vous n’êtes pas
du monde : c’est moi qui vous ai mis à part du monde et
voilà pourquoi le monde vous hait. Souvenez-vous de la
parole que je vous ai dite : « Le serviteur n’est pas plus
grand que son maître » ; s’ils m’ont persécuté, ils vous
persécuteront vous aussi ; s’ils ont observé ma parole, ils
observeront aussi la vôtre. Tout cela, ils vous le feront à
cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui
qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu, si je ne
leur avais
pas adressé la parole, ils n’auraient pas de péché : mais à
présent, leur péché est sans excuse. Celui qui me hait, hait
aussi mon Père. Si je n’avais pas fait au milieu d’eux ces
oeuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de
péché : mais à présent qu’ils les ont vues, ils continuent à
nous haïr et moi et mon Père ; mais c’est pour que s’accomplisse
la parole qui est écrite dans leur Loi : ils m’ont
haï sans raison.
Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d’auprès
du Père, - l’Esprit de vérité qui procède du père - il
rendra lui-même témoignage de moi ; et à votre tour, vous
me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi
depuis le commencement. »
Ici Jésus explique à ses disciples que le monde va
les haïr comme il l’a haï lui-même.
Les disciples comme Jésus ne sont pas de ce
monde. C’est pourquoi le monde va les rejeter, les
persécuter, les tourner en dérision.
C’est le même schéma qui se reproduit pour les
chrétiens depuis la venue du Christ jusqu’à nos jours.
Cette haine du monde vis à vis des disciples de
Jésus se poursuivra jusqu’au retour glorieux du Christ
sur la terre. Le monde hait Jésus parce qu’il témoigne
contre lui.
Il s’agit ici de la lutte de deux mondes. Le monde
de la lumière, c’est à dire le monde de Dieu et celui
du démon qui est le monde des ténèbres, du péché
qui entraîne à la mort éternelle.
Désormais les disciples engagés dans le
même
combat que le Christ et qui font parti de son troupeau
subiront le même sort que lui.
Les disciples doivent se préparer à faire face aux
persécutions des adeptes du démon et à rencontrer,
de la part du monde, la même hostilité que leur maître.
Le monde doit triompher du mal. Nous sommes
tous appelés à participer activement à l’évangélisation
du monde.
(Jean 16,1-4) Jésus dit : « Je vous ai dit tout cela afin
que vous ne succombiez pas à l’épreuve. On vous exclura
des synagogues. Bien plus, l’heure vient où celui qui vous
fera périr croira présenter un sacrifice à Dieu. Ils agiront
ainsi pour n’avoir connu ni le Père, ni moi. Mais je vous
ai dit cela afin que l’heure venue, vous vous rappeliez que
je vous l’avais dit. »
En conclusion, à travers ce texte Jésus annonce
prophétiquement à ses disciples les persécutions
qu’ils vont subir. Ils seront chassés des synagogues.
Ils seront traités de blasphémateurs et souvent mis à
mort.

CHAPITRE 16

L’OEUVRE DE L’ESPRIT
(Jean 16,4-15) « Je ne vous l’ai pas dit dès le début
car j’étais avec vous. Mais maintenant je vais à Celui qui
m’a envoyé et aucun d’entre vous ne me pose la question :
« Où vas-tu ? ». Mais parce que je vous ai dit cela, l’affliction
a rempli votre coeur. Cependant je vous ai dit la
vérité : c’est votre avantage que je m’en aille ; en effet, si je
ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; si, au
contraire,
je pars, je vous l’enverrai. Et lui, par sa venue, il
confondra le monde en matière de péché, de justice et de
jugement ; en matière de péché : ils ne croient pas en moi ;
en matière de justice : je vais au Père et vous ne me verrez
plus ; en matière de jugement : le prince de ce monde a été
jugé. J’ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne
pouvez les porter maintenant ; lorsque viendra l’Esprit de
vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière, car il ne
parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra
et il vous communiquera tout ce qui doit venir. Il me
glorifiera car il recevra de ce qui est à moi et il vous le
communiquera. Tout ce que possède mon Père est à moi ;
c’est pourquoi j’ai dit qu’il vous communiquera ce qu’il
reçoit de moi. »
La mort de Jésus va provoquer une très grande
affliction parmi les disciples. Ils vont se sentir abandonnés.
Ils seront déstabilisés.
Les adeptes du monde des ténèbres, ceux qui
s’étaient réunis contre lui, croiront connaître la victoire.
C’est pourtant après la suite de ces sinistres événements
que les disciples, après la résurrection,
connaîtront la joie et le triomphe de Jésus-Christ.
Malgré les avertissements de Jésus, les disciples
n’auront pas la foi suffisante pour résister totalement
à l’épreuve de la Passion et de la mort de leur maître.
Le Père cependant, malgré les apparences, continue à
veiller sur son Fils et sur son
troupeau.
Jusqu’au jour de la résurrection les disciples n’ont
pas été initiés à prier au nom du Christ. C’est grâce
au passage de Jésus dans la gloire, après le martyr et le
triomphe de sa croix, que Jésus pourra pleinement
accomplir, selon la volonté du Père, son rôle de
rédempteur et de médiateur.
Le Christ n’est pas un intermédiaire du Saint-
Esprit. Il est Dieu fait homme. Jésus dit (Jean 14,16):
« Moi je prierai le Père. Il vous donnera un autre Paraclet
qui restera avec vous pour toujours. »
Après sa résurrection, il réalisera sa promesse en
nous faisant parvenir l’éclaircissement de sa parole et
de sa mission par le Paraclet qui ne sera que l’intermédiaire
du Christ et apportera la lumière complète
sur l’Evangile qui traduit la Parole, la volonté de
Dieu.
L’Esprit-Saint poursuit l’oeuvre de Jésus-Christ
dans l’Eglise et par l’Eglise, dans le monde.
La lumière du Saint-Esprit donnée par le Christ et
en son nom révélera, à la fin des temps, la pleine
connaissance de la parole du verbe incarné Jésus,
Dieu fait homme, un seul Dieu en trois personnes.

DE L’AFFLICTION À LA JOIE
(Jean 16,16) « Encore un peu et vous ne m’aurez plus
sous les yeux, et puis encore un peu et vous me verrez. »
Ici notre Seigneur annonce dans un premier
temps à ses disciples sa mort prochaine.
Il ne sera plus visible à leurs yeux jusqu’à sa résurrection
où il sera de nouveau visible pour ses
intimes
jusqu’au jour de son ascension vers le Père.
(Jean 16,17.18) Certains de ses disciples se dirent
alors entre eux : « Qu’a-t-il voulu nous dire : « Encore
un peu et vous ne m’aurez plus sous les yeux, et puis
encore un peu et vous me verrez ? » ; ou encore : « Je vais
au Père ? Que signifie donc ce « un peu », disaient-ils,
nous ne comprenons pas ce qu’il veut dire ! »
(Jean 16,19) Sachant qu’ils désiraient l’interroger,
Jésus leur dit: « Vous cherchez entre vous le sens de ma
parole : Encore un peu et vous ne m’aurez plus sous les
yeux, et puis encore un peu et vous me verrez. »
L’explication de Jésus n’est pas comprise par ses
disciples. Ils s’en souviendront plus tard, après sa
mort et sa résurrection. Le Saint-Esprit leur donnera
alors la lumière complète par les mérites de Jésus-
Christ, fruits du martyr et du triomphe de sa Sainte
Croix.
Après la mort et la résurrection de Jésus, les disciples
entrent vraiment dans l’intimité du Christ. Ils
vont participer pleinement à sa mission.
Jésus venu de Dieu, avec lequel il forme une unité,
établit une communication entre le Père et ses créatures.
Jésus, retournant vers Dieu dans son royaume, restaure,
entre le Père et ses créatures, le lien que le
péché originel avait détruit. Il dresse le « pont de la
miséricorde » et nous obtient, par le martyr et le
triomphe de sa croix, notre rédemption et le retour
du Saint-Esprit vers nous.
Les
hommes sont libérés, par le martyr et le sang
du Christ, de l’emprise du diable qui leur enlevait la
lumière de la vérité pour les conduire aux ténèbres.
Ils vont enfin avoir la clarté. La lumière sur l’identité
du Christ et le but de sa venue sur terre vont enfin
leur être révélés.
(Jean 16,20-22) Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous
le dis, vous allez gémir et vous lamenter tandis que le
monde se réjouira ; vous serez affligés mais votre affliction
tournera en joie. Lorsque la femme enfante, elle est dans
l’affliction puisque son heure est venue ; mais lorsqu’elle a
donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de son accablement,
elle est toute à la joie d’avoir mis un homme au
monde. C’est ainsi que vous êtes maintenant dans l’affliction,
mais je vous verrai à nouveau, votre coeur alors se
réjouira et cette joie, nul ne vous la ravira. Ainsi, en ce jour
là, vous ne m’interrogerez plus sur rien.»
La comparaison avec la femme enceinte est souvent
appliquée dans les Saintes Ecritures. L’apocalypse
utilise l’image d’une femme enceinte donnant
naissance à l’enfant de Dieu, au messie.
L’heure de la glorification de Jésus est arrivée. Et
par le martyr et le triomphe de sa croix arrive le
temps du Saint-Esprit qui nous est donné par le Père
grâce au Fils.
(Jean 16,23.24) Jésus dit : « En vérité, en vérité, je
vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père
en mon nom, il vous le
donnera. Jusqu’ici vous n’avez
rien demandé en mon nom : demandez et vous recevrez,
pour que votre joie soit parfaite. »
Ici Jésus annonce à ses intimes que par leur foi
retrouvée grâce à la lumière du Saint-Esprit et par leur
amour pour lui, ils vont participer directement à sa
communion avec le Père.

LA VICTOIRE SUR LE MONDE
(Jean 16,25-28) « Je vous ai dit tout cela de façon énigmatique,
mais l’heure vient où je ne vous parlerai plus de
cette manière, mais où je vous annoncerai ouvertement ce
qui concerne le Père. Ce jour-là, vous demanderez en mon
nom et cependant je ne vous dis pas que je prierai le Père
pour vous, car le Père lui-même vous aime parce que vous
m’avez aimé et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu :
je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; tandis
qu’à présent je quitte le monde et je vais au Père. »
Jésus signifie bien aux disciples que désormais
grâce à lui, ils sont entrés directement dans l’intimité
du Père. Tout ce que les disciples de Jésus demanderont
au Père par l’intermédiaire du Fils leur sera
accordé. Ceux qui aiment le Fils et croient en son
identité et suivent sa parole seront aimés de Dieu.
(Jean 16,29.30) Ses disciples lui dirent : « Voici que
maintenant tu parles ouvertement et que tu abandonnes
ton langage énigmatique ; maintenant nous savons que
toi, tu sais toutes choses et que tu n’as nul besoin que
quelqu’un t’interroge. C’est
pourquoi nous croyons que tu
es sorti de Dieu. »
(Jean 16,31.32) Jésus leur répondit : « Croyez-vous, à
présent ? Voici que l’heure vient, et maintenant elle est là,
où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous
me laisserez seul : mais je ne suis pas seul, le Père est avec
moi. »
Jésus annonce de façon prophétique à ses disciples
que leur foi n’étant pas suffisante, ils vont être déstabilisés
par sa mort et qu’ils vont se disperser. C’est
l’heure où l’esprit des ténèbres va les conduire à
l’abandon de leur maître.
Jésus cependant leur dit qu’il ne sera jamais seul
car le Père, même aux plus durs moments, sera toujours
avec lui. Le Père, le Fils et le Saint-esprit sont
indissociables. Le Père se trouve présent où est le Fils.
Le Saint-Esprit se trouve présent où se trouve le Père
et le Fils. Ici on peut clairement dire que Jésus est l’incarnation
du Père, Dieu fait homme, et qu’il est aussi
l’incarnation du Saint-Esprit puisque les trois personnes
n’en font qu’une. Jésus est le Verbe Incarné.
La parole vient de l’Esprit. Jésus est Dieu fait homme.
Il est le Saint-Esprit, la parole de Dieu fait homme.
(Jean 16,33) Jésus dit : « Je vous ai dit cela pour qu’en
moi vous ayez la paix. En ce monde vous êtes dans la
détresse, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ! »
Jésus sait que ses disciples vont devoir subir de
grandes épreuves. Le monde actuel est dirigé par les
forces
obscures. Cependant il les rassure car il a, par
sa croix, vaincu le monde.

CHAPITRE 17

LA PRIÈRE DE JÉSUS
(Jean 17,1-5) Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les
yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue, glorifie ton
Fils, afin que ton Fils te glorifie et que, selon le pouvoir
sur toute chair que tu lui as donnée, il donne la vie éternelle
à tous ceux que tu lui as donnés. Or la vie éternelle,
c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui
que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t’ai glorifié sur la terre,
j’ai achevé l’oeuvre que tu m’as donné à faire. Et, maintenant,
Père, glorifie-moi auprès de toi de cette gloire que
j’avais auprès de toi avant que le monde fût. »
Jésus dit de nouveau à ses disciples qu’il est le seul
chemin qui conduit à la vie éternelle auprès du Père.
Il suffit de croire en Dieu et en Jésus-Christ et de
suivre sa parole qui est celle du verbe de Dieu pour
obtenir la vie éternelle.
Jésus demande à Dieu de le glorifier de la même
gloire qu’il a reçu de Dieu avant la création du
monde.
(Jean 17,6-10) Jésus dit : « J’ai manifesté ton nom
aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner.
Ils étaient à toi, tu me les as donnés et ils ont observé ta
parole. Ils savent maintenant que tout ce que tu m’as
donné vient de toi, que les paroles que je leur ai données
sont celles que tu m’as données. Ils les ont reçues, ils ont
véritablement connu que
je suis sorti de toi, et ils ont cru
que tu m’as envoyé. Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le
monde, mais pour ceux que tu m’as donnés :ils sont à toi
et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à
toi et à moi, et j’ai été glorifié en eux. »
(Jean 17,11-19) « Désormais, je ne suis plus dans le
monde ; eux restent dans le monde tandis que moi, je vais
à toi. Père saint, garde les en ton nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un comme nous sommes un. Lorsque
j’étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m’as
donné. Je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu,
sinon le fils de perdition, en sorte que l’Ecriture soit
accomplie. Maintenant je vais à toi et je dis ces paroles
dans le monde pour qu’ils aient en eux ma joie dans sa
plénitude. Je leur ai donné la parole et le monde les a
haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme je ne suis
pas du monde. Je ne te demande pas de les ôter du monde,
mais de les garder du Mauvais. Ils ne sont pas du monde
comme je ne suis pas du monde. Consacre les par la
vérité. Ta parole est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le
monde, je les envoie dans le monde. Et pour eux, je me
consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés
par la vérité. »
Jésus ici prie le Père de protéger ses disciples
durant sa passion. Il sait que les disciples vont être
ébranlés dans leur foi et qu’ils vont être dispersés. Il
demande pour eux la
protection du Père qui les a
choisis selon sa volonté.
(Jean 17,20-26) Jésus dit : « Je ne prie pas seulement
pour eux, je prie aussi pour ceux qui, grâce à leur parole
croiront en moi : que tous soient un comme toi, Père, tu es
en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux
aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ; et moi,
je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils
soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi
en moi, pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et
qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as
envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père,
je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient
eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent la gloire que tu
m’as donnée, car tu m’as aimé dès avant la fondation du
monde. Père juste, tandis que le monde ne t’a pas connu,
je t’ai connu et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je
leur ai fait connaître ton nom et je leur ferai connaître
encore, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et
moi en eux. »
Ce chapitre résume l’amour du Christ pour son
Dieu selon la volonté duquel il va subir le martyr et le
triomphe de la croix. Jésus est le pont de la réconciliation,
le passage du grand pardon accordé par le
Père Eternel à ses enfants. Il résume également
l’amour de Jésus pour ses disciples, qu’il confie à la
miséricorde et à l’amour du Père. Jésus demande
une
protection toute particulière pour les disciples qui
sont dans son intimité.
Nous assistons ici à la constitution du testament
de Jésus à la gloire du Père et au salut des âmes.
Jésus nous apparaît non plus comme le fils de
l’homme mais comme le fils de Dieu. Il converse avec
Dieu le Père dans toute sa glorieuse majesté, sa dignité
de Fils de Dieu. Il prie Dieu pour ses frères. Il sait que
Dieu l’exauce toujours.
Jésus associe à sa mission tous ses disciples. Il
s’adresse également à tous ceux qui vont suivre et qui
auront la grâce de la foi, à tout le peuple des Chrétiens.
Les disciples qui sont choisis par Dieu vont partager
la condition de Jésus-Christ. Ils partageront avec leur
maître son humiliation, son abaissement devant les
hommes du monde des ténèbres. Ils seront avec le
Christ exaltés par Dieu dans la gloire céleste après le
terme de leur vie terrestre.
En accueillant dans la foi et l’amour la Parole de
Jésus, les disciples ont été mis à part des autres
hommes par Dieu le Père. La consécration des disciples
deviendra possible qu’après la mort et la résurrection
du Christ. Jésus, l’agneau de Dieu sauveur du monde,
s’offre comme victime immolée en faveur de ceux que
Dieu lui a donnés.
Jésus crée, par le martyr et le triomphe de sa croix,
l’unité des croyants avec le Père Eternel et lui Jésus, Fils
de Dieu sauveur du monde. Cette unité réalisée par les
mérites du Christ selon
la volonté du Père existe déjà.
Elle est également la promesse eschatologique sur la
communauté des croyants. Après la révélation faite par
Dieu à Moïse sur le Mont Sinaï, la gloire de Dieu se
manifestait sur le tabernacle au milieu du peuple d’Israël.
Pendant sa vie terrestre, Jésus a été l’expression
vivante de la gloire de Dieu manifestée aux hommes.
Actuellement, la gloire de Dieu habite dans l’Eglise
parmi les croyants. L’Eglise est le royaume de Dieu sur
terre.

CHAPITRE 18

L’ARRESTATION DE JÉSUS
(Jean 18,1-12) Ayant ainsi parlé, Jésus s’en alla, avec
ses disciples, au-delà du torrent du Cédron.- La vallée
creusée par le torrent du Cédron sépare Jérusalem du
Mont des Oliviers.- Il y avait là un jardin où il entra
avec ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait
l’endroit car Jésus s’y était maintes fois réuni avec ses disciples.
Il prit la tête de la cohorte et des gardes fournis par
les grands prêtres et les Pharisiens, il gagna le jardin avec
torches, lampes et armes. Jésus, sachant tout ce qui allait
lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen ! » Il leur dit :
« C’est moi. » Or, parmi eux, se tenait Judas qui le livrait.
Dés que Jésus leur eut dit : « c’est moi », ils eurent un
mouvement de recul et tombèrent. A nouveau, Jésus leur
demanda : « Qui cherchez-vous ? » Ils répondirent :
« Jésus le Nazaréen. » Jésus
leur répondit : « Je vous l’ai
dit, c’est moi. Si c’est donc moi que vous cherchez, laissez
aller ceux-ci. » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole
que Jésus avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu
m’as donné. » Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive,
dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre, auquel il
trancha l’oreille droite ; le nom de ce serviteur était Malchus.
Mais Jésus dit à Pierre : « Remets ton glaive au fourreau
! La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirais-je
pas ? » La cohorte avec son commandant et les gardes des
Juifs saisirent donc Jésus et ils le ligotèrent.
Jean a placé côte à côte les deux autorités qui sont
venues arrêter Jésus. D’un côté, les Juifs religieux, les
Pharisiens et les prêtres qui sont, par jalousie, farouchement
opposés à Jésus et qui veulent sa mort. De
l’autre côté, la cohorte des soldats romains. Jean voulait
nous indiquer que les puissances religieuses et les
puissances politiques s’étaient réunies pour arrêter
Jésus de Nazareth.
Judas, le traître, était en tête de cette armée. Il
représentait la puissance des ténèbres. Le serviteur du
démon qui allait livrer Jésus.
Jésus dans ce texte nous apparaît comme Dieu
dans toute sa gloire et sa noblesse. Il est manifestement
le maître des événements qui vont suivre. Les
soldats vont l’arrêter parce qu’il le veut bien. Tout
ceci est l’accomplissement des Saintes Ecritures,
selon la
volonté du Père et du Fils.
Par trois fois la formule retentit : « C’est moi ».
Jésus leur dit ainsi : « C’est moi votre Dieu, le Dieu d’Israël
».
Jésus par ses paroles mit ses serviteurs à l’abri de ce
qui pourraient leur arriver de fâcheux.
Nous remarquons que Jésus, loin d’être troublé,
prend l’initiative de dialoguer avec les soldats afin de
préserver ses disciples.
Les soldats devant Jésus qui est leur Dieu trébuchent
et tombent à terre. Cette scène nous conforte
bien dans notre foi. Jésus est le maître absolu des événements.
On va l’arrêter parce qu’il le veut. Il va
souffrir et mourir pour nous sauver selon la volonté
du Père et la sienne, librement...
Simon-Pierre qui portait un glaive dégaina et
frappa le serviteur du grand prêtre. Jésus désapprouve
l’attitude de Simon-Pierre qui va à l’encontre de sa
volonté. Il veut de son plein gré boire la coupe de
malheurs et de mort que le Père lui demande de
consommer pour sauver nos âmes.
Le martyr et la mort du Christ étaient indispensables
et c’était le seul moyen pour nous délivrer du
péché originel.
Seul l’absolu Jésus-Christ, Dieu fait homme, avait
le pouvoir de calmer le courroux de l’absolu Dieu le
Père.

AU PALAIS DU GRAND PRÊTRE HANNE
(Jean 18,13-15) Ils le conduisirent tout d’abord chez
Hanne. Celui-ci était le beau-père de Caïphe, qui était le
grand prêtre cette année là ; c’est ce même Caïphe qui
avait suggéré aux
Juifs : il est avantageux qu’un seul
homme meure pour le peuple.
(Jean 18,16-18) Simon-Pierre et un autre disciple
avaient suivi Jésus. Comme ce disciple était connu du
grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand
prêtre. Pierre se tenait à l’extérieur, prés de la porte ; l’autre
disciple, celui qui était connu du grand prêtre, sortit,
s’adressa à la femme qui gardait la porte et fit entrer
Pierre. La servante qui gardait la porte lui dit : « N’es-tu
pas, toi aussi un des disciples de cet homme ? » Pierre
répondit : « Je n’en suis pas ! » Les serviteurs et les gardes
avaient fait un feu de braise car il faisait froid et ils se
chauffaient ; Pierre se tenait avec eux et se chauffait
aussi.
(Jean 18,19-24) Le grand prêtre se mit à interroger
Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui
répondit : « J’ai parlé ouvertement au monde, j’ai toujours
enseigné dans les synagogues et dans les temples, où tous
les Juifs se rassemblent et je n’ai rien dit en secret. Pourquoi
est-ce moi que tu interroges ? Ce que j’ai dit,
demande-le à ceux qui m’ont écouté. Ils savent bien ce
que j’ai dit. » A ces mots, un des gardes qui se trouvait là
gifla Jésus en disant : « C’est ainsi que tu réponds au
grand prêtre ? » Jésus lui répondit : « Si j’ai mal parlé,
montre en quoi ; si j’ai bien parlé, pourquoi me frappestu
? » Là-dessus, Hanne envoya Jésus ligoté, à Caïphe, le
grand prêtre.
(Jean
18,25-27) Cependant Simon-Pierre était là qui
se chauffait. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de
ses disciples ? » Pierre nia en disant : « Je n’en suis pas ! »
Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui auquel
Pierre avait tranché l’oreille, lui dit : « Ne t’ai-je pas vu
dans le jardin avec lui ? » A nouveau Pierre le nia et au
même moment un coq chanta.
Jésus apparaît dans ce texte comme le Verbe
incarné qui parle afin d’être compris par tous. La
parole de Jésus paraît outrageuse, quoique sincère et
juste, à un serviteur qui le gifle.
Jésus reste silencieux devant les affronts, les brimades
qui sont relatés par les autres évangélistes. Il se
comporte différemment dans l’Evangile de Saint-
Jean. Ici Jésus demande des explications, des raisons
qui justifient les insultes qu’on lui fait subir et la gifle
du serviteur.
Jésus présenté les mains liées comme un dangereux
malfaiteur donne l’apparence de quelqu’un
réduit à l’impuissance. Ceci n’est qu’apparence. A
tout moment Jésus qui est Dieu aurait pu se libérer et
mettre à ses genoux tous ses ennemis. Il ne le fait pas
parce qu’il ne le veut pas. Il s’est rendu lui-même prisonnier
pour nous sauver.
Jean décrit brièvement le reniement de Pierre. Le
chant du coq qui accomplit la prédiction de Jésus à
Simon-Pierre. Jésus avait dit à Pierre (Jean 13,38):
« Le coq ne chantera pas avant que tu ne m’ais renié trois
fois.
»

JÉSUS DEVANT PILATE
(Jean 18,28-32) Cependant on avait emmené Jésus de
chez Caïphe à la résidence du gouverneur. C’était le point
du jour. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans la
résidence pour ne pas se souiller et pouvoir manger la
Pâque. Pilate vint donc les trouver à l’extérieur et dit :
« Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils
répondirent : « Si cet individu n’avait pas fait le mal, te
l’aurions-nous livré ? » Pilate leur dit alors : « Prenez-le et
jugez-le vous-mêmes suivant votre loi. » Les Juifs lui
dirent : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à
mort ! » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole par
laquelle Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir.
Les juifs n’entrent pas dans le prétoire qui était le
lieu de résidence du gouverneur romain. Les lieux
habités par des païens étaient considérés comme
impurs, essentiellement au moment où les Juifs célébraient
la Pâque.
C’est pour cette raison que les scènes qui se déroulent
entre Pilate et les Juifs sont en alternance des
scènes à l’extérieur et à l’intérieur.
Certains membres du Sanhédrin, fort heureusement
pas la totalité, manifestent leur hostilité et leur
haine vis à vis de Jésus-Christ. Ils redoutent son
influence. Ils ont peur que le pouvoir, qu’ils ont établi
sur le peuple d’Israël, leur échappe.
Seule la grâce de la foi pourrait les amener à comprendre
que Jésus de
Nazareth est leur Dieu fait
homme. Jésus aime profondément les Juifs, son peuple
élu choisi entre toutes les Nations. Il a du horriblement
souffrir de cette méconnaissance.
Les Juifs veulent sa mort. Ils n’avaient la possibilité
d’appliquer que des sentences mineures. Pour
toutes les autres sentences, ils s’en remettaient au
pouvoir romain.
Jésus avant même le simulacre de procès qu’on lui
avait imposé était déjà condamné à mort.
Jésus est Dieu, maître absolu des événements.
Jean établit un parallèle entre la dignité de Jésus,
sa noble attitude et le pouvoir humain terrestre
représenté par les Romains et les Juifs qui obéissent
aveuglément à la force des ténèbres.
Jean affirme la conformité du destin de Jésus avec
les Saintes Ecritures et les prédications de Jésus
annonçant de quelle mort il devait mourir.
(Jean 18,33-38) Pilate rentra donc dans la résidence.
Il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus
lui répondit : « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te
l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui répondit : « Est-ce que je
suis Juif, moi ? Ta propre nation, les grands prêtres t’ont
livré à moi ! Qu’as-tu fait ? » Jésus répondit : « Ma
royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce
monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne sois
pas livré aux Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est
pas d’ici. » Pilate lui dit alors : « Tu es donc roi ? » Jésus
lui répondit
: « C’est toi qui dit que je suis roi. Je suis né et
je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la
vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Pilate
lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »
Jésus ne s’était pas attribué lui-même le titre de
roi. On le lui attribue. Ce titre de roi semble résumer
le chef d’accusation des Juifs.
Les Juifs veulent que Pilate interprète ce titre de
royauté du Christ au sens politique. Ils veulent faire
croire à Pilate que Jésus est un agitateur et qu’il rassemblerait
le peuple de ses partisans dans le but de
s’emparer du pouvoir des Juifs religieux qui soutient
les Romains. Ils veulent faire croire à Pilate que Jésus
est un ennemi de Rome.
Pilate accepte les fausses informations que lui
donnent les Juifs au sujet de Jésus. Il se place ainsi
dans une situation de laquelle il sera prisonnier. Il ne
pourra plus agir qu’en fonction de la volonté des prêtres
juifs. Il pressent que les accusations portées
contre Jésus sont fausses.
Il a peur en agissant autrement de se faire des
ennemis parmi les autorités religieuses juives. Il
redoute de ternir son image de grand procurateur
romain. Il va volontairement, malgré quelques réticences,
faire condamner un innocent.
Ici je demande aux lecteurs d’être très attentifs et
impartiaux.
L’esprit des ténèbres, l’esprit du diable qui s’oppose
au Saint-Esprit, à l’Esprit de l’Eternel Notre
Dieu, occulte et
déforme la vérité en ce qui concerne
la véritable participation et la responsabilité des Juifs
dans le procès abject et la condamnation de notre
Dieu bien-aimé.
Je m’explique.
Chacun de nous a connaissance que si Abraham le
plus grand patriarche biblique ( XIXème siècle av.
JC), chef suprême de tous les croyants juifs, chrétiens
et musulmans, ne nous avait pas transmis la connaissance
véritable du Dieu unique, nous serions encore
polythéistes.
Sans Abraham, ancêtre des peuples juifs et arabes,
le Christ n’aurait pu s’incarner pour nous sauver.
Jésus, Dieu fait homme, est le fruit de la miséricorde
du Dieu unique.
Ce point essentiel étant établi, Jésus, nous le
savons tous, est notre rédempteur. Pour nous sauver
de l’emprise du diable, il devait subir le martyr et le
triomphe de sa Sainte-Croix.
Qui a conduit le Christ au supplice de sa croix ?
Vous, moi et tous les autres sommes responsables
de la mort du Christ à cause du péché originel. N’allons
pas chercher des coupables là, où il n’y en a pas.
Les Juifs pas plus que les Romains ne sont responsables
de la mort du Christ.
Imaginez, chers frères, que demain après la mort
de notre saint Pape Benoit XVI, lui succède un pape
anti-christ, qui déclare que toutes les religions se
valent. Un pape qui occulte la nécessité absolue de la
rédemption par le Christ Dieu fait homme. Un pape
qui fasse de Jésus-Christ un prophète !
Serions-nous
responsables de cet état de fait ?
Non, pas plus que nos frères juifs étaient responsables
de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.
Cette décision n’appartient qu’au Sanhédrin.
Non ! Non ! Les Juifs ne sont pas responsables de
la mort du Christ.
C’est pourquoi Jésus a dit sur sa croix avant de
rendre son esprit à Dieu : « Père, pardonne leur, ils ne
savent pas ce qu’ils font ! »
En accusant nos frères juifs de déicide, nous devenons
rebelles à la volonté de Dieu. Le peuple élu par
Dieu, le peuple d’Israël, sera, à la fin des temps, composé
de Juifs, de Chrétiens et de Musulmans qui
auront reçu de Dieu la véritable grâce de la foi dans le
Christ, Dieu fait homme sauveur, rédempteur et
médiateur des hommes.
Soyons reconnaissants envers ceux qui nous ont
donné Abraham, le Père des croyants. Notre devoir
de Chrétiens est d’agir selon la volonté de Dieu avec
amour et reconnaissance.
Nous devons aimer les Juifs et les Musulmans, leur
faire connaître le Christ, source de salut universel.
Voilà la réponse à la question de Pilate. La vérité c’est
reconnaître Jésus-Christ, Dieu fait homme, le Verbe
de Dieu incarné et de suivre sa parole transmise par
l’Evangile afin d’obtenir par lui, la miséricorde de
Dieu et la vie éternelle auprès du Père.
Continuons le texte de Saint-Jean.
(Jean 18,38-40) Sur ce mot, il alla (Pilate) de nouveau
trouver les Juifs au-dehors et leur dit : « Pour
ma
part, je ne trouve contre lui aucun chef d’accusation. Mais
comme il est d’usage chez vous que je vous relâche
quelqu’un au moment de la Pâque, voulez-vous donc que
je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors ils se mirent à
crier : « Pas celui-là, mais Barabbas ! » ; or ce Barabbas
était un brigand.

CHAPITRE 19

CONDAMNATION DE JÉSUS
(Jean 19,1-4) Alors Pilate emmena Jésus et le fit
fouetter. Les soldats, qui avaient tressé une couronne avec
des épines, la lui mirent sur la tête et ils jetèrent sur lui un
manteau de pourpre. Ils s’approchaient de lui et disaient :
« Salut, roi des Juifs ! », et ils se mirent à lui donner des
coups. Pilate retourna à l’extérieur et dit aux Juifs :
« Voyez, je vais vous l’amener dehors : vous devez savoir
que je ne trouve aucun chef d’accusation contre lui. »
Ici se détache l’image de Pilate, homme dur et
sans scrupules, qui ne cherche que son intérêt personnel.
Il ne recule pas devant la condamnation d’un
innocent.
( Jean 19,5-11) Jésus vient alors à l’extérieur ; il portait
la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Pilate
leur dit : « Voici l’homme ! » Mais dès que les grands prêtres
et leurs gens le virent, ils se mirent à crier : « Crucifiele
! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes
et crucifiez-le ; quant à moi, je ne trouve pas de chef d’accusation
contre lui. »
Les juifs lui répliquèrent : « Nous avons une loi,
et
selon cette loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de
Dieu. » Lorsque Pilate entendit ce propos, il fut de plus en
plus effrayé. Il regagna la résidence et dit à Jésus : « D’où
es-tu, toi ? » Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate
lui dit alors : « C’est à moi que tu refuses de parler ! Ne
sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le
pouvoir de te faire crucifier ? » Mais Jésus lui répondit :
« Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été
donné d’en haut ; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré
à toi porte un plus grand péché. »
( Jean 19,12-14) Dés lors Pilate cherchait à le relâcher,
mais les Juifs se mirent à crier et ils disaient : « Si tu
le relâchais, tu ne te conduirais pas comme l’ami de
César ! Car quiconque se fait roi, se déclare contre
César. »
Dés qu’il entendit ces paroles, Pilate fit sortir Jésus et
le fit asseoir sur l’estrade, à la place qu’on appelle Lithostrôtos
– en hébreux Gabbatha-. C’était le jour de la Préparation
de la Pâque, vers la sixième heure.
Souvenons-nous que le chiffre SIX dans le sens
négatif est le chiffre de l’homme pêcheur.
Continuons le récit.
( Jean 19,15.16) Pilate dit aux Juifs : « Voici votre
roi ! » Mais ils se mirent à crier : « A mort ! A mort ! Crucifie-
le ! » Pilate reprit : «Me faut-il crucifier votre roi ? » ;
les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons d’autre roi
que César. » C’est alors qu’il
le livra pour être crucifié.
La question posée par Pilate à Jésus sur sa royauté
est répétée de façon identique dans les quatre Evangiles.
Saint-Jean est le seul à établir un dialogue entre
Jésus et Pilate. Jésus accepte le titre de roi que lui
donne Pilate. Il ne conteste pas.Cependant il marque
une nette différence avec sa royauté qui est céleste, la
royauté de Dieu. Il ne s’agit pas de la royauté
qu’avaient imaginé ses ennemis, ni de celle qu’imagine
Pilate. Sa royauté n’est pas celle du monde des
pécheurs. Sa royauté est celle que lui a donnée Dieu
le Père d’où il est venu. Elle ne s’établit que par la foi
en son identité et à sa parole.
Ceux qui accueillent Jésus-Christ, Dieu fait
homme, le rédempteur de l’humanité, deviendront
les sujets de son royaume céleste.
Ici on sent le trouble de Pilate ! Il pressent malgré
lui que Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il repousse
cette idée qui le conduirait à gracier l’innocent et
ferait de lui un ennemi de César. Pilate perd sa
superbe assurance d’accusateur. Il est troublé. Il
devient accusé par Jésus qui lui signifie qu’il commet
un grave péché en le condamnant sachant qu’il est
innocent. Pilate rejette dans son âme les accusations
portées contre Jésus malgré cela il se conduit comme
son bourreau. Il le livre aux Juifs pour être crucifié.
Attention…Non pas au peuple juif mais au Sanhédrin.
Les Juifs ne sont pas plus responsables des
agissements
du Sanhédrin que nous le sommes des agissements
de certains religieux restés muets devant la
Schoa.

LA CRUCIFIXION ET LA MORT DE JÉSUS
( Jean 19,16-22) Ils se saisirent donc de Jésus. Portant
lui-même sa croix, Jésus sortit et gagna le lieu dit du
crâne, qu’en hébreux on nomme Golgotha. C’est là qu’ils
le crucifièrent ainsi que deux autres, un de chaque côté et
au milieu, Jésus. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit
placer sur la croix : il portait cette inscription : « Jésus le
Nazaréen, roi des Juifs. » Cet écriteau, bien des juifs le
lurent car l’endroit où Jésus avait été crucifié était proche
de la ville et le texte était écrit en hébreux, en latin et en
grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écrit
pas le roi des Juifs, mais bien « cet individu a prétendu
qu’il était le roi des Juifs. » Pilate répondit : « Ce que j’ai
écrit, je l’ai écrit. »
( Jean 19,23.24) Lorsque les soldats eurent achevé de
crucifier Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre
parts, une pour chacun. Restait la tunique ; elle était sans
couture, tissée d’une seule pièce depuis le haut. Les soldats
se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons plutôt
au sort à qui elle ira », en sorte que soit accomplie
l’Ecriture : Ils se sont partagés mes vêtements, et ma
tunique ils l’ont tirée au sort. Voilà donc ce que firent
les soldats.
( Jean 19,25-27) Près de la croix de
Jésus se tenaient
debout sa mère, la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas
et Marie de Magdala. Voyant ainsi sa mère et près
d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. » Il dit ensuite au disciple :
« Voici ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la
prit chez lui.
Ce texte sur la crucifixion du Christ est à peu près
identique dans les quatre Evangiles. L’apôtre Saint-
Jean, qui était présent au pied de la Croix du Christ,
nous le relate dans toute sa lumière.
Pilate en rédigeant lui-même l’écriteau reconnaît
de façon universelle la royauté du Christ.
Jusqu’à sa mort notre Seigneur assume seul sa passion
et sa mort. Il est le Fils de l’homme. Il souffre
comme un homme ordinaire. Cependant sa royauté,
son identité transpire à travers son comportement.
Cette dignité, cet abandon, cette humilité face à
cette mort cruelle est vraiment digne que de Dieu
seul.
Près de la croix de Jésus se tenait sa mère, la soeur
de sa mère, Marie femme de Clopas, Marie de Magdala
et l’apôtre Saint Jean, notre narrateur…
Voyant sa mère, la mère douloureuse qui partageait
de façon spirituelle et qui vivait avec son Dieu,
son enfant chéri, cette passion injuste et cruelle,
Jésus lui dit, désignant l’apôtre Saint-Jean : « Femme,
voici ton fils. » Il dit ensuite à son disciple : « Voici ta
mère. » Et depuis cette heure-là le disciple la prit chez
lui.
Ici nous
remarquons de nouveau, comme aux
Noces de cana, l’expression « femme » que Notre Seigneur
emploi pour parler à sa sainte mère. Cela justifie
amplement pour ceux qui pourraient encore en
douter, que cette expression familière n’a rien d’irrévérencieux
vis à vis de la Sainte Vierge Marie.
Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu fait homme,
avait pour sa mère le plus grand amour et le plus
grand des respects.
Jésus, Dieu fait homme, confie sa mère à Saint-Jean.
Ceci nous enseigne que la Sainte Vierge Marie est désignée
par le Christ pour être la mère spirituelle de tous
les croyants. Comme elle l’a été de l’apôtre Saint Jean.
La personnalité de Jésus homme lui dicte un comportement
filial naturel. La Sainte Vierge Marie n’a pas
eu d’autres enfants que le Fils de Dieu. Elle est demeurée
vierge toute sa vie. La preuve, si elle avait eu d’autres
fils, le Christ ne l’aurait pas confié à Saint Jean
mais à ses frères…
Jésus donc, fils unique deMarie, la confie à celui qui
est le plus proche de lui, Saint-Jean, son apôtre bienaimé
en qui il a toute confiance.
Jésus-Christ est le meilleur des fils. Qui repousse
Marie ne trouvera jamais le chemin du coeur de Jésus.
En ce qui concerne la tunique du Christ tissée sans
couture d’une seule pièce. Nous comprenons facilement
qu’il s’agit là d’une image allégorique qui représente
l’unité des Chrétiens, dans et par, l’Eglise du
Christ.
Notre Seigneur nous a dit
(Mat 12,25 ou Marc
3,24): « Tout royaume divisé contre lui-même court à la
ruine. » Tous ceux qui cherchent à diviser l’Eglise et ses
prêtres sont des ennemis de Jésus-Christ.
Suite du récit de Saint-Jean.
( Jean 19,28-30) Après quoi, sachant que dès lors tout
était achevé, pour que l’Ecriture soit accomplie jusqu’au
bout, Jésus dit : « J’ai soif » ; il y avait là une cruche remplie
de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au
bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche.
Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est
achevé » ; et inclinant la tête, il remit l’esprit.
Jésus dit que tout est accompli.
Il a subi le martyr de sa douloureuse passion. Il a
donc rempli totalement la mission que le Père lui
avait donné, et qui avait été annoncée par les prophètes
dans les Saintes Ecritures.
Jésus est mort dans l’obéissance filiale la plus parfaite
envers son Père Eternel. Il est mort dans la totale
soumission à la volonté de Dieu. Son obéissance, son
courage et son humilité sont bien dignes du Fils
unique de Dieu.

LE SANG ET L’EAU
( Jean 19,31-37) Cependant, comme c’était le jour de
la Préparation, les Juifs, de crainte que les corps ne restent
en croix durant le sabbat – ce sabbat était un jour particulièrement
solennel – demandèrent à Pilate de leur faire
briser les jambes et de les faire enlever. Les soldats vinrent
donc, ils brisèrent les jambes du
premier, puis du second
de ceux qui avaient été crucifiés avec lui. Arrivés à Jésus,
ils constatèrent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent
pas les jambes. Mais un des soldats, d’un coup de lance,
le frappa au côté et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu, a rendu témoignage, et son témoignage est
conforme à la vérité, et d’ailleurs Celui-là sait qu’il dit ce
qui est vrai, afin que vous aussi vous croyiez. En effet tout
cela est arrivé pour que s’accomplisse l’Ecriture : Pas un
de ses os ne sera brisé. Il y a aussi un autre passage de
l’Ecriture qui dit : Ils verront celui qu’ils ont transpercé.
Les soldats pour accélérer la mort du Christ lui
percèrent le côté. Il en sortit du sang et de l’eau. Nous
savons que le sang est symbole de vie éternelle, symbole
de l’Eucharistie. L’eau est symbole du Baptême.
L’eau est symbole du Saint-Esprit.
Le fait que l’eau et le sang sortent du côté du
Christ peut s’expliquer naturellement. Saint-Jean
considère ici l’eau et le sang de façon spirituelle.
L’eau, symbole du Saint-Esprit est un signe qui
nous montre que par la Passion et la mort de Jésus-
Christ, l’homme va pouvoir être baptisé et recevoir le
Saint-Esprit.
Le sang est symbole de vie éternelle et d’alliance
rétablie par le Christ avec nous, ses créatures. Le
corps de l’homme est composé d’eau et de sang. Par
le côté percé de Jésus-Christ, nous voyons apparaître
les deux
sacrements les plus importants de l’Eglise : le
Baptême et l’Eucharistie. L’eau et le sang symbolisent
la naissance de l’Eglise, corps du Christ. L’eau et le
sang jaillissent du coeur miséricordieux du Christ,
lui-même coeur de l’amour de Dieu le Père, pour
nous…

LA MISE AU TOMBEAU
(Jean 19,38-42) Après ces événements, Joseph d’Arimathée,
qui était un disciple de Jésus mais s’en cachait
par crainte des Juifs, demanda à Pilate l’autorisation
d’enlever le corps de Jésus. Pilate acquiesça et Joseph vint
enlever le corps. Nicodème vint aussi, lui qui naguère était
allé trouver Jésus au cours de la nuit. Il apportait un
mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. Ils prirent
donc le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes,
avec des aromates, suivant la manière d’ensevelir des
Juifs. A l’endroit où Jésus avait été crucifié il y avait un
jardin, et dans ce jardin, un tombeau tout neuf, où jamais
personne n’avait été déposé. En raison de la Préparation
des Juifs, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils
déposèrent Jésus.
Saint-Jean attribue à Joseph d’Arimathée, qui est
un disciple clandestin de Jésus, la démarche auprès
de Pilate, pour récupérer le corps du Christ.
Saint-Jean introduit également Nicodème dans
son récit.
Souvenons-nous que la première entrevue entre
Jésus et Nicodème avait eu lieu la nuit dans un jardin.
Nicodème n’avait pas reçu, à ce moment là,
la
grande révélation de la mission de Jésus-Christ. Il
n’avait pas compris que Jésus était venu pour nous
sauver, pour libérer nos âmes.
Nicodème est présent avec Joseph d’Arimathée au
moment de la mort et de l’ensevelissement du Christ.
Nous remarquons que le début de la passion de
Jésus commence par son arrestation dans un jardin et
son ensevelissement se passe également dans un jardin.
Nous aurons ici une pensée pour le jardin d’Eden
où Adam et Eve ont commis le péché originel qui les
a coupés de leur alliance avec Dieu.
C’est ici également dans un jardin de souffrances
et de larmes, que Jésus va sauver les âmes. Par son
sang, il les réconcilie avec Dieu. Par sa résurrection, il
leur donne la vie éternelle.

CHAPITRE 20

LES DISCIPLES AU TOMBEAU
(Jean 20,1-10) Le premier jour de la semaine à
l’aube, alors qu’il faisait encore sombre, Marie de Magdala
se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée
du tombeau. Elle court, rejoint Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé
du tombeau le Seigneur et nous ne savons pas où on l’a
mis. » Alors Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils
allèrent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le
premier au tombeau. Il se penche et voit les bandelettes,
qui étaient posés là. Toutefois, il n’entra pas. Arrive, à
son
tour, Simon-Pierre qui le suivait : il entre dans le tombeau
et considère les bandelettes posées là et le linge qui
avait recouvert la tête ; celui-ci n’avait pas été déposé avec
les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre
endroit. C’est alors que l’autre disciple, celui qui était
arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit
et il crut. En effet, ils n’avaient pas encore compris l’Ecri-
ture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts.
Après quoi les disciples s’en retournaient chez eux.
Les disciples en voyant le tombeau vide prennent
conscience dans la foi et se souviennent que Jésus
leur avait prédit qu’il ressusciterait.
Cette scène se passe entre trois disciples de Jésus :
Marie de Magdala, Pierre et l’autre disciple, c’est à
dire Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Christ.
Le récit de Marie de Magdala dirige les apôtres,
Saint-Pierre et Saint-Jean, en direction du tombeau
de Jésus. Tous deux voient et témoignent que la
pierre a été enlevée. Ils voient les bandelettes et le
linceul. Saint Jean, qui pénètre dans le tombeau après
Saint Pierre, voit et croit spontanément.
Face à ce spectacle les deux apôtres croient à la
résurrection du Christ. Ils se souviennent des paroles
de Jésus concernant sa mort et sa résurrection.
Nous remarquons que l’autre disciple Saint-Jean,
bien qu’arrivé le premier au tombeau, s’écarte devant
Saint-Pierre, chef de l’Eglise.
Par son comportement,
Saint Jean nous révèle l’importance de l’ordre hiérarchique.

MARIE DE MAGDALA VOIT LE SEIGNEUR
(Jean 20,11-18) Marie était restée dehors, près du
tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se penche
vers le tombeau et voit deux anges vêtus de blanc, assis à
l’endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l’un
à la tête et l’autre aux pieds.
« Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle
leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur et je ne sais où
on l’a mis. » Tout en parlant, elle se retourne et voit Jésus
qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui. Jésus
lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Mais elle, croyant qu’elle avait à faire au gardien du jardin,
lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu
l’as mis et j’irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie » Elle se
retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni », ce qui signifie
maître. Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas
encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères
et dis leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers
mon Dieu qui est votre Dieu. » Marie de Magdala vint donc
annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il
m’a dit. »
Marie de Magdala ne vient pas au tombeau pour
donner l’onction au corps du Christ puisque, selon la
version de Saint Jean, cela avait été fait la veille
du
Sabbat par Joseph d’Arimathée et Nicodème.
Dans la foi, elle vient, poussée par l’amour pur
qu’elle ressent pour Jésus-Christ, sa piété pour lui. Elle
n’admet pas la rupture de la mort.
Tout se passe d’abord à l’aube, avant l’apparition de
la lumière du jour. Nous pensons ici à la nuit de la
mort qui va prendre fin pour laisser place à la résurrection
du Christ, à la vie éternelle.
L’appel que fait Jésus à Marie de Magdala en l’appelant
par son nom, lui ouvre les yeux.
Souvenons-nous que Jésus a dit (Jean 10,3): « Les
brebis écoutent la voix du pasteur. Celles qui lui appartiennent,
il les appelle chacune par leur nom. » Marie
reconnaît Jésus ressuscité.
Après la résurrection, les yeux de la chair n’entrent
plus en fonction. La reconnaissance de la voix
du Christ se fait par la foi. Ici c’est la voix du Seigneur,
sa parole, qui ouvre les yeux de Marie de Magdala.
Elle fait ici figure de brebis qui écoute et reconnaît
la voix de son Pasteur qui l’appelle par son nom
« Marie ».
Jésus lui donne la mission d’aller annoncer sa
résurrection aux disciples. Débordante de joie et de
foi, elle cherche à retenir Jésus auprès d’elle. Mais le
Seigneur lui signifie que sa mission sur terre est terminée.
Il doit rejoindre son Père, Notre Père commun
à tous, Notre Dieu unique.
Marie de Magdala est la première à voir Jésus
après sa résurrection. Elle est la pécheresse convertie.
Elle évoque la
brebis égarée, retrouvée, que le Seigneur
chérit tellement. Ceci est très important. Ici
Saint Jean nous décrit l’amour et la miséricorde de
Dieu pour tous les pécheurs convertis.
Jean nous montre Jésus retournant vers son Père
d’où il est venu, le jour même de sa glorieuse résurrection
qui nous réouvre les portes du Paradis.
Marie de Magdala obéit. Elle va annoncer aux disciples
la résurrection du Seigneur et ce qu’il lui a dit.

LES DISCIPLES VOIENT LE SEIGNEUR
(Jean 20,19-23) Le soir de ce même jour qui était le
premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les
portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient
verrouillées, Jésus vint. Il se tint au milieu d’eux et il leur
dit : « La paix soit avec vous. » Tout en parlant, il leur
montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les
disciples furent tout à la joie. Alors, à nouveau, Jésus leur
dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé,
à mon tour je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla
sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui
vous remettez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui
vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Les disciples, nous l’imaginons, après la mort de
Jésus avaient peur. Ils demeuraient cachés ensemble
par crainte des Juifs.
C’est dans cette ambiance secrète qu’apparaît
Jésus-Christ. Son corps n’est plus soumis aux lois
physiques. Il peut
apparaître partout où il veut,
quand il le veut.
Sa venue annonce la Paix. Cette douce paix qu’il a
apportée avec lui durant toute sa vie terrestre. Cette
paix qu’il continuera à nous apporter durant l’éternité.
Les apparitions ont toutes pour but d’amener
celui qui les reçoit vers l’accomplissement d’une mission.
Ici les disciples sont envoyés par l’apparition du
Seigneur vers les hommes pour leur annoncer la
Bonne Nouvelle et leur apporter la connaissance de
la parole de Dieu.
Jésus-Christ, notre Dieu, insuffle le souffle de son
Saint-Esprit sur ses disciples.
Les apôtres qui étaient apeurés et destabilisés
vont, par le souffle du Saint-Esprit, être investis d’une
force divine que rien ne pourra desormais arrêter. Le
Saint-Esprit complètement en communion avec les
apôtres les relie à la Très Sainte Trinité, un seul Dieu
en trois personnes.
Désormais le Pardon du Père passera par eux. Ils
pourront pardonner aux hommes leurs péchés ou les
maintenir.
C’est Dieu qui par ce moyen de passage pardonne
ou maintient les péchés des hommes.

LE TÉMOIGNAGE DES DISCIPLES ET LA FOI
(Jean 20,24-29) Cependant, Thomas, l’un des
Douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux
lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc :
« Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur répondit : « Si
je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je
n’enfonce pas mon doigt à la place des
clous et si je n’enfonce
pas ma main dans son côté, je ne croirai pas ! » Or
huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis
dans la maison et Thomas était avec eux. Jésus vint,
toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d’eux et leur
dit : « La paix soit avec vous. » Ensuite il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta
main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule
et deviens un homme de foi. » Thomas lui répondit :
« Mon Seigneur et mon Dieu. » Jésus lui dit : « Parce que
tu m’as vu, tu as cru : bienheureux ceux qui, sans avoir
vu, ont cru. »
Jésus apparaît de nouveau à ses disciples le huitième
jour, jour symbolique de la résurrection du
Christ.
L’incrédulité de l’apôtre Thomas permet à Saint-
Jean d’insister sur les marques des clous laissées sur le
corps de Jésus.
L’apôtre nous met de nouveau en mémoire, face
aux stigmates du Christ, sa douloureuse passion et sa
crucifixion. Il développe ainsi la puissance de
l’amour qui unit le Père et le Fils et l’amour qui unit
le Père et le Fils à leurs créatures. Par sa Sainte Croix,
le Fils glorifie le Père et sauve les hommes.
Par son élévation sur la croix, le Père glorifie le Fils
et le consacre rédempteur, médiateur et roi de tous
les hommes, tout l’univers visible et invisible.
La foi de Thomas, qui a besoin de signes pour se
concrétiser, à la vue des stigmates du Christ, se
développe
et lui fait reconnaître en Jésus « son Seigneur et
son Dieu ».
Le Seigneur dit à ses disciples : « Bienheureux ceux
qui croient, sans avoir vu », c’est à dire, ceux qui ne
l’ont pas rencontré physiquement, ont cru grâce aux
témoignages de l’Evangile.
C’est grâce à cette foi profonde que les Chrétiens
de tous les temps rentrent en communion avec le
Christ, rédempteur et médiateur, ressuscité. Ils vivent
leur foi non pas comme un vestige, vieux de deux
mille ans, mais comme une rencontre, chaque jour
réactualisée.

LE DESSIN DE L’ÉVANGÉLISTE
(Jean 20,30.31) Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples
bien d’autres signes qui ne sont pas rapportés dans
ce livre. Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus
est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous
ayez la vie en son nom.
L’apôtre Saint-Jean nous signale ici qu’il a fait une
sélection sur les miracles et les signes accomplis par
Jésus. Il faut se souvenir que Saint-Jean est l’apôtre
bien-aimé de Jésus, celui auquel il a confié ce qu’il avait
de plus précieux sur terre sa mère, l’Immaculée
Conception.
Notre Seigneur ne pouvait pas manifester une plus
grande confiance à l’apôtre que de lui confier le
tabernacle du Saint-Esprit, celle qui fut l’instrument
béni de Dieu choisi entre toutes les femmes pour son
incarnation.
Saint-Jean a reçu toutes lumières du coeur du
Christ.
Il a vécu auprès et dans
l’intimité de la Sainte
Vierge Marie.
Nul autre que lui ne peut connaître aussi intimement
l’identité, la vie, les signes et la mission du
Christ.
Soyez sûrs, chers lecteurs, que si Saint-Jean a
occulté certains signes, certains épisodes de la vie de
Jésus-Christ, c’est qu’il l’a fait sciemment.
Saint-Jean en écrivant son Evangile a voulu
s’adresser essentiellement à nous les futurs disciples
qui construisent leur foi sur l’identité et la mission
du Christ, non sur les signes auxquels nous n’avons
pas assisté.
L’Evangile selon Saint-Jean est tourné essentiellement
vers l’identité du Christ Messie, promis dans les
Saintes Ecritures et Fils unique de Dieu.
Il est Dieu fait homme, seul capable de nous
réconcilier avec le Père et de nous obtenir avec la
miséricorde de Dieu, la vie éternelle.
Nous tous qui sommes privés de la présence physique
de Jésus, devons bâtir notre foi sur sa parole. La
parole du Verbe incarné transmise dans l’Evangile.
Vous penserez peut-être que la définition de
l’identité du Christ, Dieu fait homme, est trop souvent
répétée dans mon livre.
Ceci est voulu afin que vous croyez à la parole du
Christ transmise de façon parfaite par l’apôtre Saint-
Jean. Afin que vous croyez que Jésus de Nazareth est
vraiment Dieu fait homme venu sur terre pour libérer
nos âmes de l’emprise du démon. Jésus est le seul à
pouvoir nous obtenir le pardon du Père et la vie éternelle
dans
le royaume de Dieu.

APPENDICE

L’APPARITION AU BORD DU LAC
(Jean 21,1-14) Après cela Jésus se manifesta de nouveau
aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade.
Voici comment il se manifesta. Simon-Pierre, Thomas
qu’on appelle Didyme, Nathanaël de Cana de Galilée, les
fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient
ensemble. Simon-Pierre leur dit : « Je vais pêcher. » Ils lui
dirent : « Nous allons avec toi. » Ils sortirent et montèrent
dans la barque, mais cette nuit là, ils ne prirent rien.
C’était déjà le matin ; Jésus se tint là sur le rivage, mais
les disciples ne savaient pas que c’était lui. Il leur dit :
« Eh, les enfants, n’avez-vous pas un peu de poisson ? -
Non ! » lui répondirent-ils. Il leur dit : « Jetez le filet du
côté droit de la barque et vous trouverez. » Ils le jetèrent et
il y eut tant de poissons qu’ils ne pouvaient plus le ramener.
Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre :
« C’estt le Seigneur ! » Dès qu’il eut entendu que c’était le
Seigneur, Simon-Pierre ceignit un vêtement car il était nu,
et il se jeta à la mer. Les autres disciples revinrent avec la
barque, en tirant le filet plein de poissons : ils n’étaient
pas bien loin de la rive, à deux cent coudées environ. Une
fois descendus à terre, ils virent un feu de braise sur lequel
on avait disposé du poisson et du pain. Jésus leur dit :
« Apportez donc ces poissons que vous venez de prendre.
»
Simon-Pierre remonta donc la barque et il tira à terre le
filet que remplissaient cent cinquante-trois gros poissons,
et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus
leur dit : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples n’osait
lui poser la question : « Qui es-tu ? » : ils savaient bien
que c’était le Seigneur. Alors Jésus vient ; il prend le pain
et le leur donne ; il fit de même avec le poisson. Ce fut la
troisième fois que Jésus se manifesta à ses disciples depuis
qu’il s’était relevé d’entre les morts.
Le Seigneur dit à ses disciples : « Jetez le filet du côté
droit de la barque et vous trouverez. » Ici est annoncée la
symbolique de l’Eglise. La barque de Saint-Pierre qui
rassemble les hommes dans une seule et unique communauté
que constitue l’Eglise de Jésus-Christ.
Ils étaient environ à DEUX CENTS coudées de la
rive signifie que, avant de rejoindre le Christ représenté
par CENT, il faut se soumettre au libre arbitre
du chiffre DEUX.
Simon-Pierre, qui est le chef de l’Eglise, remonta
dans la barque et tira le filet que remplissaient CENT
CINQUANTE TROIS gros poissons.
CENT CINQUANTE TROIS gros poissons représentent
les 150 Avé maria du Rosaire plus les 3 Notre
Père. LeChrist, je le crois, nous montre ici, qu’il est
étroitement associé à la Sainte Vierge, Arche de la
nouvelle alliance, qui par ses prières a obtenu de
Dieu la venue du verbe incarné sur notre terre (miracle
de
Cana).
Quoiqu’il eut tant de poissons le filet ne se déchira
pas.
Ici nous avons une vision rassurante pour notre
Eglise. Malgré la diversité des religions qui sont en
opposition avec elle, L’Eglise ne cédera pas et demeurera
triomphante à la fin des temps, comme nous l’a
prédit Notre Seigneur Jésus-Christ.

LA TÂCHE PASTORALE DE PIERRE
(Jean 21,15-19) Après le repas, Jésus dit à Simon-
Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceuxci
? » Il répondit : « Oui Seigneur, tu sais que je t’aime. »
Et Jésus dit alors : « Pais mes agneaux. » Une seconde
fois, Jésus lui dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Il
répondit : « Oui Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus
dit : « Sois le berger de mes brebis ! » Une troisième fois, il
dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut
attristé de ce que Jésus lui avait dit une troisième fois :
« M’aimes-tu ? » et il reprit : « Seigneur, toi qui connais
toutes choses, tu sais bien que je t’aime. » Et Jésus lui
dit : « Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis,
quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où
tu voulais. Lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les
mains et c’est un autre qui nouera ta ceinture et qui te
conduira là où tu ne voudrais pas. » Jésus parla ainsi pour
indiquer de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et
après cette parole, il lui dit : « Suis-moi ! »
Notre Seigneur demande par
trois fois à Saint-
Pierre si ce dernier l’aime vraiment, parce que Saint-
Pierre doit s’adresser ainsi aux trois personnes de la
Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois
personnes, afin d’être définitivement choisi par Dieu
pour diriger son Eglise.
Souvenons-nous du triple reniement de Pierre qui,
par son douloureux et sincère regret, lui est pardonné.
Pierre avait renié Jésus trois fois.
Cela signifie qu’en reniant trois fois le Christ,
Saint-Pierre avait renié la très Sainte Trinité. Donc
l’offense ayant été faite aux trois personnes, Père, Fils
et Saint-Esprit doit être réparée et pardonnée par les
trois personnes de la très Sainte Trinité.
Notre Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique du Père,
confie à Saint-Pierre, son apôtre, la tâche pastorale
envers son Eglise et son troupeau.
L’amour parfait de Saint-Pierre doit être ressenti et
confessé. C’est la seule condition que Jésus lui
réclame pour lui confier cette tâche de pasteur de
l’Eglise.
Jésus dans ce texte annonce la mort de Saint-
Pierre de façon prophétique. Saint-Pierre par son supplice
et sa mort va glorifier Dieu.
Jésus dit à Pierre (Jean 21,18): « Tu étendras les
mains. » Ceci est l’image de la crucifixion future de
Saint-Pierre.

LE DISCIPLE BIEN-AIMÉ ET LE TÉMOIGNAGE QUI
DEMEURE
(Jean 21,20-23) Pierre, s’étant retourné vit derrière lui
le disciple que Jésus aimait, celui qui, au cours du
repas
s’était penché vers sa poitrine et qui avait dit : « Seigneur,
qui est celui qui va te livrer ? » Quand il le vit, Pierre dit à
Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? » Jésus lui
répondit : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je
vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. » C’est à partir de
cette parole qu’on a répété parmi les frères que ce disciple
ne mourrait pas. En , Jésus ne lui avait pas dit qu’il ne
mourrait pas, mais bien « Si je veux qu’il demeure jusqu’à
ce que je vienne, que t’importe. »
(Jean 21,24.25) C’est ce disciple qui témoigne de ces
choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage
est conforme à la vérité.
Jésus a fait encore bien d’autres choses : si on les écrivait
une à une, le monde entier ne pourrait, je pense,
contenir les livres qu’on écrirait.
Jésus dit ici à Pierre qu’il doit lui obéir. Il a une
mission que le Christ lui a confiée. Il doit l’accomplir
jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’au martyr de sa crucifixion.
Il doit mourir en martyr pour le service de
son Dieu. Ainsi Saint-Pierre deviendra le pasteur, chef
de l’Eglise.
Jésus est le vrai berger, celui qui a donné sa vie
pour ses brebis. Pierre doit continuer cette tâche très
difficile sans jamais faillir à sa mission.
Quant à Saint-Jean, le Seigneur n’a pas dit qu’il ne
mourrait pas. Je pense que l’esprit du disciple bienaimé
du Seigneur continuera à être présent dans
notre
Eglise jusqu’au retour glorieux du Christ sur
terre.
L’Evangile de Saint-Jean est celui qui est le plus
proche du coeur du Christ. Son but est de nous faire
connaître et aimer le Christ, Dieu fait homme, le
Verbe incarné.
Saint-Jean est l’apôtre christique par excellence.
Il nous indique que le seul chemin qui conduit à
la miséricorde de Dieu le Père et à la vie éternelle
s’appelle Jésus-Christ.
Moi, je vous le dis, croire en Jésus-Christ est non
seulement un acte de foi mais aussi une marque d’intelligence.
Comment penser que le Père qui nous a chassé du
Paradis, contre son gré, à cause du libre arbitre qu’il
nous a donné, puisse nous rappeler à lui avec le
même cortège de péchés à notre actif ?
Dieu n’est pas versatile, chers frères. Il est Dieu, le
créateur, le parfait, le tout puissant.
Nul ne retournera au Paradis sans suivre Jésus-
Christ, Dieu fait homme qui, par son martyr et sa
croix, nous lave de nos péchés.
Seul l’absolu pourra calmer le courroux de l’absolu.
Jean Baptiste a dit (Jean 3,36) « Celui qui n’obéit pas
au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure
sur lui.. »
Reconnaître le Christ est un sentiment d’humilité
qui nous est demandé à tous.
Il faut être conscient que sans le Christ, sans Dieu
nous ne sommes que néant et que nous retournerons
au néant d’où nous avons été tirés.

CONCLUSION

Nous avons été chassés du Paradis par le
péché
d’orgueil et la désobéissance envers Dieu le Père. Nous
retournerons au Paradis par Jésus, Dieu lui-même.
Notre obéissance envers Jésus et sa parole qui est celle
du Verbe incarné, sera le geste d’humilité et d’obéissance
obligatoire pour effacer le péché originel.
Jésus nous l’a dit (Jean 17,21): « Que tous soient un
comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi ».
Tous les hommes, toutes races, toutes religions
confondues doivent se réunir dans un geste d’humilité
et de contrition envers leur créateur, leur Père
céleste.
Ils doivent reconnaître et suivre leur unique
rédempteur et médiateur Jésus-Christ. Ainsi Dieu nous
accordera à tous, le retour glorieux du Messie Jésus-
Christ, roi des Juifs, des chrétiens, des musulmans, roi
du monde visible et invisible, sur notre terre.
Jésus est impatient de retourner parmi nous.
Ouvrons lui la porte de nos coeurs !
Notre Seigneur Jésus-Christ a reçu la plénitude de
l’Esprit de Dieu d’où découle son verbe. La parole de
Dieu nous a enseigné la vérité par l’église corps du
Christ. Rien ne peut être rajouté ou retranché à cela.
Tout ce qui divise l’église vient du démon. Tous les
fils de Dieu qui se déclarent chrétiens doivent se réunir
selon la volonté de Notre Seigneur qui nous a dit
dans son Evangile: «Tout royaume divisé ne peut subsister.
»
En faisant perdre à Dieu, par notre choix, ses
droits légitimes sur les hommes, ses
créatures,
l’homme a perdu, jusqu’au retour glorieux du Christ
sur terre, les droits de l’homme.
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